Allegri pourrait quitter la Juve. () A. Ramella / Presse Sports (A./Ramella / Presse Sports)

Serie A : pourquoi l'histoire de Massimiliano Allegri à la Juventus Turin devait prendre fin

C'était dans l'ère du temps, c'est désormais officiel, Massimiliano Allegri et la Juventus, c'est terminé. Le club a annoncé vendredi le départ de son entraîneur à l'issue de la saison, alors qu'il lui restait un an de contrat. FF.fr vous propose cinq raisons pour justifier la fin de son aventure avec la Vieille Dame.

Gagner la Serie A, une formalité pour Allegri, mais insuffisant pour la Juve

Difficile de critiquer le bilan de Massimiliano Allegri à la Juventus Turin, tant pendant cinq années, il a régné sur le football italien (5 titres en autant d’années). Il a parfaitement poursuivi la série de titres en Serie A en cours, débutée en 2011-12 avec Antonio Conte. Un des épisodes marquants de son passage restera l’enchaînement impressionnant de 25 victoires en 26 matches (un match nul contre Bologne) lors de la saison 2015-16. Par la suite, malgré la concurrence de la Roma en 2016, et de Naples en 2017, la Vieille Dame d’Allegri a toujours assuré sa domination sur la scène nationale. Mais c’est la même règle partout, pour faire l’unanimité dans un top club européen comme la Juve, il faut ramener la Ligue des champions au club et aux supporters… Allegri n’y sera pas parvenu.

La Ligue des champions, une urgence

Vingt-quatre ans sans Ligue des champions, c’est trop pour un club de l’envergure de la Juventus, trop pour Andrea Agnelli, trop pour les supporters. Le 10 juillet dernier, Cristiano Ronaldo débarquait à Turin, pour mettre fin à plus de deux décennies d’attente. Quoi de mieux, pour le président turinois, que de faire venir le plus grand buteur de l’histoire de la C1, pour espérer enfin, glaner la coupe aux grandes oreilles. Avec l’arrivée de Ronaldo (127 buts en C1), Allegri tentait une dernière fois, de partir à la conquête de l’Europe. Pour lui, c’était cette année ou jamais. En cinq années au club, le technicien italien sera passé tout près en échouant deux fois en finale, en 2015 face au Barça et en 2017 contre le Real Madrid. A 34 ans, Ronaldo (5 Ligue des champions, un record également) n’a désormais plus de temps à perdre pour ramener au club, ce que tout le monde attend. La Juve avait besoin d’une énergie nouvelle pour retrouver les sommets européens, et cela ne pouvait pas se faire avec Allegri, en manque d’idées, en manque d’inspiration.

Allegri va quitter la Juventus Turin à la fin de la saison (officiel)

Il fallait changer les idéaux de jeu

«Si vous voulez du spectacle, allez au cirque». Allegri n’a jamais cessé d’opposer beau jeu et victoire. Lui a toujours dit qu’il préférait gagner que produire du beau football. Le changement d’idéologie de jeu était nécessaire pour apporter un souffle nouveau au club et espérer mettre fin à l’interminable disette en C1. Ce n’est un secret pour personne, Allegri est un grand adepte des systèmes défensifs avec un bloc très équilibré. Toujours plus critiqué dans la presse et par les supporters, il était urgent de changer de philosophie. Concernant l’animation offensive, le technicien aime laisser beaucoup de liberté, il aime faire reposer son jeu sur ses individualités, et dans sa communication, il n’a jamais caché qu’il ne travaillait que très peu les mises en situation offensives. Son discours et ses méthodes semblaient tenir sur un fil, et l’élimination en quart de finale de C1 contre l’Ajax Amsterdam aura définitivement fait craquer la corde.

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Le changement c'est maintenant

En recrutant Ronaldo, la Vieille Dame a ouvertement montré ses ambitions européennes. Néanmoins, ça n’a pas fonctionné cette saison, et les années au plus haut niveau du Portugais sont comptées (34 ans). Agnelli doit faire vite. L’effectif pourrait donc sensiblement évoluer cet été, et c’était sûrement le meilleur moment pour changer d’entraineur et de philosophie de jeu. Outre la fin du contrat d’Andrea Barzagli, peu utilisé cette saison, la Vieille Dame va devoir faire face aux probables départs d’Alex Sandro, de Miralem Pjanic et de Paulo Dybala, tous des joueurs cadres de l’ère Allegri. Ronaldo aura certainement un impact considérable sur le choix des recrues de l’été, des choix qui devront être faits dans un seul but : rapporter la Ligue des champions au club.

Allegri avait besoin de voir ailleurs

En mars dernier, Allegri avait déjà menacé de démissionner après la défaite en huitième de finale aller de la Ligue des champions devant l’Atlético Madrid au Wanda Metropolitano (0-2). Le président Agnelli l’avait convaincu de rester en prévision du match retour (remporté 3-0). Néanmoins, il devait déjà sentir qu’il avait besoin de changer d’air, que son discours ne passait plus. L’élimination au tour suivant contre l’Ajax a confirmé cette tendance. Allegri en avait gros sur la patate des critiques de la presse et des supporters à son égard, il voulait mettre fin à cette belle aventure. «Max» peut être fier de son bilan à la tête de la Vieille Dame (5 saisons, 11 trophées). Désormais, le technicien a certainement besoin de repos, ou bien peut-être veut-il goûter à un nouveau challenge dès cet été.

Nicolas Jambou