jourdren (geoffrey) (CREMEL BENJAMIN/L'Equipe)

À lire cette semaine dans France Football : vis ma vie de tête de Turc

Applaudis, aimés, adulés, en général, les footballeurs ont l'habitude de recevoir l'amour du public. Mais, parfois, certains connaissent le revers de la médaille et se retrouvent en pleine tempête. FF a sondé quelques-uns de ces mal-aimés d'hier et d'aujourd'hui pour comprendre comment se vit ce désamour.

«En général, quand on est dans l’œil du cyclone, on fait tous nos Calimero. Personne n’est prêt à subir des critiques, encore moins à les accepter !» Jean-Pierre Papin le sait bien. Un temps surnommé «J’en Peux Plus» par les supporters marseillais, le Français n’a pas immédiatement eu les faveurs du Vélodrome. La faute à une saison (1986-1987) difficile sur le terrain. Il est touché, mais déterminé à les faire changer d’avis. La suite, on la connait.

Il n’est pas le seul à avoir connu, à un moment de sa carrière, une période délicate. Et, au-delà de ça, à subir les commentaires négatifs des fans et des médias. «Quand on est visé personnellement par des sifflets et des banderoles, quand on devient le bouc émissaire, c’est très dur à gérer, confie Frédéric Piquionne, conspué lors de son passage à Saint-Etienne (2004-2007). On n’est pas préparé du tout à vivre ce genre de choses ! Ça joue dans la tête : dès qu’on s’approche du but, on a un peu peur, on fait la passe au lieu de frapper, les appels sont moins bons… Je n’en pouvais plus.»

«Du jour au lendemain, tu peux être amené à devoir gérer une situation de crise, y compris face aux médias.» Jean-Pierre Papin

«Ça devrait être intégré à la formation»

Pour garder le moral et s’accrocher, ils sont nombreux à se tourner vers leur famille, mais aussi les coéquipiers et le club. Sauf que les proches reçoivent aussi ces attaques, et ils y sont souvent moins préparés. Pour les protéger, Geoffrey Jourdren, à l’époque portier de Montpellier, a ainsi demandé à sa femme et ses enfants de ne plus se déplacer au stade. Mais comment tout éviter quand Internet et les réseaux sociaux amplifient considérablement la portée et le nombre de ces insultes ? «Ça devrait être intégré à la formation, estime Papin. Parce que, du jour au lendemain, tu peux être amené à devoir gérer une situation de crise, y compris face aux médias. Si tu n’es pas préparé, tu ne sais ni quoi dire, ni quoi faire.» Qui sait, un jour…

Vis ma vie de tête de Turc : un dossier à retrouver dans le numéro de France Football actuellement disponible. Rendez-vous en kiosque ou en ligne (ici) pour vous le procurer.