waddle barton beckham (L'Equipe)

Waddle, Beckham, Barton... Ces Anglais passés par la France

La France rencontre l'Angleterre, mardi, en amical. Si beaucoup de frenchies ont évolué ou évoluent outre-Manche, peu d'Anglais ont fait le chemin inverse. En voici dix.

David Beckham (Paris Saint-Germain)

Cette image, on s'en souvient tous. Paris, déjà sacré en Championnat, joue, face à Brest, le dernier match de sa saison 2012-13, au Parc des Princes. A la 83e minute, c'est l'heure pour David Beckham de faire son ultime sortie. En larmes, l'Anglais de trente-huit ans, capitaine pour l'occasion, a le droit à une standing ovation. Tous ses partenaires, et même ses adversaires, saluent le champion. Une sortie en grande pompe pour celui qui a marqué l'histoire du football, tant par la qualité de son pied droit que par sa belle gueule. En six mois au PSG, il n'a pas particulièrement marqué les esprits sur le terrain, même s'il a fait le boulot (14 rencontres et 2 passes décisives). Mais à vrai dire, il n'était pas venu pour ça : c'était surtout un énorme coup marketing réalisé par le club de la capitale.  

Chris Waddle (Olympique de Marseille)

Pour faire venir l'Anglais sur la Canebière, en 1989, Bernard Tapie, le président de l'OM n'a pas hésité à sortir le chéquier. Moyennant l'équivalent, en francs, de 7 millions d'euros (soit le troisième plus gros transfert de l'époque, après Maradona et Gullit), le président marseillais a pu se régaler. Avec Chris Waddle et sa coupe mulet, Tapie s'est trouvé là un sacré numéro. Dribbleur, technique, bon sur coups de pied arrêtés, le gaucher - qui évolue sur l'aile droite - s'attire aussi la sympathie par son sens de l'humour et sa jovialité. En cent quarante matches et trois saisons sous les couleurs olympiennes, il claque vingt-sept buts et soulève trois Championnats, une Coupe de France, puis s'envole à Sheffield Wednesday, en 1992.

Tyrone Mears (Olympique de Marseille)

Autre époque, tout autre joueur. En 2008, Marseille cherche une doublure à Laurent Bonnart au poste d'arrière droit et c’est vers Tyrone Mears que les dirigeants se penchent. «Il nous a été chaudement recommandé par certains de nos observateurs en Angleterre», dit alors Pape Diouf, le président, qui obtient un prêt avec option d’achat. Agé de vingt-cinq ans, Mears débarque de Derby County, équipe reléguée en D2 anglaise. S’il marque son premier but en coupe d’Europe face à l’Ajax Amsterdam, qualifiant l’OM pour les quarts de finale de la Coupe de l’UEFA, l’Anglais, qui compte une cape avec la sélection jamaïcaine, n’est pas un monstre défensif. Après sept matches, il n’est pas conservé et rebondit à Burnley.

Glenn Hoddle (AS Monaco)

Le flair d'Arsène Wenger. Alors que Glenn Hoddle, joueur important de Tottenham et international anglais, doit signer à Paris, un coup de fil du coach français change tout. Hoddle, trente ans, est convaincu et signe finalement à Monaco, à l'été 1987. Là-bas, il s'éclate. Positionné derrière l'attaquant - son compère anglais Mark Hateley -, il épate par sa créativité et son efficacité. Aux côtés de Manuel Amoros ou Patrick Battiston, Hoddle remporte le Championnat dès sa première année. La suivante, les Monégasques terminent troisièmes, mais il régale toujours, inscrivant dix-huit buts et devenant ainsi le deuxième meilleur buteur du Championnat derrière Papin. Blessé au genou, il s'orientera, grâce à Wenger, vers une carrière de coach, en 1991, en rejoignant Swindon Town en tant qu'entraîneur-joueur.

Mark Hateley (AS Monaco)

Sur le Rocher, il est arrivé au même moment que Glenn Hoodle. Formé à Coventry, débarqué du Milan AC, en 1987, le British impose en France son style tout en puissance et en combat. Lors de sa première année passée sur le front de l'attaque, Hateley fait le boulot, empile les buts (14) et remporte le Championnat. Les deux années qui suivent sont plus compliquées pour lui. Il marque peu (8 buts en 30 matches) et s'en va aux Rangers pour faire de nouveau trembler les filets. Avant d'entamer, à Leeds, une carrière d'entraîneur, vite stoppée, cependant. 

Joe Cole (Lille)

Dans le dur à Liverpool, Joe Cole est prêté à l’été 2011 pour une saison à Lille, avec l'idée de retrouver le fil de sa prestigieuse carrière. Et dans le Nord, sous les ordres de Rudi Garcia et au sein de l'équipe championne en titre, le milieu de terrain, passé par Chelsea, revit. Aux côtés de Sow, Hazard ou Payet, l’international anglais prend part à quarante-trois matches, marque neuf buts et délivre six passes décisives. Puis revient l’année suivante à Liverpool... où il ne s’impose pas.

Chris Makin (Olympique de Marseille)

Dix clubs, pour neuf anglais et un français. Chris Makin a pas mal bourlingué dans son pays, passant par Southampton, Leicester ou Wigan. C’est d’ailleurs de ce dernier club qu’il atterrit à Marseille en 1996. Aux côtés de Christophe Galtier, Olivier Echouafni, Eric Roy ou Marc Libbra, le latéral gauche prend part à trente et une rencontres cette saison-là, et permet à l’OM de remonter en D1. Mais il ne marque pas les esprits. Et rentre dans son pays, à Sunderland.

Graham Rix (Caen)

Quatre cent soixante-quatre matches avec Arsenal, cinquante-et-un buts et dix-sept sélections en équipe d’Angleterre. C’est l'impressionnant pedigree du joueur que le Stade Malherbe de Caen s’offre à l’été 1988 : Graham Rix. Au sein d’une équipe promue, promise à la descente en fin de saison, le milieu de terrain apporte, avec son homologue anglais Brian Stein, toute son expérience et sa technique. Et participe au maintien des siens lors de sa première année. Après trois saisons à Caen, Graham Rix signe au Havre, mais les blessures le rattrapent. Revenu en Angleterre, il s’est reconverti depuis comme entraîneur.

Joey Barton (Olympique de Marseille)

Il est arrivé sur la Canebière avec une réputation sulfureuse. Et une suspension de dix rencontres à purger, après un coup de genou asséné à Sergio Agüero. Joey Barton, milieu de terrain et international anglais, débarque en prêt à l’OM, à l’été 2011, en provenance des Queens Park Rangers. Celui qui est connu pour son jeu rugueux et ses saillies sur les réseaux sociaux (il assimille notamment Thiago Silva à un travesti, sur Twitter) prend part à trente-trois rencontres (1 but, 3 passes décisives) et termine la saison vice-champion de France. Sans avoir dézingué personne. Mais sans avoir convaincu non plus le board marseillais de lever son option d’achat. 

Trevor Steven (Olympique de Marseille)

Deux titres de champion d'Angleterre, vainqueur de la Coupe des coupes, c’est le palmarès bien garni que Trevor Steven, joueur des Rangers passé par Everton, est recruté par Marseille. En 1991, l’OM casse donc sa tirelire (55 millions de francs) pour attirer le solide milieu droit, également international anglais. Malgré un titre de champion de France, il ne fait pas l’unanimité. Et retourne dans son ancien club, pour 25 millions de francs seulement, au bout d'une saison. Un échec.

Kilian Kerbrat