ait bennasser (youssef) - BORDEAUX MONACO - 3EME JOURNEE LIGUE 1 - BORDEAUX - STADE MATMUT ATLANTIQUE - SAISON 2018 - 2019 - (Romain/PRESSE SPORTS)

Youssef Ait Bennasser : «J'espère me stabiliser à Bordeaux»

Arrivé en toute fin de mercato du coté de Bordeaux, Youssef Ait Bennasser enchaîne le quatrième prêt de sa jeune carrière. Pour FF, l'international marocain de 23 ans s'est confié sur ses dernières expériences, son envie de véritablement s'installer à Bordeaux et son statut en sélection.

«Vous êtes arrivé cet été mais entre la trêve internationale et votre retour de blessure, vous n’avez pas encore pu réellement jouer. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens bien. Je me prépare petit à petit pour les prochaines échéances. Tout le monde le sait, mon transfert a mis du temps à se faire, du coup je n’avais pas eu le temps de bien m’entraîner avec le groupe et de pouvoir directement prendre part aux entraînements. Maintenant ça va mieux, ça fait plus d’une semaine que je m’entraîne avec l’équipe, tout se passe bien.

En parlant de votre transfert, vous étiez l’une des priorités de Paulo Sousa, mais pourtant votre transfert a tardé… Vous n’avez jamais douté ?
Non du tout. J’ai pu échanger avec le coach et entendre son discours pendant le mercato. C’était plutôt positif. On le sait tous, quand un entraîneur vous veut réellement, ça fait toujours du bien à entendre et ça fait plaisir. Ce que m’ont dit le coach et le directeur sportif était intéressant pour moi. J’ai su être patient. Paulo Sousa m’avait dit qu’il ferait le maximum pour que le transfert se fasse. Ce sont des mots qui ne peuvent pas te faire douter. Même avec le temps qui passe, il faut rester positif. Mon entourage et moi, on a su rester concentrés sur ça. Aujourd’hui je suis très heureux.

En attendant votre transfert, vous étiez hors du groupe monégasque, mis à l’écart. Comment vous l’avez vécu ?
C’a été très long et très compliqué. Quand tu t’entraînes à part avec trois ou quatre personnes, c’est forcément différent qu’avec tout un effectif. Il faut prendre son mal en patience et savoir faire la part des choses. Je me disais qu’à l’avenir j’allais enfin pouvoir retrouver un effectif. C’est ce que je me suis mis dans la tête pour tenir.

Quels ont été les mots de Paulo Sousa pour vous convaincre de signer ?
Il m’a parlé du projet. On sait déjà que Bordeaux fait partie des très grosses équipes de ce Championnat de France. C’est un club historique, qui a remporté beaucoup de titres. Paulo Sousa est aussi un grand entraîneur, il l’a déjà prouvé. Et surtout, il a fait une grande carrière en évoluant à mon poste (ndlr : milieu), il le connaît bien. Cela va beaucoup m’apporter. En plus de ça, on a un bon effectif, plein de qualité. Ma décision était prise depuis un bon moment.

Et c’est quoi concrètement le projet bordelais sportivement cette saison ?
Notre objectif avec le coach, c’est d’être le plus haut possible, sans se fixer un but précis. On a un effectif et un groupe capable de faire de très bonnes choses. On veut aller le plus loin tout en respectant aussi les souhaits du club. Il faudra travailler pour cela. 

Face à Paris, Bordeaux n’a pas réellement existé alors qu’il y avait peut-être la place de mieux faire. Comment l’expliquez-vous ? 
C’était un match très difficile. On a beaucoup couru, on a fait le maximum pour essayer de gagner. Mais comme toute les équipes qui jouent contre le PSG, il faut beaucoup défendre. Peut-être aussi qu’on n'a pas joué notre jeu, mais on aura vraiment essayé.


En rejoignant les Girondins, vous enchaînez donc votre quatrième prêt…
Oui, mais tous les prêts que j’ai pu faire dans ma carrière m’ont beaucoup aidé, même si certains pensent que j’ai perdu du temps ou que j’ai voulu aller trop vite. Pour ma part je ne pense pas. J’ai énormément appris et j’ai aussi apporté à toutes les équipes. Ce prêt à Bordeaux, j’espère qu’il me permettra de me stabiliser. C’est ce que je cherche maintenant, à mon âge. J’ai 23 ans et j’ai besoin d’enchaîner dans un même club. C’est l’objectif principal. Cette option d’achat (ndlr : activée au bout de 15 matches), c’était aussi quelque chose d’important pour moi.
 
Aux Girondins, dans l’entrejeu, il y a aussi la place pour enfin vous imposer, vous qui avez souvent alterné entre banc et terrain lors de vos anciens prêts...
C’est ce que je voulais. Pouvoir enchaîner le plus de matches possible en Ligue 1, et si possible à Bordeaux. Ce serait merveilleux. J’avais passé six mois difficiles à Monaco. Avec l’arrivée de Thierry Henry, j’ai pu enchaîner les matches, que ce soit en Ligue des champions ou en Championnat. Avec mon départ à Saint-Etienne, j’ai aussi pu jouer pas mal de fois mais je n'ai pas été gardé. Le changement de coach a peut-être fait que je ne suis pas resté, le montant du transfert aussi… Mais je veux cette fois-ci rester et m’imposer dans un club sur la durée, au moins deux ou trois ans, si c’est possible.

«Tous les prêts que j'ai pu faire dans ma carrière m'ont beaucoup aidé.»

Comment se passe votre intégration dans votre nouveau club ?
Ça se passe super bien. Tout le monde essaye de m’intégrer du mieux possible. Le Championnat avait déjà repris, je suis arrivé au bout de trois matches, donc c’est à moi de faire les efforts pour m’intégrer au groupe.

Enchaîner les matches à Bordeaux peut aussi vous permettre de vous imposer enfin en sélection, non ?
Bien sûr, l’équipe nationale est vraiment très importante pour moi. Mais avant de vouloir s’imposer en sélection, il faut d’abord s’imposer en club. Après, seulement, tu peux prétendre à apporter en sélection. J’ai commencé à jouer avec le Maroc à seulement 19 ans. Maintenant, ça fait quatre ans que j’y suis. J’ai connu la CAN 2017, la Coupe du monde 2018 et la CAN 2019, et forcément je veux pouvoir m’imposer en étant le meilleur possible.

Cette fameuse CAN 2019 qui ne s’est pas passée comme prévu...
Oui, on a été très déçus parce qu’en réalité, on pensait avoir fait le plus dur mais comme quoi… La CAN est vraiment une compétition à part. Tout le monde peut battre tout le monde. C’est une question d’envie et peut-être qu’on a manqué de ça. Malheureusement, on a été éliminés mais il faut passer à autre chose. Il y a d’autres compétitions qui arrivent, et c’est à nous de mieux les gérer. On a un nouveau coach, il y a des nouvelles envies, des nouveaux objectifs. On essaye d’oublier et de se concentrer sur le présent. Je pense que tout le monde est du même avis.

«En sélection, c'est à moi de faire mon trou»

Cette semaine, Medhi Benatia a annoncé sa retraite internationale. Avec le départ des cadres (Boussoufa, El Ahmadi), le changement d’entraîneur, c’est à vous de vous imposer ?
Evidemment. Karim (El Ahmadi), Mbark (Boussoufa) et Medhi (Benatia) ont tous les trois été des personnes très importantes au sein de l’équipe nationale. Ils ont décidé d’arrêter, ce que je comprends et ce que tout le monde doit comprendre aussi. Il y a de la place qui se libère, maintenant. C’est à moi de faire mon trou. C’est entre mes mains.

Votre expérience internationale peut aussi apporter à Bordeaux, où il y a beaucoup de jeunes joueurs...
C’est un plus. J’espère que ça pourra apporter aux jeunes de l’équipe. Si cela peut les aider et permettre à tout le groupe de sortir les meilleurs résultats possibles, j’en serais le premier content.

Vous avez été convoqué avec le Maroc le mois dernier sans avoir joué de l’été, ce qui vous a valu de revenir blessé et de louper les premiers matches avec Bordeaux. Vous n’avez pas regretté ?
Quand Vahid (Halilhodzic) m’a appelé, je lui ai expliqué les choses. Je lui ai dit que je n’avais pas encore joué de match et que je n’était pas prêt physiquement. Mais il a quand même voulu me voir pour juger au fur et à mesure des entraînements. Je ne pouvais pas rater cet appel parce que la sélection, ça ne se refuse jamais. Mais voilà, c’est comme ça. On ne peut pas prévoir l’avenir.

Que peut-on vous souhaiter pour cette saison ?
Je veux vraiment jouer, enchaîner et surtout être le meilleur possible. Je veux ramener mon club et ma sélection le plus haut possible».

Hanif Ben Berkane