Soccer Football - Serie A - Juventus v Lecce - Allianz Stadium, Turin, Italy - June 26, 2020 Juventus' Cristiano Ronaldo celebrates scoring their second goal from the penalty spot with teammates, as play resumes behind closed doors following the outbreak of the coronavirus disease (COVID-19) REUTERS/Massimo Pinca (Reuters)

Serie A : le titre de champion de la Juventus Turin à la loupe

Malgré une fin de saison compliquée, la Juventus s'est octroyée un neuvième Scudetto consécutif. La Vieille Dame est immortelle. FF analyse au peigne fin la saison 2019-20 des Juventini.

Joueurs utilisés

Gardiens : Wojciech Szczesny (28 matches), Gianluigi Buffon (8 matches).

Défenseurs : Leonardo Bonucci (33 matches, 3 buts), Juan Cuadrado (32 matches, 2 buts), Matthijs de Ligt (29 matches, 4 buts), Alex Sandro (28 matches, 1 but), Danilo (21 matches, 2 buts), Mattia de Sciglio (9 matches), Daniele Rugani (8 matches), Merih Demiral (5 matches, 1 but), Giorgio Chiellini (4 matches, 1 but).

Milieux : Blaise Matuidi (33 matches), Miralem Pjanic (29 matches, 3 buts), Rodrigo Bentancur (29 matches), Adrien Rabiot (27 matches, 1 but), Aaron Ramsey (23 matches, 3 buts), Sami Khedira (12 matches), Emre Can (8 matches), Simone Muratore (2 matches).

Attaquants : Paulo Dybala (33 matches, 11 buts), Cristiano Ronaldo (32 matches, 31 buts), Gonzalo Higuain (30 matches, 7 buts), Federico Bernardeschi (27 matches, 1 but), Douglas Costa (23 matches, 1 but), Marco Olivieri (1 match).

L'équipe type

Szczesny - Cuadrado, Bonucci, De Ligt, Alex Sandro - Bentancur, Pjanic, Matuidi – Dybala, Higuain, Ronaldo.

Le but : Dybala, la classe incarnée

Le joueur : Éternel Cristiano Ronaldo

Encore et toujours lui, oui. En même temps, comment parler de ce Scudetto sans évoquer Cristiano Ronaldo ? Les saisons passent, les buts et les trophées s'enchaînent mais à 35 ans, CR7 reste toujours aussi insatiable. Véritable leader d'attaque de la Juve, le natif de Funchal a pris son équipe par la main quand elle en avait besoin et ses buts ont valu de l'or. Tantôt flanc gauche, tantôt en pointe, l'international portugais ne bouge pas d'un cil, il est, était et restera certainement jusqu'à la fin de sa carrière une machine à marquer. Place désormais à la Ligue des champions pour réaliser l'exploit de soulever le Graal avec trois équipes de trois pays différents... comme un certain Clarence Seedorf.

La bonne surprise : Cuadrado, la maturité de l'arrière

Panita l'a fait. En silence, doucement, mais sûrement. Il a balayé le scepticisme d'un revers de la main et il est l'un des meilleurs joueurs de la Juventus cette saison. Pourtant, les critiques ont fusé lors de son replacement au poste d'arrière droit dans une défense à quatre... Trop léger, trop gourmand offensivement, peu consciencieux dans ses déplacements, les tifosi s'en sont donné à cœur joie. Cuadrado a fait fermer des bouches si on peut le dire un poil vulgairement. Plus à l'aise dans son placement défensif, le Colombien a beaucoup apporté avec ses montées tonitruantes et surtout, sa vitesse lui a permis des retours défensifs homériques. Panita a relevé le défi haut la main dans sa nouvelle vie de footballeur... défensif désormais.

Les trois matches

31 août 2019 - Scénario épique contre le Napoli
Cardiaques s'abstenir. La Serie A 2019-20 vient tout juste de redémarrer qu'elle nous offre un bonbon pour la deuxième journée. Un certain Juve-Napoli à faire saliver. Pourtant, la Vecchia Signora est tellement froide qu'elle glace rapidement le sang des Partenopei. 3-0 à la 62e minute de jeu. Danilo, Higuain et CR7 déroulent. On se dit alors que Naples est et restera pour toujours le dauphin de la Juve. Les ouailles de Sarri lèvent alors légèrement le pied. Gravissime erreur. Manolas relance la partie à la 66e et deux minutes plus tard, «Chucky» Lozano signe le but du 3-2. La folie s'empare de l'attaque azzurra. Di Lorenzo égalise à la 81e et tout semble possible. Mais la Juve reste la Juve. Elle peut être bousculée, malmenée, tiraillée par des choix offensifs ou défensifs, cette diablesse parvient toujours à se dépêtrer des pires situations. Sur un ultime coup franc, le malheureux Kalidou Koulibaly marque contre son camp et les Juventini empochent les trois points. Une victoire 100% bianconera.

10 novembre 2019 - Grazie Dybala !
C'est à se demander s'il ne lui en voulait pas... En cette période charnière de la saison, Maurizio Sarri préfère aligner un Bernardeschi muet en meneur de jeu plutôt que Paulo Dybala en forme. La Juve est à deux doigts de le payer face à un Milan fringant. Sous la menace d'un Inter en grande forme au mois de novembre, les Juventini peuvent remercier un Szczesny impérial en première période. Claquettes, sorties aériennes à-propos... Le Polonais a le gant chaud et les tifosi bianconeri se prennent la tête à deux mains devant l'inconstance du onze piémontais. Heureusement, et comme souvent, la Joya est enfin sortie de son écrin. D'un subtil crochet du gauche, Dybala s'infiltre dans la surface de réparation et fusille Donnarumma du pied droit. 1-0. On ferme la porte. Merci, au revoir. La Juve passe une fois de plus proche de la catastrophe mais ramasse trois points précieux.

11 juillet 2020 - Le miracle turinois
Cette fois-ci, la Juventus a trouvé à qui se mesurer. On peut même dire qu'elle a trouvé plus forte qu'elle en ce soir de juillet. Bousculée dans ses certitudes, la Vecchia Signora prend cher. Trimballée dans tous les sens par l'Atalanta, la Juve est dans le dur. Sarri semble sans solutions face à Gasperini et la Dea mène par deux fois au score. Un succès bergamasque permettrait d'ailleurs aux Lombards de s'accorder l'espoir fou d'accrocher un Scudetto historique. Mais Cristiano Ronaldo est là. Deux mains dans la surface, deux sanctions immédiates. Les Bianconeri se sortent miraculeusement du piège de l'Atalanta (2-2). Un petit point qui a énormément compté dans le sprint final.

L'entraîneur : Sarri inquiète

Mais où est donc passé le Sarriball ? Celui de ce Napoli si dur à jouer et qui tutoyait les sommets de la Serie A, celui de ce Chelsea parfois si convaincant dans la construction... Où est le pressing haut et agressif ? Le bloc qui avance de manière compacte ? Les contre-attaques rapides et perçantes ? Cette cuvée 2019-20 de la Juventus ne restera pas dans les annales du jeu. Incapable de proposer un jeu léché ou d'afficher une identité claire et nette, la Vecchia Signora s'appuie sur ses fortes individualités pour renverser le cours des rencontres. La patte Sarri est difficilement perceptible. Et les dernières rencontres compliquées n'ont fait qu'accentuer ce manque de beau jeu et surtout d'identité. Loin s'en faut, on ne s'est vraiment pas régalé avec la Juventus cette saison. Le titre est là, mais pas sûr que Maurizio Sarri fasse l'unanimité chez les tifosi bianconeri.

La question qui fâche : Un chantier XXL ?

Arrivé certainement à bout de souffle, l'effectif piémontais a besoin de sang-neuf. L'arrivée d'Arthur compense d'ores et déjà le départ de Pjanic en Catalogne, mais la Juve y gagne-t-elle vraiment au change ? Le chantier sera gigantesque en défense. Si Cuadrado et De Ligt ont tenu la barque, on en peut pas en dire autant de Leonardo Bonucci en grande difficulté. Sans parler de la grave blessure de Giorgio Chiellini, et forcément, des doutes émanant sur un retour au haut niveau de l'ancien de Livourne. Les latéraux brésiliens, Alex Sandro et Danilo, ont pêché défensivement. Reste peut-être l'espoir Demiral, saignant sur le peu de rencontres qu'il a joué et malheureusement blessé gravement. Au milieu, il y a du monde mais Matuidi, Ramsey et dans une moindre mesure Bentancur et Rabiot n'ont pas franchement brillé. Devant, CR7 et Dybala ont été là. Higuain est dans le dur et n'est plus le buteur assoiffé qu'il était. Douglas Costa et Bernardeschi ont été plus que décevants... Le chantier est grand. Et nul doute que les huiles turinoises seront aux aguets sur ce marché des transferts.

J.T.