Soccer Football - Super Cup - Real Madrid v Atletico Madrid - Lillekula Stadium, Tallinn, Estonia - August 15, 2018 Atletico Madrid's Thomas Lemar and Saul Niguez celebrate after the match REUTERS/Maxim Shemetov (Reuters)

Real-Atlético : zoom sur le match de Thomas Lemar, auteur d'une rencontre encourageante

Titulaire pour le premier match officiel de la saison de l'Atlético Madrid, Thomas Lemar a alterné entre le bon et le moins bon. Un ensemble au final encourageant, alors qu'il semble avoir déjà emmagasiné quelques principes de Cholo Simeone et qu'il remporte son premier titre sous ses nouvelles couleurs.

Trois positions, trois versions de Lemar, du bon, du moins bon et des progrès : Thomas Lemar a marché sur courant alternatif ce mercredi, mais pour un premier match officiel après des vacances écourtées - la faute à un beau parcours en Russie -, la partition est plutôt bonne. Aligné milieu droit en début de rencontre, poste auquel il n’a pas souvent eu l’habitude de jouer à Monaco, il s’est cantonné, pendant une demi-heure, aux tâches défensives ingrates mais nécessaires dans un côté animé par Marcelo et Isco. Avec application, sérieux et des sprints répétés pour compenser ses "dézonages" en possession du ballon. Résultat, trois interceptions sur son match, toutes du même côté, toutes en début de match. À la 33e minute exactement, à 1-1, le staff de l’Atlético décidait finalement d’intervertir les positions entre Koke et le nouveau numéro 11 des Colchoneros. Une décision qui libérait quelque peu Thomas Lemar de ses impératifs sans ballon, malgré un rendement pas toujours idoine sur attaque placée et à la percussion, une de ses qualités premières.

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Du déchet, peu dangereux proche du but mais une grosse activité

En effet, s’il a touché énormément de ballons (75 au total) et fut l’une des options prioritaires de l’Atlético pour construire ses actions, le Français a connu du déchet, notamment au moment de percuter, de dribbler et d’aller vers l’avant. Des pertes un peu plus logiques, risque et pressing madrilène obligent, mais il aurait été bienvenue d’assurer les conservations de balle sur son côté. Là, en milieu gauche, Lemar eut aussi du mal à trouver ses deux compatriotes les plus proches, Griezmann et Hernandez. Mais sa belle activité est à souligner. Son impact proche de la surface s’est aussi avéré restreint à la portion congrue. La faute au jeu et à la personnalité de l’Atlético, qui excelle dans le jeu direct et qui a encore offert une leçon de réalisme ce mercredi soir, mais la patte gauche de Lemar a toute sa place pour créer du danger via des tirs de loin ou des centres. En fin de match (voir plus bas), le champion du monde a tout de même retrouvé un second souffle, et c’est avec envie et réussite qu’il participait au retour en grâce de l’Atlético, bien aidé par les changements judicieux de Diego Simeone, et notamment celui d'Angel Correa.

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Bien mieux en 10

Ce regain de forme intervenait après un second repositionnement : plein axe. D’un milieu gauche, Lemar passait à un rôle de numéro 10 totalement libre, bien installé entre les lignes et mouvant à chaque période de possession. Là où Griezmann avait un peu peiné et bloquait le champ libre à son compatriote, il laissait au Guadeloupéen, avec sa sortie peu avant l’heure de jeu (57e), la possibilité de prendre le jeu à son compte, à l’aise dans cette mission d’organisateur et bien plus tranchant. Une fin de match on ne peut plus réussie, qui voyait Diego Costa égaliser sans que Thomas Lemar soit directement impliqué - même s’il lance son attaquant en profondeur au début de l’action -, et qui permet au tricolore de quitter l’Estonie le sourire aux lèvres. Il le peut, car si tout n’a pas été parfait et qu’il est noté 5 par FF, il remporte un premier titre. Il a aussi montré des signaux pouvant logiquement laisser penser à une intégration réussie dans ce collectif. Du haut de sa loge, Diego Simeone, suspendu, peut aussi se satisfaire de la performance de son nouveau poulain.

Antoine Bourlon