neymar (A. Mounic/L'Equipe)

Un transfert sec, une mise au placard, une réintégration, un échange... Quelle solution imaginez-vous pour clore le feuilleton Neymar ?

Ce qui était un secret de polichinelle a été confirmé par Thomas Tuchel en marge du match amical face à Dresde mardi (6-1) : Neymar a bel et bien demandé à quitter le Paris Saint-Germain. Mais le club de la capitale devra trouver son compte pour que l'opération s'effectue.

Option n°1 : un transfert sec

Sans aucun doute, c’est l'option qui conviendrait le mieux au champion de France, notoirement moins aux prétendants de Neymar. Comment ne pas penser au FC Barcelone, terre d’atterrissage la plus plausible à ce jour, qui vient d’aligner 120 millions d’euros sur Antoine Griezmann et dont la contrainte de liquidités pèse ardemment sur les épaules ? Entre une enveloppe limitée et un fair-play financier aux aguets, il est peu probable que le Barça (ou même un autre club) soit en mesure de dépocher entre 200 et 300 millions d’euros pour Neymar, somme réclamée par l’état-major qatari.

En revanche, une transaction uniquement pécuniaire siérait à merveille à Doha, qui réaliserait une plus-value inespérée au regard des blessures du Brésilien. Remis dans les clous de l’intraitable fair-play financier, Nasser Al-Khelaïfi pourrait donner davantage de marge de manœuvre à son directeur sportif Leonardo. Pour non seulement choisir le remplaçant du numéro 10 mais aussi enrichir quantitativement un effectif encore trop réduit. Le tout sans les indésirables du FC Barcelone, que le Barça tente de refourguer dans l'opération, et avec des joueurs ambitionnant réellement de faire «rêver plus grand» les supporters parisiens.

Il est peu probable que le Barça soit en mesure de dépocher entre 200 et 300 millions d'euros pour Neymar, somme réclamée par l'état-major qatari.

Neymar contre 130 millions d’euros et deux joueurs, a contrario, est une idée qui plairait à Nasser Al-Khelaïfi selon Le Parisien, qui y voit une opportunité de concilier équilibre budgétaire et intérêts sportifs. Dans la liste (choisie par ses soins) reviennent inlassablement Coutinho et Dembélé, auxquels s’ajoutent Nelson Semedo et Ivan Rakitic. Pour Josep Maria Bartomeu, c’est encore excessif. «Le Barça ne possède pas une telle somme. Le club blaugrana cherche donc d'autres solutions», indiquait d’ailleurs le quotidien francilien. L’Equipe précisait dans son édition de mercredi que si le Barça avait effectivement proposé deux joueurs (Coutinho et Rakitic), il n’ajoutait que 40 millions d’euros en supplément. Une offre depuis revue à la hausse, atteignant presque les 100 millions d’euros. Sceptique, Leonardo désirerait au préalable obtenir des garanties sur la réelle motivation des deux protagonistes à rejoindre le projet parisien.

Option n°2 : 130 millions d'euros + deux joueurs

Dans une opération si dispendieuse, proposer deux joueurs semble le minimum pour s’offrir Neymar tout en régulant sa balance des paiements. Si un transfert gratuit contre trois joueurs avait un temps été mentionné par la presse espagnole, inutile de l’évoquer tant cette solution apparaît foncièrement incohérente pour la stabilité financière du PSG. Au niveau de la masse salariale évidemment, mais aussi de l’amortissement des 222 millions d’euros dépensés en 2017. Et que dire du signal envoyé en recueillant trois joueurs potentiellement indésirables du FC Barcelone sans recevoir le moindre euro…

Lire aussi : Le PSG tenterait de vendre Neymar pour prolonger Mbappé

L'Equipe précisait dans son édition de mercredi que si le Barça avait effectivement proposé deux joueurs, il n'ajoutait que 40 millions d'euros en supplément.

La tension réside précisément ici. Neymar peut-il porter de nouveau le maillot bleu et rouge ? Au-delà des desiderata des uns et des autres, le message envoyé à la planète football en cas de réintégration du Ney est aux antipodes de ce que le club de la capitale revendique depuis le retour de Leonardo. A savoir une institution ferme et des joueurs qui ne travaillent qu’au service des intérêts du club. Quant à l’accueil réservé, il semble encore plus difficile à imaginer au Parc des Princes que dans le vestiaire du Camp des Loges. En attendant, Neymar s’entretient et aurait même accepté de disputer la préparation avec Paris.

Option n°3 : réintégrer Neymar dans l'effectif

L’idée peut sembler folle, et pourtant. Face à l’inflexibilité du PSG, existe-t-il un seul club qui puisse (et veuille) attirer Neymar Junior dans ses filets ? L’incertitude omniprésente, les dirigeants qataris ne peuvent écarter la possibilité de poursuivre avec le natif de Mogi das Cruzes, d’autant que le temps ne joue pas en leur faveur. Dans son objectif Ligue des champions, le PSG gagnerait sportivement à conserver un joueur d’un tel niveau, à condition qu’il retrouve l’envie et la pleine possession de ses moyens physiques.

Quant à l'accueil réservé, il semble encore plus difficile à imaginer au Parc des Princes que dans le vestiaire du Camp des Loges.

Option n°4 : une mise au placard provisoire

Qui aurait pu présager d’en arriver à une telle extrémité en août 2017, quand le Parc des Princes fêtait son nouveau héros au terme d’une leçon de football face à Toulouse (6-2) ? Deux ans plus tard, l’impensable est devenu le souhait d’un certain nombre de supporters, vexés
d’être cloués au pilori au vu et au su de l’ensemble du monde. A charge de représailles, quelques fans réclament le même sort pour Neymar que celui réservé à Adrien Rabiot ou Hatem Ben Arfa avant lui : l’exil. Au fond, avec un contrat qui court jusqu’en 2022, le PSG aurait le temps de voir venir. Sur la forme, on a du mal à imaginer cette piste autrement qu’une vilaine blague sortie des réseaux sociaux. Parce qu’à part affirmer sa souveraineté, le PSG n’a aucun intérêt, ni sportif ni financier, à agir de la sorte. Mais on l’a suffisamment constaté au cours de ces dernières saisons : à Paris, dans un sens comme dans l’autre, rien ne semble irréalisable… - C.R.