(V. Michel/L'Equipe)

Verticalité, alternance jeu court - jeu long, transitions défensives... Leandro Paredes en chef d'orchestre avec le PSG à Caen

Recrue phare de l'hiver parisien, Leandro Paredes monte petit à petit en puissance au PSG. À Caen (1-2), il a signé son meilleur match, avec une grosse influence avec ballon et de l'efficacité sans.

Il aurait pu conclure sa rencontre de la meilleure des manières. Après avoir orienté le jeu, comme souvent ce samedi à Michel d’Ornano, Leandro Paredes se projetait pour recevoir un ballon à l’entrée de la surface de Christopher Nkunku (83e). Son plat du pied, fort à ras de terre, trouvait les bras d’un Brice Samba performant, et Paris se devait d’attendre encore un petit peu pour rentrer dans la capitale avec les trois points (Mbappé, 87e). Pour Paredes, c’est un détail. D’autant qu’avant cette tentative qui aurait pu s’avérer décisive, l’Argentin, recruté cet hiver, a performé. Et confirmé sa montée en puissance. Positionné en sentinelle - son poste, comme l’a logiquement et encore confirmé Thomas Tuchel en conférence de presse -, Paredes a été la plaque tournante du jeu des siens, qui terminent le match avec 73% de possession. Paredes a touché 121 ballons pour 100 passes, venant parfois s’intercaler entre Kehrer et Marquinhos, qui l’ont beaucoup cherché pour initier les actions, et distribuant à outrance vers les offensifs, les latéraux ou parfois en retrait quand la physionomie de l’action l’imposait.

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Jeu court et long, et surtout vers l'avant

Et là où l’ancien du Zenith Saint-Pétersbourg s’est particulièrement signalé, c’est dans l’alternance entre jeu long et jeu court. Pour le premier de ces exercices, une action symbolise son match : le but refusé à Angel Di Maria à la 23e minute. Servi par une passe tendue au-dessus de la défense de son compatriote, Di Maria trouvait les petits filets opposé du pied droit mais été signalé hors-jeu. Ce n’était que partie remise pour Paredes, qui a ensuite souvent profité du jeu de position mis en place par Thomas Tuchel, avec Nkunku et Diaby très axiaux et entre les lignes, pour mettre à profit son jeu de passe (voir ci-dessus). On le voyait ainsi jouer souvent vers l’avant, loupant quelques transmissions également, et trouvant à six reprises Thomas Meunier entre autres, souvent libre en raison des différents mouvements parisiens. Un match complet avec ballon pour le numéro 8 rouge et bleu, donc, et un rôle qui semble lui seoir à merveille. À revoir dans d’autres conditions et face à une équipe imposant un pressing très intense.

Influent sur les transitions défensives

C’est un registre pour lequel la plupart des observateurs de l’Hexagone étaient dubitatifs. Ce n’était que Caen, et ce n’est pas dans ce genre de rendez-vous que le joueur formé à Boca Juniors effacera les doutes, mais Paredes a également laissé paraître quelques bonnes aptitudes à la récupération. Et notamment sur les contre-attaques caennaises, où il n’a pas hésité à défendre en avançant avec une forte propension à tacler au sol (six tacles, une interception). Et alors que plusieurs informations parues ces derniers jours relataient un entretien individuel entre Tuchel et Paredes concernant les attentes du technicien allemand, l’Argentin a répondu avec application, sérieux et caractère.

À la 41e minute, entre autres. Récupérant le ballon au milieu de terrain, Paredes envoyait ensuite d’une passe laser Thomas Meunier dans l’intervalle. Le Belge centrait pour Mbappé, lequel voyait sa reprise instantanée passer tout proche du but de Brice Samba. En somme, un bon résumé du match de l’Argentin, rampe de lancement de nombre d’actions. Il a également bien tenu le choc dans la durée en jouant l’intégralité du match, et offre quelques garanties avant le rendez-vous de mercredi face à Manchester United. Auquel il participera. Ou non. Tuchel a toutes les clés en main.

Antoine Bourlon