Laurent Koscielny a évoqué les tensions dans le vestiaire bordelais avant la réception de Metz, samedi. (A. Mounic/L'Équipe)

« J'ai du mal avec certains », dit Laurent Koscielny (Bordeaux) à propos de ses équipiers

À deux jours de la réception de Metz (samedi, 13 heures), le capitaine des Girondins, Laurent Koscielny, n'a pas mâché ses mots à l'égard de certains de ses équipiers qu'il ne juge plus dans l'esprit.

Et dire qu'il y a un mois à peine, les Girondins regardaient vers le haut, avec l'espoir de se mêler à la lutte pour une place européenne... De l'aveu de leur entraîneur Jean-Louis Gasset, « quelque chose s'est cass? depuis la défaite à Lyon (1-2), le 29 janvier : la dynamique de résultats d'abord, l'harmonie d'un vestiaire désormais fissuré de toute part ensuite. « La crise, on y est », a admis sans détour Laurent Koscielny, ce jeudi, au cours d'une conférence de presse où le capitaine bordelais n'a pas pris la peine de ménager ses équipiers. « J'ai du mal avec certains », a-t-il avoué, en distinguant dans le groupe bordelais « les bons mecs » de ceux qui le sont un peu moins.

« L'ambiance est moyenne, voire très moyenne. Quand il y a autant de joueurs qui ne te donnent pas envie de travailler ou de progresser, c'est difficile d'avoir des résultats »

Sur le fond, ce n'est pas franchement une surprise : on savait que des tensions gangrénaient ce groupe bien avant que la nouvelle contre-performance à Nîmes (0-2), dimanche, n'incite les Bordelais à ne plus ambitionner autre chose que le maintien. Sur la forme, en revanche, le constat dressé par l'ancien défenseur d'Arsenal risque d'en décontenancer plus un : il a fracassé ceux qui pour qui la notion de collectif est trop souvent reléguée au second plan. « L'ambiance est moyenne, voire très moyenne, a-t-il souligné. Quand il y a autant de joueurs qui ne te donnent pas envie de travailler ou de progresser, c'est difficile d'avoir des résultats. C'est pour ça que je suis parfois méchant dans mes paroles. Si tu ne te donnes pas les moyens de progresser, tu n'auras rien. »

Après le nul contre Marseille (0-0), à onze contre neuf pendant une demi-heure, le 14 février, Koscielny s'en était déjà pris à Hatem Ben Arfa, jugé beaucoup trop individualiste. Il a fait référence ce jeudi aux joueurs en fin de contrat, ceux qui s'imaginent déjà ailleurs l'an prochain, et ceux qui devraient s'inspirer davantage de Paul Baysse et de Benoît Costil, qu'il considère exemplaires dans l'attitude. Ils n'ont visiblement « pas eu la même éducation que (lui) » et l'ancien défenseur d'Arsenal estime nécessaire, désormais, de resserrer le groupe « pour ne rester qu'avec les joueurs qui ont envie de se battre ».

« Il faut avancer, a-t-il insisté. Tu essayes d'aider des personnes mais si elles ne veulent pas aller avec toi, tu les laisses de côté. » « Si le message n'est pas passé ou pas écouté, je me battrai avec les gens qui ont envie d'aller le plus loin possible avec ce groupe », a-t-il aussi ajouté lorsqu'il lui a été demandé si le différend avec Ben Arfa avait été réglé.

« Ce qu'il faut faire comprendre à ce groupe, c'est que ce qui compte, c'est l'intérêt du club »

Jean-Louis Gasset

Mardi matin, à l'entraînement, son entraîneur Jean-Louis Gasset était déjà allé sur le même thème : « Tout le monde dans ce groupe a intérêt à faire une bonne saison. » Il avait évoqué « une saison pénible pour tout le monde » après la défaite à Nîmes, et cela fait un moment qu'il ne cherche plus à dissimuler certaines fractures au sein de vestiaire. « Ce qu'il faut faire comprendre à ce groupe, c'est que ce qui compte, c'est l'intérêt du club, a-t-il insisté. Dans le discours, il faut retrouver un état d'esprit de combat et de surpassement. Il faut voir les gens travailler et se dire ''je peux compter sur eux''. » Est-ce le cas ? « Je les compte... » a-t-il répondu. Ce qui induit aussi qu'il y en a désormais sur lesquels il ne peut plus compter.