thiago silva (F. Faugere/L'Equipe)

Tacles salvateurs, harangueur de foule et interview poignante : Thiago Silva, le football et l'émotion au coeur

Monstrueux contre Liverpool (2-1), Thiago Silva paraît plus en forme que jamais. Et a su, malgré les critiques, s'imposer comme l'un des meilleurs à son poste.

Thiago Silva et Marquinhos qui bombent le torse, le visage rougi par un match plein. C’est l’une des scènes de la rencontre opposant le Paris Saint-Germain à Liverpool (2-1). A la 87e minute, les deux Brésiliens sont à la lutte avec Mohamed Salah, qu’ils arrivent à museler. De quoi déclencher chez eux une joie immense, matérialisée par des cris de rage et ce torse contre torse, digne d’un film d’action. L’image fait déjà le tour du monde et marque le retour au sommet d’“O Monstro”. Ce n’est pas du cinéma, Thiago Silva n’en fait jamais. Souvent pris d’émotions, le Brésilien est un homme vrai, qui mélange parfois football et sentiment, mais qui reste un très grand professionnel. A 34 ans, il est en train de montrer que l’âge n’a que peu d’importance, il réalise même l’une de ses meilleures années. En Ligue 1, le natif de Rio de Janeiro impose sa loi. Mais c’est en Ligue des champions que c’est souvent plus compliqué, du moins c’est ce que l’on s’imagine, notamment depuis la déroute face au Barça il y a deux ans.

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Les nombreuses blessures qu’il a subies avant des matches de C1 ont pu laisser croire que Thiago Silva était faible mentalement, qu’il n’était pas prêt. Mais contre Liverpool ce mercredi soir, c’est bien le défenseur parisien qui était le patron. Un monstre qui réalise des performances plus qu’honorables en 2018, mais qui est souvent épinglé par les critiques. Il faut dire que l’on a tout reproché au Brésilien. De la défaite du Brésil contre l’Allemagne (7-1) durant la Coupe du monde 2014, alors qu’il n'a même pas pris part à la rencontre, jusqu’à son erreur contre Naples il y a quelques semaines. Mais c’est lui, un soir de huitième de Ligue des champions la saison précédente, contre le Real Madrid, qui a manqué à l’arrière-garde parisienne (1-2). Lorsqu’il n'est pas là, son absence se fait ressentir, par sa qualité d’homme mais aussi son leadership. 

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Mais contre Liverpool ce mercredi soir, c'est bien le défenseur parisien qui était le patron.

Thiago Silva est toujours dans le vrai, très ému, au bord des larmes, il ajoute : «Je suis très content du match qu’on a réalisé. Je vais pouvoir rentrer chez moi et réveiller mon fils qui dort parce qu’il a école demain matin. Et lui dire “mon fils, papa il a gagné ce soir”, c’est magnifique.» Sa prestation contre les Anglais est là pour rappeler à tous qu’il reste l’un des meilleurs défenseurs centraux de la planète, à coup sûr. Sa motivation est débordante, et reste intacte année après année. Son entraîneur Thomas Tuchel a d'ailleurs félicité l’arrière-garde parisienne, menée par Thiago Silva : «C’est nécessaire dans le match, à ce niveau, tu ne peux pas gagner sans défenseurs, tu ne peux pas gagner sans mentalité et c’est toujours un effort de l’équipe et je suis très heureux pour le staff et tous les supporters. Aujourd’hui, nous avons très bien défendu contre Salah, Firmino, Sturridge, Mané… Ce n’est pas facile, mais les gars ont travaillé dur.» Le travail paye, et le Paris Saint-Germain est en ballottage favorable pour se qualifier en huitième de finale.Thiago Silva, lui, montre au monde entier qui est vraiment “O Monstro”, le numéro 2 sur le maillot, mais peut-être le numéro 1 du moment.

Erwan Issanchou

«C'est un peu chiant parfois»

Impérial dans le jeu aérien, intelligent et affamé, l’ancien Milanais a parfaitement symbolisé la révolte parisienne. Plusieurs fois, on a vu le capitaine serrer les poings et haranguer le public du Parc des Princes, le tout après des interventions décisives."O Monstro" a livré l'un de ses plus beaux matches européens. Et après la rencontre, il s’est lâché au micro de RMC Sport pour une séquence pleine d’émotion. «C’est un peu chiant parfois. Aujourd’hui, ce n’est pas une démonstration de force pour les gens qui parlent, mais pour moi-même. Elle s’adresse aussi à ma famille. Je joue pour eux, pour mon enfant. Il m’a réclamé cette victoire aujourd’hui

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«Je vais pouvoir rentrer chez moi et réveiller mon fils qui dort parce qu'il a école demain matin. Et lui dire “mon fils, papa il a gagné ce soir”.»