George Best, enfant terrible de Manchester United. (L'Equipe)

5 joueurs anglais célèbres ayant abusé de l'alcool

Si la Premier League semble s'être (un peu) assagie question débordements éthyliques, l'histoire du Championnat d'Angleterre regorge de joueurs dont le penchant pour l'alcool a viré à l'addiction. En voici cinq parmi les plus célèbres.

George Best, assoiffé de vie

Ses professions de foi(e) sont restées mythiques. Une phrase culte peut résumer la vie du «cinquième Beatle», mort à cinquante-neuf ans (le 25 novembre 2005, à Londres) des suites d'une infection pulmonaire : «J'ai dépensé beaucoup d'argent en picole, en gonzesses et en bolides. Le reste, je l'ai gaspillé.» Le Nord-Irlandais, fils d'ouvrier protestant, icône générationnelle et star absolue de Manchester United (vainqueur de la C 1 en 1968 et Ballon d'Or la même année), avait subi une greffe du foie en 2002 ; elle avait nécessité une transfusion de vingt litres de sang (l'équivalent d'environ quarante pintes). «Dix heures pour quarante pintes, j'ai battu mon précédent record de vingt minutes», avait badiné «Bestie».

Jimmy Greaves, la retraite dans le brouillard

«Je n'ai rien vu des seventies, j'ai été bourré de 1972 à 1977, racontait l'ex-grand buteur anglais (44 buts en 57 sélections) en août 2003, au quotidien The Guardian. Il m'arrivait de boire vingt pintes de bière durant la journée, de rentrer chez moi, puis de m'enfiler une bouteille de vodka entière avant d'aller au lit.» Au début de la grande glissade (en 1971, il avait 31 ans), ce Londonien de l'East End venait de quitter West Ham et sa carrière pro, après avoir explosé très jeune à Chelsea, effectué un passage express (douze matches) à l'AC Milan (en 1961, à 21 ans, il avait eu le mal du pays), puis passé neuf saisons à Tottenham. Greaves, 76 ans, reste le meilleur buteur (357) de l'histoire du Championnat d'Angleterre. Il a décidé d'arrêter de boire en 1978.

Paul Merson, alccol, jeu et cocaïne

À l'époque, son surnom était devenu une expression pour célébrer un but : «Doing a Merse» («Faire une Merse»). Il s'agissait d'un mime de pintes avalées à répétition, mains gauche et droite en cadence, en tirant la langue avec une grimace déglinguée. L'ex-Gunner Paul Merson, 48 ans, a consciencieusement marié la bringue à d'autres vices, comme le jeu et la cocaïne. Après la révélation publique de ses addictions, en novembre 1994 (à 26 ans), il était parti en traitement, avec l'aide de la Fédération anglaise. Puis il a repris sa carrière avec Arsenal trois mois plus tard. Son autobiographie, parue en 1995, a le même titre qu'un grand album de Robert Wyatt : Rock Bottom («Au fond du trou»). Aujourd'hui, «Merse» est consultant sur Sky Sports.

Tony Adams, l'homme qui avoua

Il faisait partie du célèbre «back four» d'Arsenal, avec Nigel Winterburn, Lee Dixon et Martin Keown, qui défendait le but de David Seaman. Son intense autobiographie, Addicted («Accro», parue en 1998), a tout dit de son naufrage, avant qu'Arsène Wenger lui donne une autre chance, à la suite de son arrivée sur le banc des Gunners (fin septembre 1996). Adams allait avoir 30 ans, il venait d'avouer publiquement son alcoolisme. À l'entame du dixième chapitre de son livre, consacré à son addiction, il cite le coach alsacien qui, un jour, lui dit «ne pas croire» qu'il ait pu mener une telle carrière «en abusant autant de son corps et de son cerveau». Adams (50 ans), l'homme d'un seul club, a pris sa retraite en 2002.

Paul Gascoigne n'a jamais réussi à rompre avec l'alcool. (FEVRE/L'Equipe)

Paul Gascoigne, la longue déchéance

À 49 ans, «Gazza» a l'allure d'un vieillard abîmé, les jours de mauvaise cuite. Et ils sont fréquents. La fantaisie juvénile du héros de l'Euro 1996 (*) s'est toujours accompagnée d'addictions diverses et de dépression. La fin de sa carrière, en 2004, a aggravé ses problèmes, inlassablement disséqués par la presse tabloïd. En février 2013, l'ex-star de Newcastle et Tottenham était allé en «rehab» en Arizona, avec le soutien d'anciens coéquipiers, comme Gary Lineker ou Gary Mabbutt. Quelques semaines après sa sortie, il replongeait à nouveau.

(*) Avant la compétition, lors d'une tournée à Hong Kong, des photos avaient fait scandale le montrant ingurgitant, assis tête en arrière, tous les alcools possibles versés par ses partenaires.