aurier (serge) (E. Picq/L'Equipe)

Serge Aurier (Tottenham) : «Moi-même je suis guez, parfois»

Il y a quatre ans quasiment jour pour jour, il cassait Internet avec une vidéo sur Périscope qui allait faire le tour du monde. Depuis, Serge Aurier a appris et a grandi, comme il l'explique cette semaine dans un entretien pour France Football. Tout en faisant ressurgir certaines blessures du passé. Extraits.

Nous sommes à 45 minutes du centre de Londres. Serge Aurier reçoit chez lui, dans une résidence, alors que Toby Alderweireld habite au rez-de-chaussée. Nous sommes juste après un entraînement des Spurs. Fatigué, mais à fond dans sa partie de NBA 2K, Aurier s'installe dans son salon. C'est parti pour un face-à-face qui devait durer une petite heure. Il durera quasiment le double. Deux heures où certains éclats de rire laissaient aussi place à certaines confessions. C'est qu'il en avait des choses à dire, l'ancien latéral droit du Paris Saint-Germain. Quatre ans après un Périscope qui avait tant fait jaser, l'Ivoirien revient sans détour sur cet épisode, avec toutes les conséquences pour lui, mais aussi pour son entourage. Il en veut à Olivier Létang, a quelques reproches à faire à Laurent Blanc, et raconte surtout comment tout cela aurait pu être bien différent. Pour terminer par un départ qui devenait indispensable. Aurier dévoile également combien il se sent plus apaisé et plus respecté en Angleterre, et combien l'entente avec José Mourinho est en train de le faire redevenir (très) performant.

Son "fameux" Périscope avec Mamadou Doucouré et l'amitié qui est restée inchangée entre eux
«Franchement, ça n'a rien changé entre nous. Il m'a aidé quand on était petits. Les gens pensaient que je n'allais plus marcher avec lui... Aujourd'hui, ils sont surpris de me voir avec Mamadou. Nous, on sait ce qu'il s'est passé. C'est comme si une application sortait aujourd'hui. Comme tout le monde, on la découvre, on télécharge, on se met dessus et on ne sait pas ce qu'il se passe. La vidéo, elle a duré plus de deux heures ! Mais les gens en ont pris dix minutes. Même pas ! J'ai même fait des freestyles de rap dedans. Je ne suis même pas concentré parce que je joue à la PlayStation. Lui est sur son ordinateur à jouer à Football Manager et il est connecté sur son téléphone. Je réponds à des questions, je ne calcule même pas. On parlait, on rigolait.»

L'après-Périscope
«J'étais tout seul au milieu d'une foule qui me jetait des pierres. Il n'y avait personne pour me sauver. Il n'y avait que moi. Aujourd'hui, les gens en parlent encore. Moi-même, je me dis que ça ne finira jamais (...) Dans cette équipe, il n'y en avait pas beaucoup qui avaient l'amour du maillot comme moi. L'amour de Paris comme moi. J'étais fier de jouer dans ma ville, fier de l'importance que j'ai commencé à prendre. J'étais tellement content que rien ne pouvait m'arrêter. Le fait que tout ça m'en ait dégoûté, au point de partir, c'est dommage.»

«J'étais tout seul au milieu d'une foule qui me jetait des pierres.»

Le PSG et la Ligue des champions
«Cette année, je pense que Paris a réglé certains problèmes. Franchement, ils ont de fortes chances d'aller loin parce qu'il y a moins de pression sur eux cette saison. Si Paris veut gagner la C1 demain, il ne faut pas se mettre la pression là-dessus. La saison dernière,
qui aurait pu imaginer que Manchester United allait passer ? J'aurais pu parier ma maison que Paris allait gagner. C'était inimaginable. Là, il faut que ce soit l'inverse : que personne ne compte sur les Parisiens cette année pour qu'ils aillent au bout.»
 
À la question, pour conclure avec le sourire, «Qui est "guez" à Tottenham ?»
«Moussa Sissoko. Tanguy Ndombele. Lucas Moura. Moi-même, je suis "guez", parfois. On a une bonne petite équipe de guez !»

L'interview de Serge Aurier est à retrouver dans le nouveau numéro de France Football.

«Cette année, je pense que Paris a réglé certains problèmes.»

Timothé Crépin

L'intégralité des huit pages d'entretien avec Serge Aurier est à retrouver dans le nouveau numéro de France Football disponible ce mardi 18 février en kiosque ou dès lundi 17 février à partir de 18 heures en cliquant ici.