23.11.2018, BayArena, Leverkusen, GER, 1. FBL, Bayer 04 Leverkusen vs VfB Stuttgart, 12. Runde, im Bild Benjamin Pavard ( VFB Stuttgart ) enttaeuscht nach der Niederlage // during the German Bundesliga 12th round match between Bayer 04 Leverkusen and VfB Stuttgart at the BayArena in Leverkusen, Germany on 2018/11/23. EXPA Pictures © 2018, PhotoCredit: EXPA/ Eibner-Pressefoto/ Thienel *****ATTENTION - OUT of GER***** (EXPA/ Eibner/ Thienel/EXPA/ Eibner-Pressefoto)

Suite à son transfert au Bayern, comment Benjamin Pavard est-il perçu par la presse allemande ?

En signant au Bayern Munich -qu'il rejoindra cet été-, Benjamin Pavard a changé de statut. La presse sportive allemande, clémente avec lui jusque-là, a réagi de bien des manières à son transfert. Revue de presse.

Le 9 janvier dernier, Kicker était le premier à aborder le sujet en divulguant l’information, citation de Niko Kovac à l’appui. Le coach du Bayern n’a pas tari d’éloge au sujet du Français «Il a déjà prouvé en Bundesliga qu’il possédait de très bonnes aptitudes, non seulement en position d’arrière central, mais également en tant qu’arrière droit. A Stuttgart, il a même déjà joué six. Donc c’est un joueur que l’on peut utiliser de différentes manières. C’est un garçon qui voulait passer à l’étape supérieure, et l’étape supérieure c’est le Bayern Munich

L'heure de grandir

Cette nouvelle étape, ce n’est un secret pour personne, était nécessaire. Michael Reschke, le directeur des opérations football de Stuttgart, déclarait à regret à Bild «Benjamin Pavard est clairement en train de passer de talent exceptionnel à un joueur international de premier plan», conscient que son défenseur risquait de quitter le nid rapidement. Si sa bonne Coupe du monde, et sa frappe de b..., l’ont révélé aux yeux de beaucoup, ses performances avec le VfB impressionnaient déjà Outre-Rhin. Johannes Mittermeier commente sur Eurosport.de : «le joueur de 22 ans est rapide, courageux et techniquement calé, il était certain qu’il ne resterait pas longtemps à Stuttgart.» Mais cela n’indique en rien qu’il a le niveau pour être un titulaire en puissance au Bayern, et Mittermeier ne s’y trompe pas. «Pavard n’a pas encore atteint sa maturité. Par conséquent, il faudra être patient avec celui qui n’a joué que 48 matches en Bundesliga

Le chemin est encore long

Qu’on ne s’y trompe pas, Benjamin Pavard a un très gros potentiel. Mais certains indicateurs montrent que le pallier ne sera pas évident à franchir. «L’année précédant la Coupe du monde, il ne gagnait que 58% de ses duels. Actuellement, il est à 61.4%, toujours loin des pourcentages de Mats Hummels (63.1), Niklas Süle (66.2), Jérôme Boateng (71.4) et même de son coéquipier à Stuttgart, Marc-Oliver Kempf (64)», poursuit le journaliste d’Eurosport. On a tendance à l’oublier, mais, en plus d’être seizième de Bundesliga, Stuttgart a encaissé 35 buts en 17 matches. Et le natif de Maubeuge a forcément une part de responsabilité. «Pavard montre aussi quelques lacunes au niveau du placement. Dans toutes les statistiques défensives pertinentes, il se situe derrière Hummels et Boateng, dont les prestations sont meilleures que dans l’imaginaire collectif, renchérit Mittermeier, par conséquent, le transfert de Pavard a beaucoup de potentiel pour le Bayern, mais il présente certains risques à court terme, surtout si Hummels et Boateng quittent Munich cet été». Certes, Eurosport noircit volontairement le tableau, mais il faut bien comprendre que ce transfert est très important pour l’avenir du Bayern, qui démarre un nouveau cycle. Les Muller, Ribéry, Robben, Boateng et Hummels sont dans leurs dernières années, et Davies, Gnabry, Hudson-Odoi, Süle et Pavard représentent des paris pour l’avenir. L’inquiétude est donc justifiée.

La question Kovac

Si l’article préventif d’Eurosport a été plutôt mal accueilli par le public, c’est parce que le reste de la presse a totalement foi en Pavard, et s’interroge plutôt sur son utilisation. Goal résume ainsi : «le joueur de 22 ans est non seulement un footballeur prometteur et polyvalent sur le plan défensif, mais également un leader potentiel pour l’avenir. La seule question qui se pose est de savoir comment sera organisée la défense l’année prochaine». Cette remarque soulève deux éléments. Le premier, c’est que la qualité de Pavard peut également être son défaut. Bon nombre de joueurs n’ont pas pu évoluer au niveau espéré car leur polyvalence était un frein. C’est le cas de Cesc Fabregas, présenté comme le nouvel Iniesta à ses débuts, mais qui n’a pu atteindre un tel niveau car il était trimbalé tantôt milieu relayeur, tantôt milieu offensif, et même en faux 9 à Barcelone. Pour que Benjamin Pavard progresse, il serait donc bon que Niko Kovac le fixe à un poste. Oui mais voilà, le deuxième problème est que l’entraineur croate n’est en aucun cas sûr d’être là l’an prochain. Contesté en permanence, il a beaucoup de mal à mener le Bayern à son septième titre consécutif en Championnat. De plus, il suffit de voir comment le Croate gère Joshua Kimmich pour voir que ça pourrait coincer avec Pavard. Victime de sa polyvalence, le jeune défenseur joue souvent à droite, parfois au milieu et dépanne de temps en temps dans l’axe. De quoi nourrir l’inquiétude de la presse allemande sur l’intégration du Français…

Emile Gillet