saliba (william) (A.Martin/L'Equipe)

William Saliba, plus qu'un talisman pour Saint-Étienne

Dimanche à Metz (1-3), William Saliba a perdu son premier match de la saison avec Saint-Étienne. Débarrassé de ce statut de porte-bonheur et de pépins physiques qui ont plombé sa première partie de saison, le futur défenseur d'Arsenal a encore quelques défis à relever avec les Verts.

Il fallait bien que la série s'arrête. Mais on n'aurait pas forcément parié sur ce déplacement à Metz, dimanche. Pourtant, au milieu d'une prestation collective ratée, William Saliba n'a (pour une fois) pas vraiment surnagé et n'a pu éviter un revers malvenu à Saint-Symphorien (1-3). Voilà donc le défenseur des Verts battu, après cinq victoires, trois nuls et seulement quatre buts encaissés lors des ses huit précédentes apparitions cette saison. Des chiffres qui avaient fait de lui le talisman désigné d'une équipe stéphanoise particulièrement inconstante sous les mandats de Ghislain Printant puis Claude Puel. Saliba a beau n'avoir que dix-neuf ans, son statut dépasse déjà largement son nombre de matches professionnels depuis ses débuts en septembre 2018 (28, dont 22 en Ligue 1). Son intégration express, son calme, sa solidité et sa capacité à transcender ses partenaires l'ont propulsé en haut de l'affiche, en même temps que le capitaine Loïc Perrin commençait, un peu, à faire son âge (34 ans).

Un (double) enfer pour Ben Yedder

Mais sa progression a été ralentie, ces derniers mois, par deux soucis physiques entrecoupés d'un transfert à Arsenal (qui l'a immédiatement prêté à l'ASSE). Victime d'une pubalgie en fin de saison 2018-19, qui l'a notamment privé de la Coupe du monde U20, l'autre crack de Bondy a été invité à la prudence par le staff médical des Gunners, et n'a repris la compétition qu'à la fin du mois de septembre, après avoir passé une partie de sa convalescence à Londres. Rebelote lorsqu'il a été victime d'une fissure du cinquième métatarse fin novembre. Choyé par son futur employeur, Saliba a pris son temps, mais n'est pas revenu sur la pointe des pieds. Son dernier match de l'année 2019 ? Un cauchemar pour Wissam Ben Yedder, à Geoffroy-Guichard en Championnat. Son premier match de l'année 2020 ? Un cauchemar pour Wissam Ben Yedder, à Louis-II en Coupe de France. Deux succès 1-0 pour les Verts, deux performances majuscules de leur numéro 4 face à un des attaquants les plus difficiles à contenir dans le paysage footballistique français.

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Mais William Saliba donne régulièrement l'impression de jouer comme un trentenaire, dans sa gestion de la profondeur ou du duel, ne donnant que très peu d'indications à son adversaire direct et se retrouvant très rarement au sol. L'ancien du Montfermeil FC brille par son anticipation, ce qui lui permet notamment de commettre deux fois moins de fautes par matches (0,44) que ses partenaires Loïc Perrin (1,04) ou Wesley Fofana (1), tout en présentant un meilleur ratio dans les duels (71,7% remportés, contre 62,6 et 70,5). Il en a donc perdu quelques-uns dimanche, à Metz, et n'a pas hésité à «prendre pour (lui)» le premier but encaissé par son équipe. La perspective d'un duel attendu face à l'OM ce mercredi va forcément braquer les projecteurs sur un Saliba touché dans son orgueil. Et très attaché à la protection de sa cage. «Pour moi, faire un clean sheet, c'est comme marquer un but», aime-t-il répéter. S'il n'a débuté que 24% des rencontres de l'ASSE cette saison, toutes compétitions confondues, il était titulaire lors de la moitié des clean sheets complétés par son équipe jusque-là (4 sur 8). Plus patron que porte-bonheur.

C.C.