Soccer Football - Copa del Rey - Quarter-Final - Girona v Real Madrid - Montilivi, Girona, Spain - January 31, 2019 Real Madrid's Karim Benzema celebrates scoring their second goal with Vinicius Junior REUTERS/Albert Gea (Reuters)

Real Madrid : Karim Benzema et Vinicius, le nouveau duo de la Maison Blanche

Débarqué cet été de Flamengo, Vinicius, 18 ans au compteur, était attendu au Real Madrid comme la nouvelle pépite du football mondial. Après plusieurs mois compliqués, il semble confirmer ce statut. Et Karim Benzema n'y est pas pour rien.

Bienheureux celui qui aurait pu prédire le niveau de jeu actuel de Vinicius il y a encore quelques mois. Débarqué en Europe, lui qui avait été acheté pour 45 millions d'euros, le Brésilien n’entrait pas dans les plans de Julen Lopetegui, fraîchement arrivé sur le banc madrilène. Condamné à jouer à le Castilla, alors qu’il était pourtant considéré comme un joueur professionnel, Vinicius a dû cravacher pour remonter dans l’estime de son club, et a surtout profité des mauvais résultats de l’équipe première. Après un début de saison catastrophique, les Madrilènes n’avaient gagné que quatre de leurs dix rencontres de Championnat, avec en point d’orgue une défaite 5-1 contre l’ennemi barcelonais. Une humiliation qui coûtait sa place à Lopetegui et qui profitait dans un second temps à Vinicius Jr. Comme dit l’adage, le malheur des uns fait le bonheur des autres.

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L'effet Solari

En remplaçant Lopetegui sur le banc du Real Madrid, Santiago Solari n’a pas perdu de temps et a changé les choses très vite. Lui qui entraînait jusque-là les jeunes du Castilla, comptait bien guérir cette équipe malade. Benjamin Bruchet, qui suit le Real pour Furia Liga, détaille : «C’est lui (Solari) qui a accueilli Vinicius au Castilla. Il a eu des mots pour lui à son arrivée car il était entre deux eaux entre le football brésilien et européen. Il a su le cadrer, le faire rentrer dans le moule très facilement. La force de Solari est d’avoir recréé la concurrence en donnant du temps de jeu aux jeunes pour faire sortir de leur zone de confort les cadres qui se croyaient indispensable.» Le technicien a tout de suite fait confiance à sa pépite, en la titularisant dès son premier match sur le banc, contre Melilla en Coupe du Roi. Sur le banc pour le suivant, contre Valladolid en Championnat, il débloquait la situation en ouvrant le score à la 83e minute (son centre était dévié par un défenseur dans ses propres buts). Aux côtés de Karim Benzema, il donnait bien plus satisfaction que n’ont pu le faire Marco Asensio ou Gareth Bale plus tôt dans la rencontre, et commençait à se faire sa place dans le onze.

Une complémentarité frappante avec Karim Benzema

Sur l'année civile 2019, Vinicius a démarré onze des douze matches des Merengue. Il est désormais un des cadres de Solari, et son association avec le Français a permis au Real de trouver un nouveau souffle. Entre les deux, c’est une association gagnant-gagnant. «Il est clair que Benzema change quand il est avec Bale ou Vinicius, admet Bruchet. Un joueur qui provoque, joue dans les petits espaces, centre et frappe, ça aide Karim Benzema car il aime toucher le ballon, descendre pour organiser ses contre-attaques. Il a plus de cartes en main pour créer en ayant à ses côtés un joueur auto-suffisant et associatif, ce qui n’est pas le cas de Gareth Bale.» Si le Brésilien a redonné de l’allant offensif à l’ancien Lyonnais, il apprend aussi énormément à son contact. Vinicius lui-même déclarait récemment à son sujet : «il m’a très bien reçu ici, il m’encourage à chaque fois davantage. Pas seulement par les mots, mais aussi sur le terrain. À chaque fois que je joue avec lui, il me conseille pour prendre les meilleurs choix, il me transmet de la confiance. Je suis plus tranquille pour jouer.»

Karim Benzema et Vinicius se cherchent et surtout se trouvent. Ici, le une-deux entre eux mènera à un but du Français. (Capture d’écran/beINSPORTS)

Ce rôle de mentor semble très bien coller à Benzema, qui prend énormément de plaisir à jouer. En plus d’être décisif, le Français esquisse continuellement un sourire en jouant, et il cherche souvent le jeune Brésilien pour célébrer ses buts. Une communication non-verbale qui ne trompe pas, et qui n’est pas sans rappeler la bromance qu’il a vécu avec Cristiano Ronaldo. Sauf que cette fois, les rôles sont inversés. Benjamin Bruchet développe : «Ronaldo était très associatif avec Benzema, mais il recevait les ballons. Il était rarement au départ des actions, on le cherchait dans la surface. Souvent, Vinicius est au départ de l’action, il aime être impliqué dans les circuits de passe, centrer, et chercher Benzema comme point d’appui. Il est dans le débordement, là où les courses de Ronaldo étaient davantage orientées vers la surface. Vinicius, lui, cherche un point d’appui pour mieux exploser sur son côté.» La pierre angulaire de l’attaque madrilène désormais, c’est Benzema, et avec un joueur comme Vinicius pour combiner sur le côté gauche, il peut s’épanouir. Quant au Brésilien, il ne cesse d’apprendre au contact du Français. Et c’est tant mieux car, à 18 ans, il a encore plusieurs axes de progression, comme sa première touche de balle, sa gestion des efforts et surtout sa finition. Autant dire qu’avec Benzema, il est à bonne école.

«Ronaldo était très associatif avec Benzema, mais il recevait les ballons. Il était rarement au départ des actions, on le cherchait dans la surface. Souvent, Vinicius est au départ de l'action, il aime être impliqué dans les circuits de passe, centrer, et chercher Benzema comme point d'appui.»

Émile Gillet