reine adelaide (jeff) (S.Mantey/L'Equipe)

Reine-Adelaïde : Non Jeff, t'es pas tout seul

Après Angers, c'est à Lyon que Jeff Reine-Adélaïde, grand espoir du football français, renaît après des années sombres à Arsenal.

Jeff Reine-Adelaïde rattrape le temps. Au nom d'un frère aîné, Jonathan, qui n'a pas connu la carrière espérée après avoir fait toutes ses armes à la formation du PSG, il s'est promis, lui, de réussir. Dans un premier temps, tout lui a souri, comme à tous ceux si jeunes qui promettent tant. Repéré à Torcy, dans la banlieue parisienne, par le RC Lens, toujours surclassé, il y fait ses gammes, joue en CFA à 16 ans, remporte le Championnat d'Europe U17 en 2015 avec les Bleuets. Wenger fait alors venir ce milieu offensif si bon dans les un contre un à Arsenal, et c'est là que les ennuis commencent.

Après des débuts plus que prometteurs, lors de l'Emirates Cup, après que Wenger l'eut encensé, il ne joue plus. Huit matches en près de trois saisons, aucun en Premier League ! Wenger lui demandait de la patience mais n'osa pas l'aligner en pleine période de crise. Alors après que le club eut refusé une première fois, il a été enfin prêté à Angers, en janvier 2018. Une idée du frangin, qui n'habitait pas loin de là, à Saumur  - «Jeff sortait de trois années difficiles; il fallait le ramener au quotidien auprès de moi » - et qui vit dans le SCO un tremplin idéal pour rebondir. Bien joué !

Dix matches plus tard, il y signe définitivement pour 1,6 million d'euros et quatre ans de contrat. Une saison et demie plus tard, c'est l'OL qui l'embauche pour 25 millions. Genesio le voulait. Ce n'est pas lui qui l'entraînera mais le nouveau venu saura convaincre la paire Juninho - Sylvinho puis Rudi Garcia d'un potentiel qui fait dire à Bernard Lacombe : «C'est un très bon joueur qui deviendra sûrement un grand joueur.» Auteur du premier but samedi contre Nice d'un bon tir croisé aux dix-huit mètres, Jeff Reine-Adelaïde fut la seule lumière d'un OL en pleine tourmente, il en est devenu l'un des phares. Jonathan peut être fier de Jeff, un capitaine de l'équipe de France Espoirs qui, en confiance, donne ce qu'il y a de meilleur en lui. Et il y a beaucoup.
 
Jean-Marie Lanoë

Bernard Lacombe : «C'est un très bon joueur qui deviendra sûrement un grand joueur».

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