Soccer Football - Premier League - Everton v Manchester United - Goodison Park, Liverpool, Britain - April 21, 2019 Manchester United's Paul Pogba looks dejected REUTERS/Andrew Yates EDITORIAL USE ONLY. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or "live" services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting, games or single club/league/player publications. Please contact your account representative for furthe (Reuters)

Un Manchester plus trop United avant la fin de saison...

Atomisé par Everton puis City, Manchester United s'est encore éloigné d'une place qualificative pour la Ligue des champions. Entre menaces de départs et perte d'attrait en vue du prochain mercato, l'éclaircie entrevue en hiver s'est déjà assombrie.

On pensait l'institution Manchester United plombée par les atermoiements et le management autoritaire de son ancien entraîneur, José Mourinho, licencié le 18 décembre dernier. Mais la gifle reçue à Goodison Park, dimanche contre Everton (4-0), à rouvert les profondes plaies que l'arrivée d'Ole Gunnar Solskjaer sur le banc avait trop peu cicatrisées. Sans âme ni fond de jeu contre les Toffees, les Red Devils ont été pris de vitesse dans tous les compartiments du jeu et restent bloqués à la sixième place de Premier League. «Nous sommes très loin de ce que nous voulons montrer. (...) Nous allons nous relever, mais cela ne se fera pas forcément rapidement. Je veux m'excuser auprès des fans. Ce sont les seuls à être à la hauteur de l'histoire de ce club», admettait Solskjaer après le match en conférence de presse.

Dépité, l'ancien supersub norvégien a également monté le ton dans le vestiaire, conduisant certains cadres comme Paul Pogba a des excuses publiques au micro de Sky Sport : «Ce que nous avons fait sur le terrain n'est pas respectueux envers nous-mêmes, envers le staff, les gens, tout le monde (...) Tout le monde est fautif, on doit changer d'état d'esprit.» Pourtant, les premières semaines hivernales avaient offert de belles promesses aux supporters d'Old Trafford. Douze matches sans défaite en championnat (dix victoires et deux nuls), un Paul Pogba décisif et techniquement retrouvé (13 buts depuis le début de la saison), une miraculeuse qualification contre le Paris Saint-Germain en C1 et une prolongation de contrat (jusqu'en 2022) pour l'initial intérimaire Baby-face Killer... Oui mais voilà, le club des frères Glazer vient d'enchaîner six défaites en huit matches, provoquant une élimination sans gloire en quart de finale de Cup (2-1 contre Wolverhampton) et de Ligue des champions (0-1, 3-0 contre Barcelone). Et il reste derrière Tottenham, Chelsea et Arsenal dans la course à l'Europe.

L'été sera chaud

En cause notamment, une défense instable et amorphe, onzième de Premier League seulement (48 buts encaissés), et qui n'a jamais su corriger ses errements. Face au récent manque d'implication et de rigueur tactique de ses joueurs, dans le secteur défensif comme dans les autres, Ole Gunnar Solskjaer a tapé du poing sur la table, après Everton, en conférence de presse, et arrêté de les défendre comme il le faisait systématiquement : «Je réussirai ici. Il y a des joueurs ici qui ne feront pas partie de ça.»

Un propos fort et explicite quant au prochain mercato estival, qui devrait exiler les peu utilisés Alexis Sanchez, Marcos Rojo, Matteo Darmian, Antonio Valencia, Juan Mata et Ander Herrera, annoncé proche du PSG. Mais, si le Norvégien souhaite dégraisser son effectif, une non-qualification pour la Coupe aux grandes oreilles compromettrait l'avenir de ses stars selon The Guardian. Paul Pogba en première ligne. Annoncé dans le viseur du Real Madrid, l'international français s'éloigne de plus en plus d'une quatrième saison consécutive sous le maillot mancunien. Tout comme le portier David De Gea, toujours aussi désiré malgré ses trous d'air cette saison, et Romelu Lukaku, en fin de contrat en 2022, mais qui a perdu sa place de titulaire sous l'ère Solskjaer. Des joueurs phares aux envies d'ailleurs qui témoignent d'une lassitude de résultats grisonnants.

Une semaine cruciale pour l'avenir du club

En plus d'être abandonné par ses top-players, le technicien de 46 ans verrait également le projet mancunien perdre en attrait et en compétitivité. Sans Ligue des champions, difficile de charmer des joueurs confirmés comme Kalidou Koulibaly (Naples), Raphaël Varane (Real Madrid) et Saul Niguez (Atletico Madrid) ou des jeunes pépites anglaises comme Jadon Sancho (Dortmund), Declan Rice (West Ham) et Aaron Wan-Bissaka (Crystal Palace). Et ce, malgré l'assurance d'une enveloppe estivale bien fournie et l'argent des ventes pour renouveler un effectif en fin de cycle.

Autant dire que les dernières échéances en Championnat seront décisives à plus d'un point. Car, malgré la raclée reçue dimanche, Manchester United voit ses concurrents directs patiner eux aussi dans le haut du classement, et reste en embuscade, à trois points des quatre places qualificatives en C1. La défaite face à City n'a pas arrangé les choses et le prochain match face à Chelsea sera décisif pour un Manchester en quête de rédemption et de crédibilité. «Les fans veulent une réaction des joueurs et notre seule manière de s'excuser auprès d'eux est de tout donner sur le terrain (...) C'est beau de stopper ce genre d'équipes, on veut les battre car pour être les meilleurs, il faut battre les meilleurs», avait prevenu Paul Pogba, qui pourrait bien jouer son futur proche sur ces deux prochains rendez-vous. À lui et ses coéquipiers de jouer.

Augustin Audouin