Mohamed Salah dans les bras d'Edinson Cavani après le match. (Reuters)

Salah presque fait...

Après avoir annoncé la veille qu'il jouerait, Hector Cuper a laissé sa star sur le banc de l'Egypte face à l'Uruguay. Le coup de bluff a failli réussir.

Il aura donc fallu attendre ses 62 ans pour découvrir qu'Hector Cuper peut, aussi, être facétieux. Vendredi, le sélectionneur de l'Égypte se disait «presque sûr à 100%» que Mohamed Salah serait présent face à Luis Suarez et Edinson Cavani. Mais le premier choc du Mondial a fait pschitt. «On était assez sûrs de nous mais il restait des doutes, a rétropédalé le technicien argentin. S'il venait à prendre un coup ou à tomber, il y avait un risque important qu'il rechute alors on a décidé de ne pas le mettre.» L'affaire avait tout du petit coup de bluff, et il n'est pas impossible que cela explique la première période à l'envers de l'Uruguay.

Le buteur de Liverpool n'est même pas sorti du banc et a passé son après-midi à regarder les fusées uruguayennes s'encastrer sur le bloc en granit formé par ses partenaires. Car ce qui n'a pas changé, c'est le style Cuper. Agressifs au pressing, disciplinés, les Pharaons ont récité la leçon de l'ancien technicien de Valence et de l'Inter et longtemps privé Cavani & Co du moindre espace.

«J'ai l'impression que vous me parlez comme si on était l'Allemagne» (H. Cuper)

Les parades de Mohamed el-Shenawy et un peu de chance (poteau de Cavani, 83e) ont fait le reste jusqu'au coup franc fatal de la 90e minute. «Mes partenaires ont fait une partie extraordinaire, expliquait le gardien égyptien, désigné homme du match. On a appliqué à la lettre ce que nous avait demandé le mister.»

Ce dernier était partagé entre la bonne impression laissée par ses hommes et la déception d'être passé à côté d'un grand coup. «J'ai l'impression que vous me parlez comme si on était l'Allemagne, a-t-il répliqué à une question sur la faiblesse de ses attaquants. Je ne peux rien reprocher à mes joueurs. On s'incline sur un coup de pied arrêté et, avant, j'ai compté quatre ou cinq situations qui auraient pu nous permettre de marquer. Il nous a manqué de la justesse dans la surface, oui. Avec Salah, le résultat aurait peut-être été différent.»

Sur ce sujet, Cuper a été catégorique : «On pourra compter avec lui de manière certaine contre la Russie et l'Arabie Saoudite.» Ils n'auront pas tout perdu. Si ce n'est pas du bluff...