Serie A : Andrea Belotti à la recherche de la lumière avec le Torino avant le derby

Avant d'affronter le grand rival, la Juventus Turin, Walter Mazzarri, l'entraîneur du Torino, n'a certainement pas manqué de penser qu'une hypothétique victoire pouvait passer par son capitaine. Les Grenats, qui se sont encore inclinés samedi (0-1), n'ont plus battu la Vieille Dame depuis 2015, ce qui, à l'époque, représentait déjà leur première victoire dans le derby depuis 20 ans. Cette saison encore, les faits sont là. La Juventus caracole en tête du Championnat, avec plus du double de points que son adversaire, qui pointe à la sixième place. Une position qui reste honorable pour le Torino dans la course à l'Europe. Mais force est de constater que Belotti, qui a récupéré le brassard la saison passée et qui était encore titulaire ce week-end, n'a plus son rendement d'antan. Lors de l'exercice 2016-2017, il avait terminé avec 28 buts en 38 matches toutes compétitions confondues, dont 26 en Serie A. Ce total le propulsait à la troisième place du classement des buteurs derrière Edin Dzeko et Dries Mertens.

Un instinct de buteur à retrouver

Et puis, soudain, cette confiance devant le but s'est éclipsée, alors que rien ne lui résistait, et qu'il semblait pourtant si efficace. Des blessures sont venues s'ajouter à sa méforme, de quoi faire entrer le joueur dans un cercle vicieux, autant dans les performances sportives que sur le plan mental. Auteur de trois buts sur les sept premières rencontres de la saison suivante, il a été contraint de rester sur le flanc pour une blessure au genou en octobre. Et puis une autre à peine quelques semaines plus tard. Sur la deuxième partie de l'année, Belotti n'a inscrit que six buts, dont un triplé contre Crotone. Un bilan bien maigre pour celui qui avait crevé l'écran quelques mois plus tôt. Son équipe, le Torino, n'a pu faire mieux que de terminer dans le ventre mou en Serie A.

Cette année aussi, Belotti connaît des difficultés, peut-être moins importantes, mais il est toujours loin de ses standards passés. En seize journées, il a inscrit cinq buts. A l'image de son équipe, qui n'a marqué que 19 fois - la douzième attaque seulement - on attend mieux du joueur. D'autant plus que "Il Gallo" a fait le choix de rester au Toro, alors qu'il était courtisé par plusieurs clubs européens cet été. En fin de saison dernière, il déclarait à la Rai à propos d'un éventuel départ : «Je ne suis pas intéressé par un transfert dans un grand club si je ne joue pas ou si je reste collé au banc. Si je pars, c'est pour être titulaire régulier».

Walter Mazzarri profite de la trêve et des joueurs à sa disposition pour travailler sur un trident offensif Iago Falque/Zaza/Belotti. Verrons-nous un 3-4-1-2 pour la reprise à Cagliari ?

— Torino France ? (@Torino_France) 20 novembre 2018

Après la pluie le beau temps ?

Avec Walter Mazzarri, arrivé il y a près d'un an, le Torino est passé dans un dispositif à trois défenseurs centraux, avec Belotti seul en pointe ou accompagné de Iago Falque ou Simone Zaza. L'ancien entraîneur du Napoli ou de l'Inter Milan a basé son équipe sur une arrière-garde solide, et cela paie puisqu'elle est la quatrième meilleure défense en Italie. En adaptant parfois son système de jeu avec un voire deux attaquants pour soutenir Belotti, Mazzarri tente de trouver la meilleure formule pour relancer sa vedette. A lui de prouver qu'il sait être décisif. Il l'a déjà fait à de nombreuses reprises auparavant. Son profil puissant, qui sent les coups, et ses qualités de finisseur devant le but n'ont assurément pas disparu. La Gazzetta évoquait la nécessité pour lui de «retrouver le rythme de ses heures de gloire disparues.» Pour redevenir le serial-buteur qu'il était, tout semble être fait en ce sens. Dernièrement, le Torino a enchaîné de bons résultats. Un collectif solide et performant pourrait permettre à Belotti de relancer la machine. Après une victoire contre le Genoa avec un but de Belotti (2-1), l'équipe a décroché un nul malchanceux contre le Milan AC (0-0) la semaine dernière, avant de s'incliner de justesse face à la Juve, donc.

En sélection nationale aussi, on attend qu'il s'impose. Roberto Mancini, le sélectionneur, ne manque pas de garder un œil sur lui tout en déclarant devant la presse que «Belotti peut faire beaucoup mieux.» Lui aussi rappelait son exceptionnel rendement d'il y a deux saisons. Personne n'a oublié cette époque. Mais le joueur n'a pas été appelé lors des deux derniers rassemblements d'octobre et novembre. Ces absences sont symptomatiques : Belotti doit retrouver de la régularité dans ses performances et cet instinct de tueur. En novembre, il a inscrit un doublé contre la Sampdoria, ses premiers buts depuis 42 jours. La Gazzetta voulait alors croire à son retour et évoquait le «fusil de chasse» Belotti, qui redeviendrait intraitable devant le but, comme pour le pousser à confirmer.

Le journal rappelait la confiance que lui voue son entraîneur depuis le départ. «Mazzarri l'a toujours défendu et cajolé, il ne l'a jamais remis en question. C'est le capitaine et cette confiance le débloquera. Ce n'est pas une coïncidence», écrivait le média italien. Une chose est sûre, Belotti doit reprendre son rythme, enchaîner les buts et les bonnes performances, en espérant qu'aucune blessure ne vienne le contrarier. Histoire, peut-être, de finir en beauté et de clore ce chapitre de sa carrière, avant de démarrer une autre aventure.

Jérémy Docteur