riva (luigi) de dos boninsegna (roberto) (L'Equipe)

RFA-Italie 1970, le match du siècle

Dans un numéro spécial Mondial 70, France Football retrace cette édition fantastique en plusieurs épisodes. Et comment oublier cette demi-finale mythique...

Ce match-là est, avant tout, l’histoire d’une prolongation, arrachée dans les arrêts de jeu (égalisation de Schnellinger à la 90e+3). Peut-être la plus grande de l’histoire du football, assurément la plus incroyable de l’histoire de la Coupe du monde. Dans cette demi-finale improbable, où tout change en quelques secondes, cinq buts seront marqués dans les trente minutes de rab (un record encore aujourd’hui), saupoudrées d’invraisemblables rebondissements. RFA-Italie, c’est un thriller avec un méchant qui donne des coups (l’Italie, dans un rôle auquel elle est habituée) et un gentil qui en reçoit (l’Allemagne, celle de l’Ouest), un chérif incompétent (Arturo Yamasaki), un héros éclopé (Franz Beckenbauer et son bras en écharpe), des flingueurs qui défouraillent à tout va (Müller, Riva, Rivera). RFA-Italie, avec ses cinq buts en moins de vingt minutes, c’est un maxi Séville 82. Il n’y a que la nationalité des porteurs du maillot bleu qui change.

Revoir la rencontre, disponible sur YouTube avec les commentaires du direct de la RAI, c’était se confronter à un risque : celui de la vérité entre la part du mythe et celle de la réalité. Mais dans le cas présent, l’un et l’autre se confondent. Dans le four du magnifique et pas tout à fait plein stade Azteca (102.000 spectateurs), ce classique légendaire n’a pas pris une ride malgré les tenues d’un autre âge et le rythme lent (chaleur et altitude obligent), mais jamais haché. Car ce qui frappe dans ce match, autant que le suspense haletant, c’est la quasi absence de contestations, en dépit des décisions souvent farfelues de M. Yamasaki, un péruvien d’origine japonaise naturalisé mexicain. Le football d’il y a cinquante ans pouvait parfois être ennuyeux. Mais il était avant tout respectueux. On ne parlait pas du VAR parce que personne ne pensait à chicaner l’homme en noir. Pour ça aussi, il faut revoir RFA-Italie…

Thierry Marchand

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