Rafael Marquez of Mexico during the 2018 FIFA World Cup Russia group F match between Germany and Mexico at the Luzhniki Stadium on June 17, 2018 in Moscow, Russia (L'Equipe)

Retour sur la carrière de Rafael Márquez, la légende mexicaine qui a tiré sa révérence

Rafael Márquez, qui vient de tirer sa révérence à 39 ans, restera comme l'un des plus grands joueurs mexicains de l'histoire. Retour sur une carrière remarquable, bien que ternie dans ses derniers mois.

Le premier joueur mexicain du Championnat de France

Le jeune Rafael Márquez arrive en Europe à la fin des années 1990. Titulaire indiscutable de l’Atlas Guadalajara (D1 mexicaine), le défenseur de 20 ans vient juste de remporter la Coupe des Confédérations avec son pays à l’été 1999  en battant le Brésil de Ronaldinho en finale (4-3). Il débarque à Monaco dans la foulée, pour un peu plus de quatre millions d’euros. Il est le premier joueur mexicain à évoluer dans le Championnat de France, et reste à ce jour celui qui l’a le plus marqué. Dès sa première saison dans la Principauté, Márquez est titulaire au sein de l’équipe qui remporte le titre en D1, le septième de l’histoire de l’AS Monaco. Le défenseur reste au total quatre saisons en France, glanant également la Coupe de la Ligue en 2003, et s’installe en parallèle comme un des patrons de la sélection mexicaine. Márquez quitte cependant le Rocher juste avant l’épopée européenne de la saison 2003-2004.

À l'aube du grand Barça

L’été 2003 est donc synonyme de départ pour Rafael Márquez. Direction l’Espagne et le FC Barcelone, qui sort d’une saison médiocre : sixième de Liga, éliminé en seizièmes de finale de le Coupe du Roi et en quarts de finale de la Ligue des champions. Avec l’arrivée de Joan Laporta à la présidence du Barça, de nombreux joueurs renouvellent également l’effectif : Ronaldinho, Ricardo Quaresma, Edgar Davids ou encore Giovanni van Bronckhorst, sans compter les arrivées de Victor Valdés et Andrés Iniesta en provenance de la réserve du club. On est alors à l’aube du grand Barcelone, avec Frank Rijkaard comme premier entraîneur de ce renouveau. Rafael Márquez s’impose progressivement en défense centrale aux côtés de Carles Puyol, menant les Catalans à la seconde place de la Liga. Au cours de ses sept saisons barcelonaises, le défenseur mexicain remporte quatre championnats, une Coupe du Roi et deux Ligues des champions. Il est le seul joueur de son pays à avoir soulevé la coupe aux grandes oreilles. Le tout en étant un véritable cadre du mastodonte catalan.

Retour au Mexique et trafic de drogue

Un peu plus en difficulté à Barcelone, et après onze saisons en Europe, Rafael Márquez quitte le Vieux Continent en 2010 pour retourner de l’autre côté de l’Atlantique. Trois années au New York Red Bulls, trois autres au Club Leon au Mexique, puis un retour d’un an et demi en Europe, au Hellas Vérone. Loin du plus haut niveau qu’il a connu, le capitaine de la sélection mexicaine retourne en janvier 2016 là où tout a commencé vingt ans plus tôt : l’Atlas Guadalajara. C’est sur le plan extra-sportif que l’ancien Monégasque revient sur le devant de la scène. En août 2017, Márquez est accusé d’être impliqué dans un grand réseau de trafic de drogue par les autorités américaines, à travers des liens qu’il entretiendrait avec Raúl Flores Hernández, célèbre narcotrafiquant du cartel de Sinaloa. Le joueur mexicain voit son nom s’inscrire sur une liste noire, et des aménagements sont nécessaires pour qu’il puisse participer à la Coupe du monde : il ne doit être en aucune façon lié avec quoi que ce soit d’américain, que ce soit compagnies aériennes, sponsors, ou même citoyens des États-Unis. Une fin de carrière avec une image bien écornée pour la légende mexicaine.

Cinq Coupes du monde et des records

Si les derniers moments de Rafael Márquez en tant que footballeur ont été émaillés par un scandale sur fond de trafic de drogue, sa carrière internationale restera bien plus ancrée dans la mémoire collective. Le vétéran de 39 ans est devenu en Russie le troisième joueur à disputer cinq phases finales de Coupe du monde. Il égale Antonio Carbajal, autre Mexicain, et l’Allemand Lothar Matthäus. Mieux encore, Márquez a porté le brassard de capitaine lors de ses cinq participations au Mondial, ce que personne d’autre n’a fait. Il aura certainement le regret de n’avoir jamais su mener les siens au-delà des huitièmes de finale de la plus grande des compétitions. On retiendra cependant de nombreuses images de Rafael Márquez en Coupe du monde lors de ses dix-neuf apparitions sur le terrain. Son but contre l’Argentine, en huitièmes de finale en 2006 (1-2, a.p), restera un moment fort de sa carrière internationale, tout comme son égalisation contre l’Afrique du Sud, en ouverture du Mondial 2010 (1-1).

Florent Le Marquis