juninho aulas (jean michel) (P.Lahalle/L'Equipe)

Sylvinho viré : des torts partagés au sein de l'OL

Jean-Michel Aulas avait promis du changement et il a décidé, lundi soir, de limoger Sylvinho. Dans les faits, la responsabilité du mauvais début de saison lyonnais n'impute pas au seul entraîneur brésilien.

Juninho peu audible

Il était arrivé en grande pompe au début de l’été, auréolé de son statut de légende du club. Les fans de l’OL, enamourés, attendaient monts et merveilles de leur nouveau directeur sportif. Avec Juni, sept fois champion de France, le club allait même réduire l’écart avec le Paris Saint-Germain. Trois mois plus tard, le bilan est à des années lumières de celui escompté et la responsabilité du Brésilien est largement engagée. C’est lui qui a décidé de nommer un entraîneur débutant à la tête de l’équipe et l’ancien milieu de terrain du club n’a jamais semblé en mesure de reprendre les choses en main au moment où Sylvinho a rencontré des difficultés. Il a bien tenté, par l’entremise des canaux officiels du club, de remettre de l’ordre dans la maison mais à mesure que la situation s’aggravait, il a donné le sentiment de perdre pied. Au point de provoquer le retour au premier plan de Jean-Michel Aulas, qui avait pourtant juré de prendre du recul au moment de la nomination du duo brésilien. Incontestablement, le costume de directeur sportif sied moins bien à Juninho (pour l’instant ?) qu’un maillot floqué du numéro 8.

Venez en débattre : Juninho doit-il partir avec Sylvinho ?

Aulas perd le fil

Si Sylvinho a été choisi par Juninho en personne, c’est bien le président de l’OL qui est allé chercher l’icône locale au Brésil pour ramener le calme dans les travées du Parc OL. D’ordinaire, Jean-Michel Aulas n’écoute que lui-même et les résultats finissent souvent par lui donner raison. En fin de saison dernière, il a cédé aux sirènes de l’opinion majoritaire et le péché originel se situe peut-être ici. À l’heure du premier bilan, JMA doit en tout cas regretter d’être sorti de sa ligne de conduite. Au-delà de la décision de ne finalement pas prolonger Bruno Genesio alors qu’il entendait le faire, le choix de nommer un directeur sportif totalement inexpérimenté pose question. Si le président de l’OL souhaitait montrer à tout le monde à quel point il est indispensable au bon fonctionnement de son club, il ne s’y serait pas pris autrement. Reste qu’il va maintenant devoir trouver un entraîneur à même de cohabiter avec Juninho. La tâche s’annonce ardue. Les Lyonnais sont à dix points de la deuxième place et le boss ne devra, cette fois, pas se tromper.

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Des cadres surcotés ?

Entre la saison dernière et cette première partie d’exercice ratée, une chose n’a pas été bouleversée : l’effectif. Bien sûr, Nabil Fekir, Tanguy Ndombele et Ferland Mendy ont quitté le Rhône et quelques recrues sont arrivées mais dans les grandes lignes, Sylvinho s’est appuyé sur les mêmes hommes que Bruno Genesio. Anthony Lopes, Léo Dubois, Lucas Tousart, Houssem Aouar, Memphis Depay ou encore Moussa Dembelé étaient déjà des cadres la saison dernière. Leur responsabilité vis-à-vis du mauvais début de saison ne peut pas être occultée. La faible intensité avec laquelle ils ont abordé certaines rencontres interpelle. Dans la zone mixte de Geoffroy-Guichard, Anthony Lopes ne s’y trompait pas et pointait du doigt les responsabilités individuelles de chacun. «Un derby, ça passe d’abord par l’engagement physique. Avant de penser au jeu, c’est dans l’impact qu’on doit montrer qu’on est meilleur. Montrer qu’on est là aussi pour marquer notre territoire et ensuite faire le jeu.» Quelques secondes plus tard, le gardien lyonnais invitait ses coéquipiers à se «mettre la tête à l’endroit».

Voir :
-Sylvinho, des promesses au fiasco