ikone (jonathan) wass (daniel) (E.Garnier/L'Equipe)

Valence : Daniel Wass, formule complète

Après s'être révélé en Ligue 1, du côté d'Evian-Thonon-Gaillard, Daniel Wass, l'international danois, est devenu une valeur sûre du Championnat espagnol. Grâce à un jeu complet et une polyvalence rare, il est désormais incontournable à Valence.

Les supporters de l'ETG se souviennent certainement comme si c’était hier du pied droit de Daniel Wass et des neuf coups francs directs inscrits par le Danois lors de son passage en Haute-Savoie. Cédric Barbosa s’en rappelle d’autant mieux que c’est lui qui était préposé à l’exercice avant que le droitier ne vienne renforcer l’effectif. «On s’est un peu tirés la bourre dans le domaine, raconte celui qui fut son capitaine entre 2011 et 2015. Il a un super pied droit et nous a gratifié de quelques chefs-d’œuvre. Je me souviens notamment d’un match contre Bastia où il nous en claque un assez exceptionnel.»

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«Il n'a pas de point faible»

Ce soir-là, lors d’une victoire 2-1 des "Roses", le tir flottant de l’ancien de Brøndby avait laissé Alphonse Areola de marbre. Mais résumer l’ancien numéro 18 d’Evian à sa qualité de frappe serait réducteur. Car au-delà des quinze coups francs qu’il a transformés depuis le début de sa carrière, le Scandinave sait à peu près tout (bien) faire. Et à en croire Pablo Leiva, journaliste à Superdeporte, c’est précisément pour ça que l’international danois s’est imposé à Valence après trois belles saisons du côté de Vigo, ponctuées de 14 buts et de 20 passes décisives. «Il est adroit techniquement et dispose d’un bon jeu long. Mais par-dessus tout, c’est un joueur complet, qui comprend ce que le jeu demande.»
 
Cédric Barbosa, qui entretenait de bonnes relations avec le natif de Gladsaxe, abonde. «Si on excepte les coups de pied arrêtés, ce n’est pas quelqu’un qui a un seul gros point fort. Certains vont très vite, d’autres sont très puissants ou que sais-je. Lui, c’est plutôt un joueur sans véritable point faible. Il ne fait pas beaucoup de bruit, ne va pas dribler quinze joueurs sur la même action mais il fera toujours ses matches. En gros, c’est une valeur sûre, quelqu’un sur qui un entraîneur peut s’appuyer.»

Capable de jouer partout

D’autant plus facilement que le Danois peut jouer partout. «En définitive, c’est peut-être ça, sa grande force, poursuit Barbosa. Chez nous, il avait des velléités offensives donc ça l’embêtait un peu de jouer derrière. En Espagne, il a su alterner entre le poste de milieu droit et celui de défenseur latéral et ça lui a surement rendu service.» Stabilisé à ce poste par Albert Celades cette saison en raison de l’absence prolongée de Cristiano Piccini, Daniel Wass a été utilisé un peu partout sur le terrain depuis le début de sa carrière, y compris au poste de latéral… gauche. Sans que ses performances ne s’en ressentent.

Daniel Wass est tellement sous-coté…

Selon Pablo Leiva, qui commente et analyse les prestations de Valence pour Radio Levante, c’est ce qui rend le joueur si spécial. «Personnellement, je le préfère au milieu de terrain, mais c’est un joueur qui est capable de jouer partout car il est très intelligent et agit toujours pour le bien de l’équipe. Le fait qu’il puisse évoluer à plusieurs postes, c’est très précieux pour un entraîneur.»

Bien élevé mais déterminé

Une polyvalence qui a permis à l’ancien pensionnaire du Championnat de France de très vite gagner ses galons de titulaire en Liga. Depuis son arrivée, il y a disputé 200 (!) matches, toutes compétitions confondues. Le tout en moins de cinq saisons, série en cours. Une régularité qui lui a permis de se tailler une bonne petite réputation dans la péninsule ibérique. «Plus que pour ses qualités, les fans de Valence l’aiment car il a une attitude irréprochable sur et en dehors du terrain, souligne Leiva. C’est un type normal avec qui vous pouvez facilement discuter. Les supporters apprécient son attitude.»
 
Mais au-delà d’un joueur au comportement exemplaire, Cédric Barbosa se souvient aussi et surtout d’un jeune homme au caractère bien trempé. De l’avis de celui qui compte 331 matches dans l’élite, c’est aussi ce trait de personnalité qui a permis au Danois d’accéder au très haut niveau. «C’est un garçon qui sait ce qu’il veut et qui ne se laisse pas monter sur les pieds. Je ne sais pas si c’est une qualité ou un défaut mais il faut avoir du tempérament pour réussir une carrière. Lui, on a très vite senti qu’il en avait.» Au point de devenir indispensable dans un club qui a déboursé six millions d’euros pour le recruter à l’été 2018 et qui doit aujourd’hui avoir le sentiment d’avoir réalisé une très belle affaire.