neymar (S. Boue/L'Equipe)

Soirées distinctes pour Neymar et Mbappé contre le RB Leipzig

À l'inverse d'un Neymar encore une fois éblouissant dans le jeu, Kylian Mbappé a été plus que discret. Récit d'une demi-finale de Ligue des champions bien différente pour les deux stars du PSG.

Un ange a ouvert ses ailes. Alors qu’on attendait la connexion Neymar-Mbappé, c’est bien Angel Di Maria qui a orchestré le trident offensif et emmené le PSG en finale de Ligue des champions. Pourtant, Kylian Mbappé avait lancé la soirée parisienne en servant parfaitement Neymar, qui heurtait le poteau (6e). Mais ensuite, embêté dans sa position d’attaquant de pointe et probablement toujours limité physiquement, le Français a laissé la lumière à ses deux comparses. Si Argentin a tant impressionné, avec un but et deux passes décisives, il le doit aussi à l’alchimie technique qu’il partage avec le Brésilien. Quel régal ! Dès l’entame, les deux Sud-Américains ont combiné sur les coups de pied arrêtés. D’abord sur les corners, tirés indirectement pour éviter le bon placement parfait du RB Leipzig à ce niveau. Comme un symbole, c’est sur ce type d’action, favorable aux gris-gris de Neymar, que Konrad Laimer fauchait le numéro 10 parisien à l’entrée de la surface. Altruiste, il donnait le ballon à Di Maria, pour expédier une merveille sur la tête de Marquinhos (13e). Le début d’une soirée sans accroc.

Neymar généreux, à défaut d'être buteur

Parce que mis à part l’action de la 6e minute, qui a rappelé ses nombreux ratés dans le dernier geste face à l’Atalanta, Neymar a encore enfilé le costume du génie du jeu. En rendant fous les joueurs de Julian Nagelsmann avec ses dribbles chaloupés, il a offert aux Parisiens un nombre invraisemblable de coups francs (24 au total). En contrôlant le rythme du milieu de terrain, sans jamais se précipiter vers l’attaque, il a surclassé le duo Kevin Kampl - Marcel Sabitzer, complètement transparent. En se fendant d’une sublime talonnade dans les airs, il a offert le ballon du 2-0 à Angel Di Maria. Une performance complète… Toujours vide de buts marqués. Lui, le joueur aux 70 réalisations en 83 matches sous la tunique du club de la capitale, attend toujours son premier pion. Et il aurait pu, il aurait dû marquer. Son inspiration géniale sur un coup franc à 35 mètres s’est échouée sur le poteau de Peter Gulacsi (35e), puis une frappe du droit a frôlé le poteau (44e). Mais comme contre l’Atalanta, le mauvais n’enlèvera (presque) rien à la performance du génie.

Le PSG en finale !

Mbappé, être prêt pour la finale

Les trente minutes disputées contre l’Atalanta laissaient augurer un match impressionnant de Kylian Mbappé… Ce fut bien plus compliqué. À un poste devenu inhabituel pour lui depuis l’arrivée de Mauro Icardi cet hiver, le Français a peiné à se créer des espaces à la pointe de l’attaque. Toujours félin sur les accélérations, et les gestes techniques, il a semblé ne pas pouvoir tenir une vitesse élevée sur la distance, préférant centrer que provoquer (40e). L’exemple le plus criant est intervenu à la 76e minute, lorsque le numéro 7 parisien n’est pas parvenu à placer de banderille dans un deux contre un (avec Neymar) qui aurait dû offrir le quatrième but au PSG. À la place, Mbappé a préféré passer la balle, encore une fois, à un Brésilien victime d’une glissade. L’essentiel est ailleurs : malgré le négatif, Mbappé a disputé 86 minutes et accumulé du rythme. Deux interrogations subsistent, à cinq jours de la finale : son niveau de forme, enfin à 100% ou non, et son poste (Mauro Icardi pourrait revenir). Paris a brillé, mais il est clair que le match parfait n’a pas encore eu lieu. Cela tombe bien, il reste une finale à disputer !

Théo Troude