garcia (rudi) (F.Faugere/L'Equipe)

Thomas Tuchel, Ferland Mendy, Nice, les lacunes marseillaises, François Kamano : notre débrief de la 3e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Troisième épisode de cette saison.

On a aimé

Voir Thomas Tuchel bousculer les habitudes parisiennes
Un système à trois (ou cinq, c’est selon) en défense ne rappelle pas que des bons souvenirs aux supporters parisiens. Mais comme annoncé depuis un petit moment, Thomas Tuchel s’est lancé, samedi, avec un 3-5-2 inédit face à Angers. Certes, cela n’a pas eu l’effet espéré, mais ce n’est qu’un début. L’Allemand l’a répété après la rencontre, il va le tenter de nouveau dans le futur. Et c’est tant mieux. Il y avait longtemps qu’on attendait ça au PSG : de nouvelles idées, de la variation dans les choix tactiques par exemple. Avec des essais, qui ont pu s’avérer concluant (Neymar en 10) ou pas (Marquinhos au milieu). C’est le début d’une nouvelle ère au PSG, et cela provoque une certaine curiosité.

Le rayonnement de Nicolas Pépé
On ne va pas se mentir : la saison du LOSC ne sera pas la même, selon qu’il conserve Nicolas Pépé ou non. Les sirènes européennes se font insistantes, et les Dogues, toujours sous contrôle de la DNCG, sont dans l’obligation de vendre. Avant la victoire face à Guingamp dimanche (3-0), Gérard Lopez a confirmé que des offres concrètes avaient été formulées pour son attaquant (on parle notamment de Lyon). Au regard du rendement de l’Ivoirien en août (un but, trois passes décisives), parfaitement mis en exergue par son match plein face à Guingamp (deux caviars), le vendre ne serait pas loin de la faute professionnelle, en-dehors de toute logique économique. Et cela pourrait plomber le LOSC qui, en l’état, avec son début de saison séduisant, pourrait rapidement rêver d’une place européenne…

Le virevoltant Ferland Mendy
S’il fallait «élire» le meilleur Lyonnais depuis le début de la saison, on serait tenté de placer Ferland Mendy en tête. S'il n'a pas été exempt de tout reproche sur le but de Reims lors de la 2e journée, le latéral gauche s'affirme en ce debut de saison à l'OL. Il a encore du boulot défensivement, mais comme tous les latéraux modernes, l'ancien Havrais (23 ans) apporte un vrai plus offensivement. Dans la projection rapide vers l'avant, il se rend très disponible et se montre précis comme vendredi soir où il est passeur décisif sur le premier but avant d'être impliqué sur le second. Très prometteur.

La fraîcheur de Jules Keita
Il y a encore deux ans, il tâtait encore le cuir en Guinée. Arrivé cet été à Dijon en provenance de Bastia, le joueur de 20 ans n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour s’adapter. Entré en jeu à la 66e minute à Nice, il a apporté sa vitesse, son insouciance et son sens du placement. Avec deux buts et une passe décisive dans le festival dijonnais (4-0). la Ligue 1 a découvert Jules Keita, ou "Baba Neymar" comme il l'a raconté après la rencontre dans une scène cocasse mais tout aussi rafraîchissante où il estime pourquoi pas être meilleur que le Brésilien. C'est aussi ça le pouvoir de ce Championnat : donner l'occasion à de jeunes talents d'éclore rapidement.

François "Thierry Henry" Kamano
Trois buts en trois matches : heureusement que François Kamano est là en ce début de saison à Bordeaux. Le Guinéen a sauvé les Girondins dimanche face à Monaco avec un doublé dont un dernier but qui n'était pas sans rappeler un certain Thierry Henry, possiblement sur le banc la semaine prochaine. Et ce n'est pas la première fois que l'ancien Bastiais régale question frappe de l'intérieur du pied qui vient se loger dans le petit filet opposé. En effet, la semaine dernière, à Toulouse, Kamano s'était avancé avant d'envoyer un amour de ballon dans les cages de Reynet. Une nouvelle habitude et une facilité à ce niveau qui n'ont sûrement pas échappé à un Thierry Henry qui a sans doute été un téléspectateur assidu hier...

On n'a pas aimé

L'apathie de la défense niçoise sur les buts dijonnais
Les supporters niçois ont pu assister impuissants à la descente aux enfers de leur défense. En vingt-cinq minutes, les coéquipiers de Dante ont encaissé quatre buts dans un scénario assez incroyable. Les dix dernières minutes ont même frôlé le ridicule. Sur le deuxième but, Tameze est passif sur son duel face à Keita qui fixe pour ouvrir une brèche sur le côté gauche bien exploité par Haddadi (0-2, 83e). Sur le troisième, Naim Sliti s'est retrouvé seul face à Cardinale (0-3, 86e). Avant un quatrième but qui a illustré parfaitement la soirée noire de la défense des Aiglons puisque Jules Keita est parvenu à se frayer un chemin entre trois joueurs (0-4, 90e+2). Entre le départ de Le Marchand, l’arrivée peu convaincante de Hérelle, la blessure d'Atal ou encore la décision d'écarter Souquet, un vrai chantier se dresse face à Vieira qui devra vite trouver des solutions.

Lire : Pourquoi Nice va si mal

Voir Marquinhos au milieu
Pour la première du 3-5-2 made in Tuchel, Marquinhos était positionné au milieu de terrain contre Angers (3-1), aux côtés d’Adrien Rabiot. Préféré à Diarra, plutôt voué au rôle de sentinelle, ou encore à Lo Celso et Draxler, peu utilisés par l’entraîneur allemand jusque-là, Marquinhos n’a pas ébloui. S’il a dès le début du match proposé un pressing intense, il a également affiché des difficultés de placement (logiques ?) dans un rôle inédit pour lui. Il est notamment impliqué sur les déséquilibres du bloc parisien en première période. Replacé en numéro six après le repos, le Brésilien a moins souffert, mais a des progrès à faire dans ce secteur et également dans la relance et la précision de ses passes vers ses attaquants. Nul doute que le retour prochain de Verratti amènera «Marqui» à retrouver la défense centrale.

La déroute rémoise
Après six points pris sur six, dont une probante victoire face à Lyon, et deux clean-sheets, Reims avait un grand sourire. Le retour sur terre a été violent samedi avec une lourde défaite encaissée à Amiens (1-4). Le bloc si solide vu à Nice et contre l'OL a explosé en vol. Avec un enchaînement très défavorable plus les minutes avançaient. De l'expulsion méritée de Métanire avant la mi-temps au but refusé de Chavarria en seconde période. Avec, à chaque fois, l'aide précieuse de la VAR. Mais il faut dire aussi que les Rémois ont été dépassés par l'enthousiame d'Amiens. Les hommes de Pelissier ont marqué quelques jolis buts (Gnahoré, Ghoddos, Konaté) et ont fait chavirer le navire champenois. De quoi subir une très sérieuse piqûre de rappel : le maintien est encore loin.

Les lacunes marseillaises
Si les hommes de Rudi Garcia ont eu le mérite de revenir de 0-2 à 2-2 contre Rennes, le point arraché ne cache pas les nouveaux manques affichés lors de cette 3e journée. Tant défensivement qu’offensivement, il y a à redire. En trois matches, on a eu droit à des charnières centrales Kamara-Gustavo, Rami - Caleta-Car, Rami-Kamara et Rami-Gustavo, et Garcia n’a pas fini de se chercher. Devant, alors que seul Thauvin n’a pas pris part à la préparation estivale, les attaquants marseillais peinent à créer une animation cohérente. Il faudra faire mieux dimanche prochain à Monaco. Pour un premier test.

Les notes de Marseille-Rennes