Ronaldinho raconté par ses victimes
Les dribbles chaloupés, les feintes, les inventions, les inspirations... Ronaldinho, terreur des défenseurs, faiseur de rêves. Ceux qui l'ont affronté témoignent.
Jean-Louis Montero* : «À tout moment il peut se passer quelque chose»
«Je me rappelle bien quand il a dribblé toute l’équipe et qu’il a marqué (avec le PSG face à Guingamp, but ci-dessous, ndlr). Je crois qu’il est parti de sa moitié de terrain. Il s’est mis à prendre de la vitesse et a commencé à nous dribbler les uns après les autres. J’avais essayé de m’approcher de lui, en vain. Ce qui m’avait impressionné, c’est que quand on le voit comme ça on a l’impression que c’est quelqu’un de très technique. Oui, il est très technique, mais il est aussi très puissant avec la balle. Donc même en lui courant après sans ballon, on n’arrivait pas à le rattraper. Quand il prenait le ballon, on sentait que c’était un génie, qu’il n’était pas comme les autres. On sentait qu’à tout moment il pouvait se passer quelque chose. C’est la marque des très grands. En plus, il avait toujours le sourire aux lèvres. Il dégageait une tranquillité, comme s'il était hermétique à la pression. Il était différent des autres.
«Si on ne prépare pas bien le match avant, on risque d'avoir des moments très difficiles»
* 1 match avec Guingamp quand Ronaldinho jouait au PSG.
Pascal Cygan* : «Vous éliminer comme un pioupiou de 10 ou 11 ans»
C’est le profil d’attaquant le plus dangereux et imprévisible pour les défenseurs. Il est capable de pousser la balle et de vous éliminer, ou de faire un geste technique qui va vous prendre en défaut et derrière vous éliminer comme un pioupiou de 10 ou 11 ans. C’est ça qui est rageant, ça parait si facile pour lui et c’est si dur pour nous défenseurs à arrêter. Il a aussi une faculté à envoyer vite et fort la balle. Même sur coup de pied arrêté, c’était un danger. C’est pour ça qu’on le craignait à tout moment sur le terrain, et pas que quand il avait le ballon dans les pieds. Le danger pouvait venir de partout. Même s’il focalisait un peu l’attention de tout le monde, on savait que si on ne se concentrait que sur lui, on verrait Eto’o ou un autre flamber. Il n’y avait pas de plan anti-Ronaldinho. Il était complet, hormis au niveau de son train de vie. C’est le seul regret qu’il peut avoir. Un joueur comme lui aurait dû avoir au moins deux Ballons d’Or FF. Il n’a pas toujours mis le sérieux au détriment du potentiel. Parce qu’il aurait pu tout péter.»
Jérémie Bréchet* : «Le ballon lui collait au pied»
* 4 matches avec l'OL quand Ronaldinho jouait au PSG.