«Un footballeur différent» ; «Intransférable» : la presse espagnole a changé d'avis sur Ousmane Dembélé

Les vestes se sont, pour certains, vite retournées. Le but - et quel but - d’Ousmane Dembélé lors de la Supercoupe d’Espagne opposant le FC Barcelone et Séville (2-1, le 12 août) a créé une certaine hype en Espagne autour de l’attaquant français, qui a de nouveau été aligné par Ernesto Valverde ce week-end contre Alavés (3-0). Ceux qui se demandaient si l’ancien Rennais avait sa place au Barça ont rapidement changé leur fusil d’épaule, laissant de côté les critiques et les doutes émis à son endroit depuis son arrivée en Catalogne il y a presque un an. «Intransférable» titrait même le quotidien Sport mardi 14 août, avec une photo du joueur en une.

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Pourtant, quelques jours encore avant le premier match officiel de la saison, Lluis Mascaro, journaliste de Sport, questionnait l’avenir de Dembélé : «Ne serait-ce pas mieux de chercher une porte de sortie, pour continuer à grandir sur le plan footballistique ?» Ses collègues du média catalan rappelaient qu’une saison de plus en jouant aussi peu que l’année dernière nuirait à son prestige. Que ce soient les journaux pro-Real ou pro-Barça, tout le monde s’accordait sur le fait que le champion d’Espagne était prêt à vendre Dembélé en cas d’offre intéressante, même si, selon Juan Jimenez de AS, «il serait difficile d’expliquer la vente d’un joueur qui a le potentiel pour devenir un crack».

 

Les raisons poussant à croire au départ du joueur de 21 ans étaient multiples. Dans l’ensemble, tout le monde a rappelé à de nombreuses reprises que Thomas Tuchel l’avait déjà eu sous ses ordres au Borussia Dortmund, qu’il l’apprécie toujours énormément, et qu’il pouvait l’acheter grâce à l’argent du PSG. Mais c’est surtout la venue de Malcom qui a poussé l’Espagne à s’inquiéter pour Dembélé. «Tout le monde espérait que son Mondial le relancerait, mais Deschamps a à peine compté sur lui, écrit Lluis Mascaro de Sport. Et pour accroître les doutes, le Barça a signé il y a deux semaines un joueur au profil similaire, Malcom : un autre ailier droit jeune et habile […] Il pourrait se retrouver comme la troisième option de Valverde (derrière Coutinho et Malcom).»

Il faut dire qu’Ousmane Dembélé n’a pas laissé un grand souvenir aux Catalans lors de sa première saison. Arrivée pour "compenser" le départ de Neymar, ses premiers mois n’ont pas été idylliques. «Dembélé n’a pas la vie facile au Barça. Il ne l’a jamais eu. La saison dernière, son rendement a été marqué par son prix (105 millions d’euros + 40 en bonus) et ses blessures», analyse Lluis Mascaro dans Sport. «Le Barça n’a pas aimé ses marques d’indiscipline, notamment les quelques fois où il est arrivé en retard à l’entraînement», explique aussi Juan Jimenez dans AS. Dans son jeu, les Catalans lui reprochent parfois un manque de «force mentale pour supporter la pression» ou encore «d’instinct de tueur d’un avant-centre». Un peu de pessimisme donc.

La fiche d'Ousmane Dembélé

Mais la surprise de voir Dembélé revenir à l’entraînement une semaine plus tôt que prévu en a ravi plus d’un. Pour Fernando Polo de Mundo Deportivo, «il n’avait aucune raison de revenir avant la Supercoupe d’Espagne. […] La signature d’un autre homme de couloir, Malcom, a certainement influencé sa décision». Et les aboutissants post-Supercoupe d’Espagne sont frappants : «Le Dembélé fâché (du fait de la venue de Malcom) est bien meilleur que l’enfant timide qui est arrivé il y a un an», selon Ernest Folch de Sport.

Contre Séville, le champion du monde a frappé un grand coup. D’abord, «Valverde lui a envoyé un message en le titularisant», souligne Juan Jimenez dans AS. Ernest Folch dans Sport pense alors avoir assisté au «premier grand match de Dembélé avec le maillot blaugrana». Dans le journal catalan Mundo Deportivo, Roger Torello affirme que «le Moustique a piqué de toutes ses forces, démontrant son envie d’être un joueur important du Barça». Pour le même média, Fernando Polo qualifie Dembélé de «footballeur différent». «C’est un virtuose avec le ballon grâce à ses dribbles et ses feintes. […] Il a un physique de cycliste qui le rend explosif en contre, […] il a tout pour triompher.» La nouvelle titularisation d’Ousmane Dembélé lors du premier match de Liga contre Alavés (3-0, le 18 août) a confirmé cette impression : le Français a bien changé de statut, et l’Espagne n’est plus qu’à deux doigts de s’enflammer.