messi (lionel) *** Local Caption *** 06/06/2015 Rugby TOP14 Bordeaux ASM Clermont Ferrand / Stade Toulousain Photo: Alain Mounic (S.Boue/L'Equipe)

Récit : Lionel Messi et la Ligue des champions, le grand roman, suite et fin

147 matches. 118 buts. 35 passes décisives. 4 coupes aux grandes oreilles. Lionel Messi a un passé long de plus de quinze ans avec la Ligue des champions. Pour le plaisir, FF a ouvert les archives et vous raconte la grande et belle histoire de la Pulga avec la C1. Deuxième partie.

Victorieux de sa troisième Ligue des champions quelques mois plus tôt face à Manchester United, avec un but de la tête qui est resté dans les mémoires, Lionel Messi repart en conquête en septembre 2011. Avec l'envie de signer un doublé qui n'est plus arrivé dans la compétition depuis le début des années 1990. Le Barça va être en mode rouleau compresseur lors de cette phase de groupes 2011-12.

Pourtant, le Milan vient chercher un nul en ouverture au Camp Nou. 30% de possession, trois tirs, une ouverture du score après vingt-quatre secondes, une barre de Messi : les champions d'Europe en titre démarrent leur campagne frustrés. Messi offre tout de même l'ouverture du score à Pedro, mais Thiago Silva vient placer sa tête à la 92e minute (2-2). Deux semaines plus tard, les Blaugrana se vengent et c'est le BATE Borisov qui ramasse : 5-0 en Biélorussie. Et l'Argentin s'énerve également : il pousse Volodko à ouvrir la marque contre son camp ; il est opportuniste pour, de la tête, profiter d'une erreur de Gutor ; avant d'envoyer un missile imparable. Doublé, avec 194 pions avec Barcelone, il devient le co-meilleur buteur de l'histoire du club, à égalité avec Kubala. Une autre passe décisive face à Plzen (2-0), avant un nouveau récital sur la pelouse des Tchèques lors de la rencontre retour : pour le deux centième match de Guardiola sur le banc barcelonais, Messi y va d'un triplé (4-0), intenable. Clinique, la Pulga est attendue pour le match face au Milan, histoire d'assurer la première place du groupe. Et il va dérouler à San Siro, étant à l'origine ou à la conclusion des trois réalisations barcelonaises (3-2). Sa passe décisive pour le troisième but signé Xavi est d'ailleurs absolument délicieuse.

Le premier quintuplé de l'histoire

Sans Messi, Barcelone étrille le BATE Borisov lors de la dernière journée (4-0) : six buts, trois passes décisives, le premier tour de l'Argentin aura été très abouti. Début 2012, Barcelone boitille. Si Messi a été élu "meilleur joueur de l'histoire" par Sport Illustrated, le Real est largement en tête de la Liga et le FCB n'a d'autres choix que de performer en C1 pour sauver sa saison. Le Bayer Leverkusen va en faire les frais en huitièmes de finale. À l'aller, sans être remarquables, les Espagnols font la différence en seconde période, notamment grâce à Alexis Sanchez. Mais Messi n'est pas en reste avec une ouverture parfaite pour le premier but du Chilien, puis un long une-deux avec Alves pour la conclusion de Messi (3-1). S'ils ont un pied et demi en quarts, le Barça et Messi vont pourtant faire vivre l'un des pires calvaires de l'histoire de la C1 aux Allemands lors du retour. Messi inscrit ce soir-là le premier quintuplé de l'histoire de la compétition. Ses dribbles, lobs et frappes précises font complètement exploser la défense du Bayer (7-1).

Difficile, alors, de ne pas imaginer Barcelone aller au bout à cette vitesse. En quarts, le Milan d'Ibrahimovic retrouve les Catalans. Au moment de la première manche, Messi reste alors sur dix-huit réalisations inscrites lors de ses huit dernières sorties. Le danger est donc grand en Lombardie. Et même si les hommes de Guardiola dominent outrageusement (18 tirs à 6), le Barça reste muet. Messi, qui met toujours autant le bazar dans les défenses, n'est cette fois pas en réussite, notamment face au solide Abbiati. 0-0 à l'aller. Messi, après dix heures passées sur le terrain face à des formations italiennes, n'a toujours pas inscrit un but dans le jeu. «Surtout, ne dites pas à Leo qu'il a joué pendant plus de dix heures contre des équipes italiennes et qu'il n'a marqué qu'un penalty. Il ne faut pas fâcher Leo. Il pourrait se vexer et alors attention...», prévient Guardiola juste avant le retour. Messi y va bien d'un doublé face aux Milanais au Camp Nou... mais sur deux penalties, dont un qu'il provoque lui-même. Messi et le Barça font tourner les têtes italiennes, trop c'est trop pour Mexes renvoyé aux vestiaires pour un geste inutile. 3-1 au final.

Lire : Messi, la ruée vers l'or

«Surtout, ne dites pas à Leo qu'il a joué pendant plus de dix heures contre des équipes italiennes et qu'il n'a marqué qu'un penalty. Il ne faut pas fâcher Leo. Il pourrait se vexer et alors attention...»

Deux semaines plus tard, pour la neuvième fois en sept ans, le Barça et Chelsea se font face-à-face, cette fois pour le compte d'une nouvelle demi-finale de Ligue des champions. Trois ans plus tôt, Iniesta avait envoyé les siens en finale d'une frappe au bout des arrêts de jeu après une double confrontation mythique. Mais les Blues ont également eu de la réussite par le passé. Rebelote en 2012 ? «En un contre un, il est impossible à arrêter, annonce Terry, avant la rencontre, en parlant de Messi. Mais, collectivement, il y a toujours une solution.»

Auteur de 63 buts jusque-là en 2011-12, Messi est face à un nouveau défi : marquer enfin face à Chelsea, lui qui a fait chou blanc après six tentatives dans sa carrière. Et décidément, cette malédiction va se poursuivre : danger permanent, l'Argentin perd un ballon crucial proche du rond central. Dans la foulée, Ramires trouve Drogba pour le seul et unique but de la demie aller. Messi et ses coéquipiers se cassent les dents sur le mur bleu. Avec une Pulga qui traverse une période de léger moins bien, Barcelone est donc en danger pour le retour. Tout va bien après quarante-trois minutes, où le FCB mène 2-0, avec notamment une passe décisive pour Lionel Messi. Chelsea est même à dix dès la trente-septième minute avec l'expulsion de Terry. Seulement voilà, Ramires réduit la marque juste avant la pause avant que Torres n'aille entériner la qualification en finale au bout du temps additionnel. Entre-temps, Messi loupe un penalty (49e) et touche du bois (83e). Il perd même vingt-six ballons et ne gagne que 47% de ses duels. Maudit, vraiment. Pas de nouvelle finale, et une saison bien délicate, collectivement pour Messi et sa bande.

Comme souvent ces dernières années, Barcelone réattaque la C1 de manière assez poussive. Au Camp Nou, en septembre 2012, le Spartak Moscou mène même 2-1 à vingt minutes de la fin. Mais ça, c'était avant que Messi n'entre en scène. En huit minutes, la Pulga claque deux buts pour un premier succès afin de se mettre sur le bon chemin (3-2).

«Quand Messi est dans un grand soir comme ça...»

Puis deux passes décisives à Benfica (2-0), avant une victoire poussive devant le Celtic (2-1) et une défaite sur le terrain des Ecossais (1-2). Dans les arrêts de jeu, alors que Celtic Park fait la fête, Messi réduit la marque. Insuffisant. Décidément très en réussite face au Spartak, Messi y va de nouveau d'un doublé (3-0). Au sein d'un Barcelone toujours plus Messi-dépendant qui obtient une nouvelle première place. En huitièmes, tiens, tiens, très original, c'est encore le Milan qui se dresse devant les Blaugrana. Parfaitement marqué par le collectif lombard, Messi, qui ne touche pas un seul ballon dans la surface, cale encore. Le plan adverse est parfait : Boateng et Muntari donnent une belle avance avant le retour (2-0). Le leader incontesté de la Liga et favori de la C1 est en grand danger. «Je ne suis pas triste. Affecté, oui», dit même Messi lors de cette période un peu compliquée pour lui. Et la remontada va avoir lieu au cours d'une sacrée prestation collective. Avec Messi, évidemment, en homme de base. Deux buts, dont un premier exceptionnel dans la lucarne italienne, en première période, avant d'être à l'origine du quatrième but (4-0). «Quand Messi est dans un grand soir comme ça, il faut l'attraper», constate Niang, le Milanais, après la rencontre.

«Je reviendrai vite, heureusement, ce n'est pas si grave», avoue la Pulga dans la foulée de la rencontre. Sa blessure est scrutée toute la semaine et il démarre le retour sur le banc. Pastore ouvre la marque (50e). Messi entre à l'heure de jeu, et tout change, comme par hasard. Il est en effet à l'origine du but de l'égalisation, et de la qualification, signé Pedro. Sur une jambe, Messi reste Messi, le PSG l'apprend à ses dépens. Encore une demi-finale de Ligue des champions pour le gaucher argentin.

Remis sur pied, même s'il est loin d'être dans sa forme optimale, Messi est prêt pour défier le Bayern. «On va sans doute voir le meilleur de Messi, parce que c'est le genre de matches qui le motive», prédit Xavi. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, la déception est immense. Le Barça est humilié en Bavière (0-4) et Messi traverse la rencontre tel un fantôme. Fragile, Messi déclare forfait pour le retour où les Catalans sont de nouveau balayés (0-3). Voilà deux ans que le Barça et Messi ne sont pas allés en finale. Une éternité.

En quarts, c'est le PSG qui est proposé aux troupes de Villanova, qui avait remplacé Guardiola. Au Parc, Messi ouvre la marque, transformant une passe extérieure complètement dingue d'Alves. Mais avant la pause, il doit céder sa place, touché à une cuisse. Sans lui, si Xavi pense donner la victoire aux siens à une minute de la fin sur penalty, Matuidi égalise dans le temps additionnel (2-2).

L'humiliation du Bayern.

À peine frustré, Messi claque un triplé lors de la première journée de l'édition 2013-14. La victime du soir ? L'Ajax de Frank De Boer qui ne peut rien (4-0). Un autre but devant le Milan AC en Italie (1-1), puis deux autres toujours devant les Rossoneri (3-1). Messi ne dispute que quatre rencontres, gêné par une blessure, et attend Manchester City pour le choc des huitièmes de finale. À l'aller, à l'Etihad, sans être transcendant, Messi débloque la situation en provoquant puis en transformant un penalty en seconde période. Victoire 2-0 des Blaugrana. Avant un autre succès tout aussi difficile à obtenir au retour (2-1, ouverture du score de Messi, profitant d'une erreur de Lescott). Ce n'est pas un grand Barça, mais c'est un Barça en quarts de finale.

Rendez-vous est pris avec l'Atlético Madrid en quarts de finale. Au Camp Nou, Messi est muselé devant une solide défense des Colchoneros. Neymar sauve le nul dans la dernière demi-heure (1-1). Après quatre nuls en autant de rencontres entre les deux équipes cette saison-là, l'Atlético parvient à prendre le dessus au retour. Koke ouvre très vite la marque (5e) et la défense de fer des ouailles de Simeone ne laisse aucune place à Messi, qui rate une belle occasion dans le premier quart d'heure. Barcelone prend la porte. Dans une campagne 2013-14 plutôt quelconque pour Messi, qui finit tout de même à huit pions. Tata Martino ne résiste pas et c'est Luis Enrique qui prend les rênes.

Passeur décisif sur l'unique but du Barça, signé Piqué, pour l'ouverture de la C1 2014-15 face à Nicosie, Messi se rend au Parc des Princes pour affronter le PSG de Blanc. Suite à une action à trois exceptionnelle, où cela va bien trop vite pour les Parisiens, Messi égalise après l'ouverture du score de Luiz. Messi fait d'ailleurs très mal à ses adversaires mais il ne peut empêcher la défaite espagnole (2-3).

«Messi ne cesse jamais de nous surprendre, mais je ne vais pas seulement me souvenir du chef d'oeuvre qu'il a accompli», sourit Luis Enrique après la rencontre. La qualification pour la finale est quasiment assurée. Si un rapide but de Benatia entretient un certain doute, Messi, à l'origine des deux buts, met le turbo pour accélérer et valider le ticket, avec un doublé de Neymar (défaite 3-2 en fin de rencontre).

Messi est de retour en finale, cette fois face à la Juventus. Si sa prestation n'a pas été mentionnée au niveau des statistiques (but ou passe décisive), son influence a été plus qu'essentielle dans la conquête d'une nouvelle Ligue des champions (3-1). Entre ses séries de dribbles et toujours cette capacité à attirer l'attention constante de l'adversaire. Messi est titré pour la quatrième fois en autant de finale. 6 juin 2015 : la dernière trace de Lionel Messi, à ce jour, en finale d'une Ligue des champions.

Même s'il y a défaite, il y a comme une sensation que le Barça atteint un bien meilleur niveau que six mois plus tôt. Devant l'Ajax, Messi est dernier passeur pour Neymar, avant d'être "caviardisé" par Iniesta (3-1). Messi y va ensuite d'un doublé aux Pays-Bas (2-0), puis égalise face au PSG lors du match décisif pour la première place du groupe. L'Argentin surgit au deuxième poteau pour terminer du droit. Les Blaugrana l'emportent (3-1). En huitièmes, c'est encore Manchester City qui est proposé aux Espagnols. Les Anglais luttent et galèrent face au génial argentin, encore une fois au coeur de toutes les actions des siens. S'il est impliqué sur les deux buts barcelonais, Messi manque un penalty dans les arrêts de jeu. Un penalty qui aurait mis fin à tout suspense. Le Barça l'emporte tout de même (2-1). S'il bute sur un excellent Hart au retour, Messi régale toujours autant et son équipe voit logiquement les quarts (1-0).

En huitièmes, Messi retrouve un adversaire qu'il aime et qu'il connaît : Arsenal. Seul hic, il aura, dans les cages adverses, un Cech à qui il n'a jamais réussi à inscrire de but lorsque le Tchèque était à Chelsea. «Il peut même réussir un hat-trick, tant que nous passons, je m'en fiche», lance le portier. «J'espère que cela donnera un petit complexe à Messi et que l'histoire jouera pour nous et contre lui», prolonge Wenger. Les prières londoniennes seront loin d'être entendues. D'abord bien entouré, et pas vraiment inspiré dans ses intentions, Messi trouve la faille dans les vingt dernières minutes. Après un contre à cent à l'heure avec ses compères de la MSN, Messi est à la conclusion et trompe enfin Cech. Avant d'ajouter un penalty qu'il avait lui-même provoqué. 2-0 à l'Emirates.

Quand Boateng est mis sur les fesses

Et, comme en poules, c'est le PSG qui se présente pour tenter encore une fois de faire tomber le Barça. Messi touche le poteau, et distille une passe décisive pour Suarez lors de la victoire aisée des Catalans au Parc (3-1). Auteur d'un match moyen au retour, Messi n'a pas vraiment le besoin de briller. Un succès rapidement acquis au retour et Barcelone est dans le dernier carré. Au programme : une revanche face au Bayern entraîné par... Guardiola. À l'aller, au Camp Nou, au terme d'un match de très, très haut niveau, Messi et le Barça plient les Bavarois dans le dernier quart d'heure : une frappe soudaine à l'entrée de la surface, avant d'inscrire un des buts qui ont marqué la C1 au XXIe siècle, quand l'Argentin, d'un dribble, fait tomber Boateng sur les fesses, avant de terminer d'un piqué du droit. 3-0 au final, l'addition est salée.

«Messi ne cesse jamais de nous surprendre»

En septembre 2015, le champion débute à Rome, chez l'équipe de Rudi Garcia. Messi touche la transversale, Florenzi inscrit un but dingue et le club italien tient tête au Barça de l'Argentin (1-1). À la fin du mois, Messi se blesse face à Las Palmas et en prend pour quasiment deux mois. Il retrouve la C1 lors de la réception de la même Roma fin novembre. Quatre jours après un cinglant 4-0 infligé au Real Madrid. Et le Barça s'amuse : 6-1, avec deux buts et une passe décisive pour Messi qui retrouve enfin le chemin des filets. Lors de la dernière journée, à Leverkusen, Messi remet ça, Barcelone prend le nul et empoche bien sûr la première place.

«J'espère que cela donnera un petit complexe à Messi et que l'histoire jouera pour nous et contre lui»

Le retour est aisé, enfin presque, Arsenal ratant énormément d'occasions pour faire trembler les Catalans. Avec encore un but de Messi, Barcelone s'impose 3-1 et passe en quarts. L'adversaire ? L'Atlético, encore. Quelques jours auparavant, à Séville, les coéquipiers d'Iniesta s'étaient inclinés pour la première fois depuis trente-neuf matches de suite ! Face aux hommes de Simeone, Barcelone galère, mais est soulagé par l'expulsion, avant la mi-temps, de Torres (qui avait ouvert le score). Pas vraiment à son aise, Messi voit Suarez claquer un doublé pour donner une légère avance aux Blaugrana. Mais une avance bien trop légère. Messi passe encore à travers au retour et Griezmann envoie l'Atlético dans le dernier carré (2-0). Peut-être la campagne de C1 la plus mal maîtrisée par Messi depuis ses premiers pas dans la compétition, en 2004. Le tenant sort donc de la compétition. Toujours pas de doublé.

Celtic, Mönchengladbach et Manchester City : tel est le menu proposé lors de la phase de groupes à Messi et consorts en 2016-17. Les Ecossais voyagent en Catalogne pour l'ouverture, et ils vont être reçus : 7-0 ! En grande forme avec son entente idéale avec Neymar (auteur de quatre dernière passe), Messi claque un triplé et une passe décisive. C'est ce qu'on appelle faire des débuts tonitruants. Absent lors de la victoire, de justesse, des siens à Mönchengladbach, Messi envoie un nouveau triplé face au Manchester City de... Guardiola. Ce soir-là, sans vraiment être en vue pendant toute la partie, il a été diaboliquement efficace avec trois buts sur trois occasions. Tout cela, avec une passe décisive pour Neymar (4-0). Deux matches. Six buts. Messi est sur des bases intéressantes...

Si le Barça se fait renverser dans les grandes largeurs à l'Etihad (malgré une ouverture du score de Messi), les Catalans s'emparent tout de même de la première place du groupe à la faveur de succès à Glasgow (2-0, doublé de Messi) et face à Gladbach (4-0, un but pour Messi). Vous l'avez compris, Messi termine avec dix buts à la fin de la première phase ! Et pourtant, son élan ne sera pas le même lors de la phase finale. D'abord fantomatique, comme son équipe, sur la pelouse du Parc des Princes (0-4), Messi, même s'il transforme un penalty, n'est pas si mieux lors de la mythique remontada (6-1). Et que dire du quart de finale face à la Juventus Turin. Dybala lui vole la vedette en Italie. S'il distribue bien, ses coéquipiers ne sont pas réalistes à la conclusion et prennent une véritable claque (0-3). Toujours inspiré au retour, sans pour autant être génialissime, à l'image de ses nombreuses frappes hors-cadre, Messi quitte la C1 encore dès les quarts. Décidément.

En septembre 2017, le Barça a l'occasion de se venger en héritant de la Vieille Dame en phase de poules. Messi ne rate pas l'occasion en claquant un doublé, en étant à l'origine de l'autre but des siens et même d'un poteau. Il a une soif de revanche, et la Pulga l'a montré (3-0).

«Messi a fait la différence lors des deux matches, on parle du meilleur joueur du monde»

Un autre but face à l'Olympiakos, avec deux rencontres débutées sur le banc, Messi, comme le Barça, est tranquille. En huitièmes, c'est une vieille connaissance qui se présente : Chelsea. À Stamford Bridge, dans un grand match, Iniesta profite d'une erreur de Christensen pour servir Messi. La Pulga, au sang-froid absolu, termine et donne le nul au Barça (1-1). Le retour va faire entrer l'Argentin dans l'histoire puisqu'il va atteindre la mythique barre des 100 buts dans la compétition. Messi s'occupe de tout en marquant deux fois et en délivrant une passe décisive à Dembélé. «Messi a fait la différence lors des deux matches, on parle du meilleur joueur du monde», reconnaît Conte, l'entraîneur des Blues. Avec la Roma au tour suivant, Barcelone espère enfin retrouver le dernier carré. C'est d'ailleurs très bien parti avec ce net succès 4-1 à l'aller, avec un Messi "seulement" à l'origine du premier des deux buts contre son camp des Romains. Mais le retour va tourner au fiasco. Pour l'une des pires remontada de l'histoire. Avec l'une des pires prestations de Messi (0-3, élimination).
 
De retour pour tenter de se racheter en 2018-19, Messi suit des bases très élevées avec ses douze buts en neuf matches, dont un triplé à Eindhoven et quatre doublés devant Tottenham, Lyon, Manchester United et Liverpool en demi-finale aller. Après l'éclatant succès 3-0 du Camp Nou, la perspective d'un retour en finale est plus que jamais probable. Le Barça ne peut pas être capable de subir un nouvel affront. Et pourtant. A Anfield, devant des Reds sans Salah, ni Firmino, les Catalans s'écroulent. Origi une fois, Wijnaldum deux fois, puis encore Origi, sur le corner resté mythique d'Alexander-Arnold. Face à cette marée rouge, Messi n'existe quasiment pas. Ce soir-là, FF écrit au sujet de la prestation de la Pulga : «Sur certaines actions, c'était du Messi dans le texte. Quelques ouvertures senties, un vista hors du commun, une manière de voir ce que les autres perçoivent à peine, voire jamais. Mais sur d'autres, on a senti le génie de Rosario moins tranchant qu'à l'accoutumée. Fabinho lui a collé aux baskets toute la soirée, à l'instar de Matip, étonnament souverain, ou de Van Dijk. Sa relation avec Jordi Alba, toujours privilégiée, n'a pas été aussi florissante qu'à l'accoutumée et pis, Messi n'a cadré qu'une seule frappe, en angle fermée (67e). Ses cinq tentatives furent d'ailleurs bien isolées. Ses coéquipiers (Suarez, Alba, Coutinho) ne tirant qu'à trois reprises supplémentaires... Et alors qu'on aurait pu l'attendre dans le money time, la flamme n'est pas non plus venue de Messi. Ni de personne, au final...»

Lire : Les notes de Liverpool-Barça

Encore raté, donc, pour Messi. En septembre 2019, c'est une poule relevée qui est proposé à l'Argentin et au Barça avec, en plus du Slavia Prague, l'Inter Milan et le Borussia Dortmund ! Malgré deux nuls 0-0 à Dortmund et surtout à la maison face à Prague, le FC Barcelone obtient sa qualification dès la 5e journée. Avec Messi qui s'occupe de tout pour écarter Dortmund : un but et deux passes décisives pour un succès 3-1. La prestation d'ensemble catalane est loin d'être emballante. Le nul 1-1 décroché à Naples en huitième de finale aller, avec un Messi en-dedans, va également dans ce sens. Après la pause liée au coronavirus, Messi profite d'un Napoli trop tendre pour faire très mal. Un but, un penalty obtenu et une qualification pour le Final 8. Mais après Rome et Liverpool, Barcelone va signer la passe de trois : trois humiliations. Celle de 2020 est peut-être la plus ultime. A Lisbonne, le Barça égalise grâce à un but contre son camp d'Alaba (7e). Messi touche même le poteau (10e) et il y a cette impression que le club espagnol est dans son sujet. Avant la tempête, la tornade, le tremblement de terre : 1-4 à la mi-temps. Le double à la fin : 2-8 ! Le Bayern marque plus de buts que le Barça ne tente sa chance (7-8). Messi est dépassé, le Barça en crise majeure. Avec donc des envies de départ finalement envolées, trois buts lors de la phase de poules et un dernier match qui fait redescendre les Blaugrana à la deuxième place. Au Camp Nou, c'est la Juventus et surtout Cristiano Ronaldo qui rendent visite. La gifle est lourde (0-3), malgré dix tirs signés d'un Messi seul dans le désert. Face au PSG de Neymar, Messi va-t-il avoir la force de briser la terrible série d'éliminations de son équipe ?

Timothé Crépin