thiago mendes aouar (houssem) (A.Martin/L'Equipe)

Slimani, Mbappé-Neymar, Reims, OL : Le débrief de la 8e journée de Ligue 1

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe le week-end à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Huitième épisode avec le génial Islam Slimani, les carences de l'OL, un Jordan Amavi toujours bien décevant ou encore la doublette Mbappé-Neymar.

On a aimé

C’est Super Slimani
Le physique de Diego Costa, la vista d’Andres Iniesta : face à Brest, Islam Slimani a régalé. Dans son style caractéristique de pivot, il a tout d’abord dévié un ballon aérien à Wissam Ben Yedder, pour l’ouverture du score. Le début du récital de l’Algérien : un service parfait pour Gelson Martins depuis son propre camp pour le 3-0. Suivi d’une ouverture digne d’Andrea Pirlo dans le dos de la défense bretonne sur le quatrième but de son équipe. Quatre buts et quatre passes décisives depuis son arrivée sur le Rocher : Slimani a rapidement mis tout le monde d’accord et atteint un niveau que peu auraient imaginé. Pour être, avec Ben Yedder, le superhéros monégasque du moment.

Les gardiens de la galaxie
On l’avait plusieurs fois signalé la saison dernière : notre Ligue des Talents compte dans ses rangs des gardiens de but de très grand talent. Et pour cette 8e journée, ils sont nombreux à avoir décidé de se transformer en mur. D’Alban Lafont, qui a dégoûté l’OL, à Jessy Moulin, superbement solide dans une période difficile, en passant par Matz Sels, qui a repoussé un penalty devant Montpellier, Benoît Costil, meilleur Bordelais face au PSG, mais aussi Steve Mandanda et Édouard Mendy qui, dimanche soir, ont brillamment conclu ce joli week-end pour les derniers remparts. Messieurs, chapeau !

Une attaque so nice
Certes, le match à buts de samedi soir, c’était la leçon de Monaco face à Brest (4-1). Mais à quelques kilomètres de là, le spectacle offert par les acteurs de Nice-Lille était au moins aussi chatoyant. Seulement deux buts, oui, mais une animation offensive aboutie des deux côtés, en particulier de la part des Niçois. Pendant toute la rencontre, les quatre de devant alignés par Patrick Vieira (Lusamba, Claude-Maurice, Atal et Dolberg) n’ont cessé de combiner en une touche, de redoubler les une-deux et de chercher constamment l’homme libre, faisant preuve d’un talent certain et d’un altruisme qui ravira sûrement leur entraîneur. En témoignent les pourcentages très élevés de passes réussies de Dolberg (88%), Lusamba (88%) et Claude-Maurice (90%) à la fin de la rencontre. Une belle promesse d’avenir, surtout en l’absence d’Adam Ounas, blessé au genou.

Le retour du duo Mbappé-Neymar
Cinq mois. Cinq mois que Kylian Mbappé et Neymar n’avaient pas été alignés ensemble. Et pour des joueurs de ce talent-là, l’attente a dû être interminable. Parce que leur qualité technique est telle qu’ils se rendent encore meilleurs lorsqu’ils jouent ensemble. Et c'est aussi, et surtout, un plaisir pour les yeux. Dès son entrée en jeu, à Bordeaux, Mbappé a d’ailleurs directement cherché à combiner avec son coéquipier brésilien, de quoi forcément faire des différences. C'est le champion du monde français qui offrait le troisième but en quatre matches de Ligue 1 à Neymar. Et il aurait même pu en offrir un quatrième s’il avait été plus altruiste... Bref, ce duo retrouvé devrait faire encore beaucoup de mal aux défenses adverses et le PSG en avait bien besoin après des derniers matches difficiles dans l’animation offensive...

On n'a pas aimé

OL, «si tu ne muscles pas ton jeu, fais attention»
On souhaite une bonne semaine à l’OL et à ses supporters. Et surtout un bon courage pour le double affrontement qui s’annonce bouillantissime à Leipzig et à Saint-Étienne. Le genre de rencontres dans lesquelles une équipe de haut niveau se doit de montrer du caractère, du mordant et du mental. Tout ce qu’il manque, en fait, à l’équipe de Sylvinho. Face à Nantes (0-1), ce fut une nouvelle fois criant. Avec des Gones parfois perdus dès lors qu’ils avaient le ballon au pied. Ou encore qui paraissaient accepter de se faire dominer car ils savaient qu’ils n’avaient pas de solution. Lyon doit impérativement se trouver un ou des leaders chez ses joueurs de champ. Mais on le sait aussi : c’est en (re)trouvant de la fluidité dans le jeu que cet ensemble pourra grandir. Ainsi, comme le disait Aimé Jacquet à Robert Pirès, si l’OL n’arrive pas à acquérir cet ensemble, il va «avoir des déconvenues»…
 

Ce Reims un peu trop bourgeois
On n’y comprend plus rien. Mercredi soir, le Stade de Reims se payait le PSG, leader du Championnat, au Parc des Princes après une prestation archi solide et parfaitement orchestrée (2-0). Samedi, les Champenois ont été surpris par Dijon, lanterne rouge (1-2). Avec certains choix contestables de la part de David Guion, comme le fait de reléguer Munetsa et Kamara sur le banc, eux qui avaient brillé de mille feux au Parc des Princes. Cette saison, le bilan de Reims face à Marseille, Lille, Paris et Monaco est de 10 points sur 12. Face à Strasbourg, Brest, Nantes et Dijon, il est de 1 sur 12. À croire que les Champenois préfèrent briller quand les projecteurs sont sur eux. Mais s’il progresse à tous les niveaux, Reims ne doit pas oublier que son combat reste celui du maintien. C’est aussi face aux Dijon ou Brest qu’il faut prouver les progrès et qu’il faut savoir acquérir une régularité dans la performance. Et là, le compte n’y est pas.

Bordeaux : mais pourquoi ?
Paulo Sousa ne cesse de dire et répéter qu’il veut produire du jeu. Face au PSG, si son équipe a bien tenté de repartir de l’arrière, elle n’aura fait que subir pendant 80 minutes. On pourrait trouver comme excuse – à juste titre – que le milieu Marquinhos-Gueye-Verratti a étouffé Bordeaux, mais on a surtout vu que le peu de fois où Bordeaux a tenté de jouer plus haut, les joueurs ont été plus libérés. Paulo Sousa était sans doute parti pour jouer le 0-0 et c’est bien dommage surtout qu’il avait les joueurs pour essayer de jouer un tour à une équipe parisienne pas non plus au top de sa forme. Sa composition de départ n’était peut-être aussi pas la meilleure avec un Samuel Kalu totalement perdu et inoffensif en tant que piston gauche et qui a (trop) exposé Pablo. Bref, il y avait largement mieux à faire pour des Girondins qui ont perdu sans jamais rien tenter, ni exister. Rien de plus frustrant, quoi...

Amavi toujours dans les mauvais coups
Les semaines se suivent et se ressemblent pour Jordan Amavi. Une nouvelle fois en grande difficulté défensive en première période contre Rennes, il a été remplacé numériquement à la pause par Nemanja Radonjic, avec un Hiroki Sakai qui a pris sa place d’arrière-gauche et un Bouna Sarr qui reculait d’un cran. Et force est de constater que d’une part, presque toutes les actions bretonnes se développant sur son côté dans le premier acte ont été dangereuses, comme celle qui a amené à l’ouverture du score (Niang, 19e). D’autre part, le regain de forme de l’OM en seconde période a aussi coïncidé avec son retour sur le banc de touche. À sa décharge, le 4-2-3-1 tenté par Villas-Boas au coup d’envoi le laissait bien trop seul sur l’aile face à des latéraux rennais très hauts, et un Kevin Strootman récupérateur gauche qui n’avait pas les jambes pour aider son latéral en défense. Malheureusement pour Amavi, s'il avait connu une petite respiration à Monaco dernièrement, il apparaît comme le maillon faible d’une défense qui a besoin de se rassurer. De là à imaginer le voir rejoindre le banc vendredi prochain à Amiens ?