vignaud (pierre) (L'Equipe)

Rouen-Quevilly, une fusion mais pas trop

Drôle de situation en Normandie où Quevilly et Rouen ont fondu leurs équipes premières... mais pas le reste. D'où une certaine confusion.

Rouen, 100000 habitants. Le Petit-Quevilly, 20000. Et pourtant, le club phare du coin s’appelle bien l’US Quevilly-Rouen Métropole. C’est le fruit d’une union entre l’USQ, meilleur club amateur du XXe siècle, et le FCR, pionnier du professionnalisme, en 1933. Ce dernier, il y a un an et demi, était proche de retrouver de sa superbe. Mais l’accession à la Ligue 2 s’est jouée à quelques points et le club, gangréné par des problèmes financiers, a dû redémarrer de beaucoup plus bas. L’occasion était belle de fusionner. 

«C'est du jamais-vu, un truc ubuesque, un peu schizo.»

«C’est une commande politique, s’emporte Matthieu Gudefin, fondateur des Culs rouges, association de supporters rouennais. Il fallait mutualiser pour financer un club au lieu de deux. Je peux comprendre, mais il y a quelque chose de malhonnête dans la manière de faire. A l’été 2013, aucun politique n’est monté au créneau pour aider le FCR à monter en Ligue 2, et, comme par enchantement, l’agglomération (Métropole Rouen Normandie, ndlr) a trouvé 500 00 € pour QRM. C’est bien la preuve que c’est politique.» Ce rapprochement, qui ne concerne que les équipes premières Séniors, donne d’ailleurs lieu à des étrangetés, comme le souligne notre témoin du jour. «En U17, le FCR, l’USQ se tirent la bourre, en U19 aussi, et ce dimanche, en DH, on a joué contre nous-mêmes ! C’est du jamais-vu, un truc ubuesque, un peu schizo.» Pour info, la rencontre de DH s’est soldée par un match nul (2-2). Comme ça, tout le monde est content.
 
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