(N.Luttiau/L'Equipe)

Toulouse redémarre, Reims prend le podium, Angers en sort

Pour la première de Kombouaré sur le banc, Toulouse a dominé Lille (2-1). Reims, tombeur de Montpellier (1-0), grimpe sur le podium en lieu et place d'Angers, battu par Brest (0-1). Pas de vainqueur entre Nîmes et Amiens (1-1).

La leçon : Reims chasse Angers du podium

C’est à Reims que l’on a vu le premier but de la soirée, contre Montpellier, sur une tête d’Abdelhamid sur corner (3e). C’est à Reims, aussi, que l’on a vu la performance collective la plus aboutie du soir, dans le style habituel de contre-attaques tranchantes des ouailles de David Guion. Une domination totale en première période - au point de voir Michel der Zakarian réaliser un changement tactique à la 40e -, à peine moins ensuite. Menés par un côté gauche hyperactif, sur lequel Doumbia, assisté d’Oudin et Dia, ont fait souffrir leurs adversaires directs, les Rémois ont nettement dominé le match. Sur les rares oublis défensifs, Rajkovic a rassuré. C’est Reims, enfin, qui se hisse provisoirement sur le podium de la Ligue 1, et réalise la belle opération de la soirée.

L’autre opération réussie a plus des allures de commando : c’était la mission d’Antoine Kombouaré avec Toulouse, vainqueur 2-1 (voir le gagnant). Les valeurs de combattant du Kanak ont contaminé son équipe, qui a pris son temps avant de se défaire d’un LOSC proche du néant absolu (cinq frappes, une seule cadrée). Combat : c’est aussi le mot qui ressortirait de l’affrontement entre Nîmes et Amiens, hâché et pauvre techniquement. Sur un corner mal tiré par Philippoteaux, un Pablo Martinez opportuniste a repris du pied pour tromper Gurtner (41e). Mais dans le temps additionnel de la seconde période, alors que tout semblait fini, le latéral amiénois Calabresi a égalisé (90e+5) ! Les deux équipes s’en contenteront (1-1). Enfin, un autre match au contenu très moyen a vu la victoire de Brest 1-0 sur la pelouse d’Angers (voir le perdant). Les Brestois, dominés mais fidèles à leurs valeurs de tenue de balle au sol, ont pu compter sur un Gautier Larsonneur héroïque. Voilà les Bretons qui entrent dans le top 10 de Ligue 1, à l’issue d’un samedi de Championnat que l’on a tout de même connu plus palpitant.

Le gagnant : Toulouse n'a rien lâché

Pour sa première sur le banc des Violets, Antoine Kombouaré n’a pas été verni. En première période, il a vu deux de ses joueurs sortir sur blessure (Saïd puis Diakité). Dominateurs, ses protégés ont ensuite touché les montants à trois reprises : sur un beau retourné de Yaya Sanogo (29e) et des frappes de Gradel (45e) puis Vainqueur (47e). Pourtant, les Toulousains ont continué de pousser, et ont finalement réussi à punir une équipe lilloise bien décevante. Yaya Sanogo a tout d’abord profité d’un centre parfait de Dossevi pour placer sa tête (58e), avant que Gradel ne réussisse le break, sur un penalty consécutif à une main de... Pied (66e). L’Ivoirien a par ailleurs manqué l’occasion de signer un doublé sur penalty suite à une nouvelle main de Pied dans la surface, mais sa tentative s’est envolée dans les tribunes du Stadium (82e). Malgré la réduction de l’écart de José Fonte (90e+3), ce nouveau Toulouse se rassure.

Le perdant : Angers à côté du but... et de ses pompes

Quand on n’arrive pas à viser le cadre, difficile de marquer. Les Angevins peuvent s’en vouloir, ce samedi soir, après la réception du modeste Stade Brestois. Les hommes de Stéphane Moulin ont vendangé un nombre incalculable d’opportunités, et se sont donc inclinés logiquement sur le plus petit des scores. Sur l’ensemble du match, les coéquipiers de Thomas Mangani ont tenté 29 frappes, dont seulement 4 cadrées, alors que Brest n’a frappé que six fois, dont un seul tir cadré. Pourtant, les locaux semblaient avoir clairement le dessus sur les Bretons et ce, dès le début de la rencontre. Le pressing et l’intensité de tous les instants des Noir et Blanc fonctionnaient et aboutissaient à des opportunités, mais le manque de réalisme des Angevins était criant, notamment par El-Melali (28e) ou Capelle qui manquait l’immanquable devant le but vide (45e). Et lorsque l’on pratique un football physique qui repose sur l’efficacité dans la zone de vérité, comme le fait Angers, on ne peut pas se permettre autant d’occasions manquées. Ce qui devait arriver arriva, et Brest est revenu des vestiaires avec de meilleures intentions, concrétisées par le but magnifique d’Irvin Cardona, tout juste entré en jeu, en demi-volée (67e, 1-0). Gautier Larsonneur a alors multiplié les parades pour préserver la victoire en fin de partie. Le football est cruel, et la naïveté d’Angers est punie.

Erwann Simon , Antoine Malosse  et Justin Carayol