Mouctar Diakhaby et ses coéquipiers ont quitté temporairement la pelouse après un échange verbal entre le Français de Valence et Juan Cala, défenseur de Cadix. (Mutsu Kawamori/AFLO/PRESSE SPO/Presse Sports)

Affaire Diakhaby-Cala : où en est-on ?

Dimanche, un nouvel incident lié au racisme a marqué la planète football lors du match Cadix-Valence en Liga. Le défenseur espagnol Juan Cala est accusé d'avoir tenu des propos racistes à l'encontre de Mouctar Diakhaby.

On joue la 36e minute au stade Ramon de Carranza de Cadix. Les locaux mènent 1-0 face à Valence grâce à leur défenseur Juan Cala lorsque subitement, les Valencians décident de quitter la pelouse et de rentrer aux vestiaires. La raison ? Le défenseur central Mouctar Diakhaby affirme avoir été la cible de propos racistes tenus par le défenseur gaditan. Si le jeu reprend finalement par la suite à la demande du Français (les visiteurs étant menacés de perdre le match sur tapis vert), l’affaire, elle, n’en est alors qu’à ses débuts.

Dès le lendemain, le président valencien Anil Murthy affiche son soutien au joueur et s'engage à faire son possible pour le défendre. Dans la foulée, Javier Tebas, le président de la Ligue espagnole, officialise l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Juan Cala. La Liga rappelle dans un communiqué prendre «très au sérieux toute allégation de racisme et [travailler] avec les clubs et les arbitres pour faire tout ce qui est nécessaire pour protéger les valeurs d’égalité et de respect».

«Il m'a dit : "Noir de merde"»

L’ancien défenseur lyonnais prend la parole pour la première fois sur l’incident ce mardi sur les réseaux sociaux. «Il m’a dit : "Noir de merde", affirme-t-il. C’est intolérable, je ne peux pas cautionner cela. Cela ne doit pas exister, encore plus dans le foot. Avec mes coéquipiers, nous avons décidé de rentrer aux vestiaires, ce qui a été une bonne décision. Ses mots m’ont blessé. J’espère que la Liga va agir et sanctionner le joueur. Merci à mes équipiers, à mon club et à tous ceux qui me soutiennent depuis.»

L’accusé a pour sa part nié les faits et clamé son innocence en conférence de presse ce mardi après-midi. «Je ne sais pas ce qu’il croit avoir entendu. Soit il a mal entendu, soit il invente tout», a-t-il déclaré. Le défenseur espagnol a également ajouté qu’il «n’y a pas de racisme dans le football espagnol» et regrette le lynchage médiatique dont il est victime. «Il n’y pas de preuve, et je vais attaquer le président de Valence pour diffamation», a conclu le joueur de 31 ans. Les images télé et le son, à disposition de la Liga, devraient permettre de lever le voile sur l’affaire.
 
Après l’incident Webo-Coltescu qui avait interrompu la rencontre de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et Basaksehir et conduit au report du match en décembre dernier, ce qu’il s’est passé dimanche en Espagne nous rappelle que le football n’en a toujours pas fini avec le racisme...

«Je ne sais pas ce qu'il croit avoir entendu. Soit il a mal entendu, soit il invente tout.»