Germain s'attend à une ambiance de folie au Vélodrome. (S.Boue/L'Equipe)

Valère Germain (OM) : «Quand le Vélodrome est comme ça...»

L'attaquant de l'OM Valère Germain promet à Salzbourg «une ambiance exceptionnelle» au Vélodrome avant une bouillante demi-finale d'Europa League, jeudi (21h05), dans un entretien à l'AFP.

«Faut-il s'inquiéter parce que Salzbourg vous a dominés en poules (1-0, 0-0) ?
On n'avait pas la même équipe qu'en ce moment, on n'était pas dans la même dynamique, on faisait un peu tourner... C'est une équipe qui est jeune, joueuse, qui presse sans cesse. On n'avait pas réussi à les battre, cette équipe nous a posé des problèmes, comme dit le coach, je pense qu'ils sont plutôt favoris. On va leur laisser la pression à eux, et se mettre nous en position d'outsider, ça nous réussit bien...

Comment abordez-vous cette demi-finale ?
Ça va être une ambiance exceptionnelle, comme contre Leipzig (5-2). Quand le stade est comme ça, les équipes adverses n'ont pas forcément l'habitude, nous, au contraire, si. Et ça nous galvanise, eux peut-être qu'ils jouent un peu plus avec le frein à main...

«Il faut se lâcher»

Vous avez joué les demies de Ligue des champions l'an dernier avec Monaco, quelles leçons en tirez-vous ?
Il faut se lâcher. Avec Monaco, on n'était pas forcément favoris sur les matches à élimination directe, et au final on lâchait les chevaux, on était à 100% et on est passés (contre Manchester City et Dortmund). Si on arrive à mettre l'envie, comme les matches précédents contre Braga (3-0), Bilbao (3-1) et Leipzig (5-2), j'espère qu'on passera.

Vous traversez une nouvelle période un peu stérile, avec un seul but en mars-avril, comment la vivez-vous ?
Il y a des moments où sur un centre, le ballon me tombe dessus et d'autres périodes où malheureusement, non, le ballon va au deuxième. Mais ça peut aller très vite, si ça se trouve au prochain match je vais rentrer et marquer, c'est ce qui est beau dans le football, chaque match a sa vérité. Je ne me prends pas pour un autre quand tout va bien et que je marque quelques buts, et j'essaie de ne pas m'enterrer quand ça va mal.

Comment vivez-vous la concurrence avec Kostas Mitroglou ?
Mais la concurrence est toujours bonne, j'ai rarement vécu une concurrence malsaine dans ma carrière. Le coach nous fait alterner les matches, on est des attaquants avec des qualités différentes. Suivant les matches, le coach met un tel ou un tel. Je suis content qu'en ce moment Kostas marque parce qu'il nous permet d'engranger des points et ça nous permettra peut-être d'avoir la Ligue des champions à la fin de saison. On peut aussi nous mettre tous les deux, comme sur la fin de match à Troyes et ça nous a permis de remporter le match.

«Je suis capable d'évoluer seul devant et je l'ai montré sur certains matches»

C'est ce qu'on dit souvent de vous: il est mieux dans un système à deux attaquants...
Mais il y a des matches à Marseille où je me suis super épanoui en jouant seul en pointe. Après il y a des matches un peu plus compliqués, où j'ai l'impression d'être isolé devant, comme c'était le cas contre Montpellier (0-0) par exemple, où j'avais l'impression d'être au milieu d'une défense à trois et de ne pas avoir de coéquipier avec qui échanger. J'ai eu l'habitude de jouer à deux attaquants, c'est vrai, mais je suis capable d'évoluer seul devant et je l'ai montré sur certains matches cette année.

Votre jeu c'est aussi de créer des brèches ?
Oui, voilà. J'aimerais être un peu plus en lumière et marquer un peu plus de buts, mais souvent je fais des appels qui servent à mes coéquipiers, j'aime souvent couper au premier, et si le ballon n'arrive pas, cela veut dire qu'il y a un espace au deuxième. C'est un sport collectif, il faut savoir penser d'abord collectif, même si un attaquant doit penser d'abord à lui, à ses stats, j'ai toujours joué comme ça. Chacun son style de jeu, chacun son talent, moi mon talent, c'est sans doute de jouer collectif, de penser collectif.»