Sébastien Joseph (ASJ Soyaux Charente)

Sébastien Joseph, entraîneur de Soyaux en D1 féminine : «Bien débuter pour viser plus haut»

Équipe surprise de ce début de Championnat, la formation charentaise de Soyaux se déplace à Albi dimanche. Elle doit un peu sa forme actuelle à son nouvel entraîneur, Sébastien Joseph, arrivé à l'intersaison avec une méthode forte et des idées. Rencontre.

«Sébastien, l'ASJ Soyaux a démarré fort la compétition ! Etes-vous surpris par cette entame ?
Si on nous avait dit qu'on compterait quatre points après deux journées, on aurait signé de suite ! En vérité, on n'a qu'un point de bonus par rapport au prévisionnel, celui décroché face au PSG (1-1) lors de la 1re journée. A nous de confirmer lors de ce déplacement à Albi, puis chez nous devant le promu Fleury.

Que cherchez-vous ?
L'idée, c'est de monter à 10 points sur ce cycle de matches. D'accumuler des succès contre des concurrents directs. Si on réussit une bonne première moitié de Championnat au plan comptable, on pourra être un peu plus ambitieux que d'habitude.

C'est ce que vous appelez le «maintien ambitieux». Vous êtes arrivé à Soyaux à l'intersaison, en provenance de Rodez que vous avez dirigé lors des deux derniers exercices. Avec quelle philosophie ?
On a souhaité étoffer le staff avec des gens à vraie compétence par rapport à la D1. Je continue avec Tom Bouvier, à la préparation, que j'ai connu à Rodez et qui sera en charge des U19 nationales. Amandine Guérin, l'ancienne internationale A, est responsable des gardiennes qui profitent déjà de son expérience.

Vous avez également modifié le régime d'entraînement...
Effectivement, il correspond plus aux attentes et au rythme de la D1. La saison passée, les filles travaillaient sur trois séances hebdomadaires plus une de musculation à la carte. Depuis le début de saison, on est passé à un rythme de six séances terrain, plus une séance muscu et une de proprioception. On a également développé le volet médical avec un cabinet de kinés partenaires, pour faire un travail préventif.

Vous avez 38 ans. Depuis quand êtes-vous investi dans le football féminin ?
Je suis devenu entraîneur de Rodez en 2015, avant de rejoindre Soyaux cet été. La première saison fut historique avec une 5e place et une demi-finale de Coupe de France. Le football féminin a toujours été un axe qui me tenait à cœur, notamment lorsque j'étais cadre technique à la fédération en Ligue de Méditerranée (2010-2015). Je m'y sens bien et j'espère continuer le plus longtemps possible.

«On a souhaité étoffer le staff avec des gens à vraie compétence par rapport à la D1»

Contre le PSG (1-1) et face au promu Lille (2-1), on a noté la combativité de votre groupe, qui ne lâche rien. Contre le PSG, vous aviez égalisé dans le temps additionnel !
Cette mentalité, elles la possédaient déjà. Avec la rigueur qu'on s'emploie à apporter cette saison, cela ne peut que décupler le potentiel. Contre le PSG, et même si les Parisiennes ont eu plusieurs fois la possibilité de faire la différence, on a vu leur force mentale. Attention quand même à ne pas s'effondrer. La saison dernière, elles avaient lâché contre Lyon (0-9) et Montpellier (0-10).

Votre préparation a été idéale avec quatre victoires en six matches, et seulement quatre buts encaissés, ce qui tend à démontrer que l'équipe a peut-être trouvé une assise défensive.
Je suis très satisfait de notre recrutement dans ce secteur défensif qu'on savait un peu juste. On a fait venir Cathy Couturier de Rodez, mais aussi l'Espagnole Elba Verges de l'Espanyol. Je connais Elba pour l'avoir testée quelques mois plus tôt à Rodez. Elle apporte une vraie plus-value. La campagne a été réussie avec les arrivées d'Elise Courel au milieu et de Léonie Fleury, une gauchère rapide, ainsi que le fait d'avoir conservé des cadres.

L'ASJ Soyaux est le club de cœur de la sélectionneure Corinne Diacre. Avez-vous échangé avec elle ?
Je ne l'ai pas eu au téléphone depuis sa nomination. Elle a envoyé à tous les clubs de D1 un document pour la renseigner sur le fonctionnement. Elle visitera tous les clubs, comme son prédécesseur Olivier Echouafni l'avait fait. C'est une grande fierté pour le club. Elle veut donner un coup de fraîcheur à l'équipe nationale et piquer l'orgueil de certaines. En venant ici, elle verra sans doute qu'on a des joueuses de qualité qui mériteraient leur chance en A, comme Laura Bourgoin. Romane Munich, notre gardienne retenue en sélection B, aura aussi à cœur d'être vue.»

L'ASJ Soyaux vise un «maintien ambitieux» cette saison.

«Corinne Diacre sélectionneuse, c'est une grande fierté pour le club»

Frank Simon