moukoudi (harold) khazri (wahbi) boudebouz (ryad) hamouma (romain) (A.Martin/L'Equipe)

Saint-Etienne, l'Europe pour reverdir

À la peine en Championnat, Saint-Etienne entame sa campagne en Ligue Europa par un déplacement chez les Belges de La Gantoise. En quête de confiance, les Verts veulent profiter de cette soirée européenne pour retrouver la solidité qui leur fait défaut en ce début de saison.

22 février 2017 : plusieurs minutes après le coup de sifflet final, Geoffroy-Guichard gronde toujours. Les 35 000 spectateurs continuent de donner de la voix pour saluer le parcours européen de leurs joueurs. Au terme d’un match de prestige face à Manchester United, Saint-Etienne vient pourtant d’être éliminé en seizièmes de finale de Ligue Europa. Deux ans et demi plus tard, les Stéphanois retrouvent l’Europe, mais les visages ont changé. Seuls Stéphane Ruffier, Romain Hamouma, Robert Beric et le capitaine Loïc Perrin connaissent l’ivresse d’une soirée européenne dans le chaudron.

Pour leur retour en Ligue Europa, les Verts ont hérité d’un groupe homogène, avec les Allemands de Wolfsburg, les Ukrainiens d’Oleksandrïïa et les Belges de La Gantoise. Rien qui ne paraisse insurmontable pour les quatrièmes du dernier Championnat. Seulement, le Sainté 2019-20 est actuellement loin de son niveau de la saison dernière : avec 5 points en 5 matches, les Verts pointent à la quinzième place du classement, bien loin des ambitions affichées en avant-saison. S’il a tout d’un piège (les Belges sont invaincus depuis 6 matches, et restent sur 7 victoires d’affilée à domicile en comptant les barrages de Ligue Europa), le déplacement à La Gantoise peut aussi permettre aux Foréziens d’enfin «lancer la saison», selon les mots du capitaine Loïc Perrin.

D’autant qu’à Saint-Etienne, dans le passé, difficulté en Championnat a déjà rimé avec réussite en Europe. Ce fut notamment le cas en 2008-09, quand, emmenée par le duo Bafétimbi Gomis-Ilan, l’ASSE avait atteint les huitièmes de Coupe de l’UEFA (éliminée par le Werder brême), mais terminé à une piètre 17e place en Ligue 1. A l’inverse, en 2013-14, les Verts étaient tombés en barrages face aux Danois d’Esbjerg, avant d’aller chercher la 4e place du Championnat. En 2014-15, ils n’étaient pas sortis d’une poule difficile (avec notamment l’Inter Milan et les Ukrainiens du Dnipro), ce qui ne les avait pas empêchés d’aller chercher une place européenne en fin de saison.

C’est là tout le défi pour les hommes de Ghislain Printant : réussir à concilier Europe et Ligue 1, malgré un calendrier forcément surchargé. Pour cela, les Verts peuvent compter sur des joueurs d’expérience comme Debuchy, Ruffier, Perrin, M’Vila ou encore Cabaye. Dans l’équipe type qui s’est dégagée sur les cinq premiers matches, seuls Harold Moukoudi et Denis Bouanga n’ont encore jamais joué de match européen. Deux joueurs auxquels il faut ajouter l’entraîneur Ghislain Printant, novice à ce niveau. Un détail qui pourrait forcément avoir son importance, tant la gestion d’un effectif au cours d’une saison jouée sur plusieurs tableaux est complexe. Pourtant, le coach stéphanois aborde la compétition avec une envie non dissimulée. «Coacher Saint-Etienne est une fierté, et c’est encore plus vrai pour un match de Coupe d’Europe. Je connais la tâche, il faut désormais avoir de l’ambition. Soyons généreux dans nos convictions !», a-t-il confié en conférence de presse. Alors qu’il ne fait pour le moment pas l’unanimité dans le Forez, Ghislain Printant le sait : performer en Europe est la meilleure façon de conquérir le cœur des amoureux des Verts.

C'est là tout le défi pour les hommes de Ghislain Printant : réussir à concilier Europe et Ligue 1.

Antoine Malosse