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Theo Hernandez est titulaire contre le Genoa. (A. Mounic/Lâ?™Équipe)
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AC Milan : Theo Hernandez, le bel incompris

Si l'AC Milan a retrouvé les sommets en Italie, il le doit notamment à Theo Hernandez, flamboyant depuis de nombreux mois. Un latéral gauche de feu, suspendu dimanche contre Benevento, dont on ne comprend pas l'absence chez les Bleus, en Italie.

Emmanuel Langellier mis à jour le 3 janvier 2021 à 15h45

Mais comment cela se fait-il qu'il ne soit pas déjà en équipe de France ? Ou alors que l'on ne pense pas sérieusement à lui pour un strapontin à l'Euro ? Lui, qui vient d'être désigné meilleur joueur du mois de décembre en Serie A. En Italie, on ne comprend pas l'absence de Theo Hernandez dans les dernières listes de Didier Deschamps. Malgré les prestations de qualité récurrentes du Français sous la tunique de l'AC Milan depuis plusieurs mois, le sélectionneur national lui préfère son frère aîné Lucas, un autre Lucas, Digne, ou Ferland Mendy, quand ce n'est pas l'autre Mendy, Benjamin. Le latéral gauche cartonne en Serie A où il s'illustre quasiment à chaque match, mais il brille aussi par son absence chez les Bleus selon le point de vue transalpin.

L'Italie a appris à connaître Theo Hernandez dont elle s'éprend un peu plus à chaque sortie. A 23 ans, le Français recruté durant l'été 2019 par le Milan contre 20 millions d'euros versés au Real Madrid est actuellement l'un des meilleurs latéraux gauche. Sur son flanc, le natif de Marseille, emballé par le discours de son idole Paolo Maldini au moment de sa venue, avale les kilomètres avec un appétit vorace. Enormément porté sur l'offensive, «Theo», lettres que l'on retrouve sur son maillot (il n'a plus de contact avec son père depuis le divorce de ses parents survenu lorsqu'il était encore enfant), a progressé sur l'aspect défensif dans la Botte, ce qui en fait donc un joueur en vogue.

Quatre buts, dont deux dans le temps additionnel

Si le Milan trône en tête du classement pour la première fois depuis longtemps et s'est extrait de son groupe de Ligue Europa en première position (devant Lille), il le doit notamment évidemment à une défense solide, des éléments inspirés dans la récupération du ballon (Kessié-Bennacer) et la construction (Calhanoglu, Saelemakers ou Castillejo), les buts d'Ibrahimovic et un état d'esprit irréprochable. Une mentalité inspirée par la force de caractère affichée par l'un de ses deux Français (avec Kalulu). Impressionnant physiquement, Hernandez arpente son côté durant l'intégralité des rencontres. Pendant quatre-vingt-dix minutes et même au-delà.

Deux de ses quatre buts en championnat depuis le coup d'envoi de l'exercice 2020-21 (six la saison passée), Theo Hernandez les a inscrits dans le temps additionnel. Déjà auteur de la réduction du score, il avait sauvé les Milanais d'une première défaite contre Parme (2-2), le 13 décembre, d'un tir puissant et rasant du pied gauche. Avant la coupure, le Français, compagnon de la sulfureuse influenceuse italienne Zoé Cristofoli dont il partage la passion des tatouages, avait encore marqué les consciences en arrachant une dixième victoire en quatorze sorties (quatre nuls) pour les Lombards, lors des toutes dernières secondes contre la Lazio Rome (3-2). Une tête rageuse sur corner qui permettait aux Rouge et Noir de conclure l'année tout en haut de la hiérarchie, un point depuis les «voisins» de l'Inter.

«Parfois, les entraineurs ont leurs idées et leurs joueurs, mais je pensais qu'après l'année qui vient de se passer...»

Deuxième meilleur buteur du club derrière Ibrahimovic (10), Hernandez est aussi un infatigable centreur. Des transmissions qui se sont transformées par trois fois en buts, ce qui en fait le deuxième passeur décisif du Milan derrière Calhanoglu (6, meilleur passeur d'Italie), en compagnie de Leao. En attendant son retour lors du choc contre la Juventus Turin, les tifosi du septuple lauréat de la Ligue des champions espèrent que sa suspension ne sera pas préjudiciable sur la pelouse de Benevento, dimanche (18 heures), dirigée par l'ancienne gloire rossonera Filippo Inzaghi. Quant à l'éventualité de le voir revêtir le maillot bleu, il faudra attendre au moins la prochaine liste du mois de mars. «Parfois, les entraineurs ont leurs idées et leurs joueurs, mais je pensais qu'après l'année qui vient de se passer... Je vais continuer à lutter, pour qu'il m'appelle enfin, confiait récemment dans La Gazzetta dello Sport Hernandez au sujet de Deschamps. Mon objectif est l'Euro et j'ai une saison pour y arriver !»

Emmanuel Langellier