villas boas (andre) (A.Reau/L'Equipe)

Villas-Boas, Leya Iseka, le PSG, Rennes... Notre débrief corsé de la 25e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF débriefe les rencontres à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Vingt-cinquième épisode.

On a aimé

La gagne incarnée par Villas-Boas
Après 59 minutes, à Lille, on ne voyait absolument pas comment l'OM allait l'emporter. Après 61 minutes et le penalty raté par Valentin Rongier, on était quasiment certain que Lille allait gratter quelques points dans la course à la Ligue des champions. Oui mais voilà, cette saison, l'OM a André Villas-Boas. Et le Portugais, malgré ses échecs pas si lointains, incarne la gagne. Il y a le côté comptable, bien sûr, mais le côté mental insufflé par l'ancien technicien de Chelsea est assez impressionnant à constater. Combien d'équipes ne se seraient pas écroulées après le penalty manqué par Rongier ? Quel coach aurait osé lancer Marley Aké, qui a changé le match ? Juste un grand bravo, M. Villas-Boas.

Ce Nîmes en forme Olympique
Nolan Roux, Yassine Benrahou, Zinédine Ferhat, Romain Philippoteaux : petit investissement pour les faire venir, et maximum de profit depuis début février. En quatorze jours (du 1er au 15 de ce mois), le Nîmes Olympique a pris douze points sur douze ! Soit quasiment autant que sur les 21 premières journées. Un rythme de dingue dû en partie à ce quatuor. Il n'y a bien eu que 1-0 face au SCO samedi mais, chacun dans leur style, ils dynamisent les Crocos. Ferhat touche beaucoup le cuir et fait la différence sur son côté. Roux et ses appels tranchants. Des coups de pied arrêtés forcément dangereux avec les deux autres. Ajoutez à cela un Moussa Koné auteur de deux buts en deux entrées. On ne le dira jamais assez : le mercato d'hiver a été le tournant de la saison des hommes d'un Bernard Blaquart qui semble aussi avoir retrouvé une certaine fraîcheur dans ses idées.

Le goleador Mounir Chouiar
Plat du pied, sécurité. Mais plat du pied, beauté. À Bordeaux, Mounir Chouiar a fait parler son talent. Suavité, générosité, précision. Un face-à-face avec Benoît Costil terminé en douceur de l'intérieur de la chaussure pour lancer le match. Et une "Thierry Henry" pour égaliser, faisant ficelle dans le petit filet du gardien bordelais. Mounir, Dijon te remercie. Et nous aussi. Tes troisième et quatrième buts en Ligue 1 sont sans doute parmi les plus beaux de ce début d'année et, plus que ça, Dijon compte sur toi pour le maintien. Par le jeu, pour le jeu : ça passe sûrement par là.

On n'a pas aimé

La coupure d'électricité parisienne
Paris, ville lumière. Certes. Mais en Picardie, faux contact ou fusible arraché, le PSG a dressé un terrible constat : plus de son, plus d'image, plus rien. Une demi-heure de pénombre et de doutes, illustrées par le blackout total de Thiago Silva et les maladresses individuelles de Keylor Navas, Idrissa Gueye, Ander Herrera, Leandro Paredes, Edinson Cavani et cie. Le technicien EDF Marco Verratti est heureusement venu remettre de l'ordre dans la maison après la pause, tandis que Tanguy Kouassi, chef de chantier à la Licorne, a rebranché les fils d'un doublé. Malheureusement, l'alimentation faisait encore des siennes. Nouvelle coupure de courant, remontada avortée, 4-4. Et attention, à Dortmund, la facture pourrait s'avérer plus amère encore.

Moreira, erreur 404
Vous avez 25 ans. Vous comptez 113 matches de Ligue 1. Vous êtes quasiment constamment titulaire cette saison avec votre club. Franchement, on aimerait savoir ce qui a pu se passer dans la tête de Steven Moreira, samedi, lorsque ce dernier a carrément, et inexplicablement, découpé Adam Ounas. Un bug fatal. Alors qu'on était dans la partie de terrain adverse. Alors qu'il n'y avait pas de danger. Alors que le Téfécé était mené 1-0. Alors que les Violets étaient déjà à dix. Alors que les hommes de Denis Zanko avaient les occasions pour revenir. Alors que le club joue sa survie. De pareilles erreurs sont absolument impardonnables. Il y a deux mois, il disait : «C'est une honte qu'on fait au club, honte aux supporters et à la ville de Toulouse. On se fait piétiner dessus et il n'y a aucune réaction comme si on était résigné ou comme si on aimait se faire marcher dessus...» On peut dire qu'il n'a pas vraiment montré l'exemple.

L'apocalyptique prestation rennaise
Difficile à croire, mais on a comme l'impression que le Stade Rennais ne parvient pas à se remettre de la fin de match dingue face à Nantes fin janvier avec les deux buts dans les arrêts de jeu (3-2). Comme si le trop plein d'émotions de ce fameux vendredi avait complètement débranché les batteries rennaises. À Reims, c'en était quasiment dramatique tant Rennes ne faisait qu'attendre et rien d'autre. Pas envie de prendre le ballon. Pas envie de remonter le bloc. Pas envie de mettre du caractère. Des individualités, à l'image de Raphinha, totalement hors du coup. Il y avait comme l'impression que Rennes préparait un match important de Coupe d'Europe la semaine prochaine. Sauf que de Coupe d'Europe, il n'y en a pas. Et c'est bien ça le problème.

Voir Toulouse donner autant de responsabilités à Leya Iseka
Difficile de savoir qui doit être incriminé en premier après l'énième défaite toulousaine (la dix-huitième de la saison). Plutôt Matthieu Dossevi, qui gâchait une énorme occasion dès la 3e minute ? Plutôt Ruben Gabrielsen, coupable d'avoir davantage regardé Kasper Dolberg que le ballon pour son expulsion précoce face à Nice (27e) ? Plutôt un Ibrahim Sangaré, capitaine, incapable de montrer l'exemple en perdant sur ballon de l'ouverture du score du Gym ? En tout cas, on n'a surtout pas envie de mettre Aaron Leya Iseka en première ligne, lui qui a terminé la rencontre en larmes. Comment le Téfécé et ses dirigeants peuvent placer autant de responsabilités sur un joueur qui ne réussit pas, malheureusement pour lui, à s'installer vraiment au niveau de la L1 ? Bien sûr, on peut lui reprocher les nombreux loupés de samedi, mais comment lui confier le penalty de l'égalisation à la 91e minute ? Pourquoi un Max-Alain Gradel, même à peine revenu de blessure et même s'il a provoqué ce penalty, ne s'en est-il pas chargé ? Bref, voici l'illustration d'un club qui va tout droit en L2.

Ruffier (encore) à la rue...
Lors de la défaite 3-2 des Verts à Brest, le portier stéphanois était encore une fois à la ramasse... À l'image du troisième but brestois signé Cardona où le gardien de Sainté tombe avant-même que l'attaquant ne tire. Une véritable humiliation. Cela fait 41 buts concédés pour Saint-Étienne cette saison en Ligue 1 en 25 journées et 37 pour Stéphane Ruffier en 21 sorties. Autre statistique éloquente de sa méforme actuelle : le Stéphanois est à 10 buts concédés sur ses 5 derniers matches en L1. Le gardien historique de l'ASSE est l'ombre de lui-même en ce moment et représente le mal-être de son équipe. On attend son réveil.