10.06.2017, Max Morlock Stadion, Nuernberg, GER, FIFA WM 2018 Qualifikation, Deutschland vs San MArino, Gruppe C, im Bild Elia Benedettini ( San Marino #23 ) nach dem 6:0 frustriert // during the FIFA World Cup 2018, group C qualifying match between Germany and San Marino at the Max Morlock Stadion in Nuernberg, Germany on 2017/06/10. EXPA Pictures © 2017, PhotoCredit: EXPA/ Eibner-Pressefoto/ Langer *****ATTENTION - OUT of GER***** *** Local Caption *** (Langer/EXPA/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Quelle est la sélection européenne la plus faible ?

Les éliminatoires pour l'Euro 2020 reprennent de plus belle en cette semaine de trêve internationale. Pendant que les cadors comme la France, l'Allemagne ou encore l'Angleterre tentent d'assurer la première place de leur groupe, d'autres nations voudraient simplement exister. Parmi ces petits poucets, lequel accuse les plus mauvais résultats de ces dernières années ? Zoom sur les "petits" d'Europe.

Gibraltar, Iles Féroé, Andorre, Saint-Marin ou encore Liechtenstein. Leur point commun : toutes ces micros-nations participent aux qualifications pour l’Euro 2020 et elles pointent toutes, avant cette semaine internationale, à la dernière place de leur groupe. Pas vraiment une surprise pour des équipes qui ont l’habitude de jouer les sparring-partners lors de chaque campagne qualificative à la Coupe du monde ou aux Championnats d’Europe. En même temps, pas facile de se mesurer aux (très) nombreuses grandes nations du football présentes sur le Vieux Continent, qui doivent tous les deux ans s’affronter pour savoir qui sera le dindon de la farce et devra rester à la maison pendant la phase finale de la compétition.

Lors de la dernière Coupe du monde en Russie, c’était l’Italie, quatre fois championne du monde, et les Pays-Bas, trois fois finalistes, qui n’étaient pas de la fête. La faute à une fédération européenne très fournie en qualité mais aussi en quantité : 55 sélections font partie de l’UEFA, contre seulement 10 en Amérique du Sud (CONMEBOL) et 35 en Amérique du Nord (CONCACAF), par exemple. Du coup, dans pratiquement chaque poule européenne de qualification, il y a une de ces (toutes) petites équipes qui n’a d’autre choix que d’affronter des grands joueurs, qui appartiennent à des clubs disputant la Ligue des champions. Alors que leur effectif est, bien souvent, constitué en grande majorité de joueurs amateurs.

Une sélection se détache dans la défaite : Saint-Marin

Résultat, les scores fleuves s’enchainent et faire ne serait-ce qu’un seul match nul lors de ces phases devient presque un exploit pour ces modestes délégations. D’ailleurs, entre Gibraltar, les Iles Féroé, Andorre, Saint-Marin et le Liechtenstein, aucune de ces équipes n’a pour l’instant remporté la moindre rencontre dans ces éliminatoires pour l’Euro 2020. Mention spéciale au Liechtenstein, qui a tout de même réussi à tenir la Grèce, championne d’Europe en 2004, en échec (1-1) lors de son dernier match en septembre, inscrivant ainsi son premier point dans la compétition. On peut également citer les Iles Féroé, qui ont inscrit trois buts en six rencontres disputées, soit la meilleure attaque parmi ces cinq nations.

Comme le veut l’adage, ou presque, on peut toujours trouver moins fort que soi. Parmi ces cinq mini-nations, il y en a une qui se détache dans la défaite : Saint-Marin. Ce sont bien eux les champions de la défaite. Cela ne fait aucun doute, tant la plus vieille république du monde, comme ses habitants la surnomment, bat tous les records en termes de raclées subies et de constance dans les contre-performances, même si on la compare à ces quatre autres formations. Et pour l’illustrer, commençons par le commencement, ou plutôt par la fin… du classement FIFA. Car les Saint-Marinais pointent au 210e rang du football mondial (sur 210) derrière tous les minuscules archipels des Caraïbes comme Montserrat (187e) ou encore les îles Turques-et-Caïques (206e), mais aussi derrière le Sri Lanka (202e) ou encore les Tonga (205e). Et pour cause, ils n’ont gagné qu’un seul match dans toute leur histoire sur exactement 150 rencontres officielles disputées (et trois matches nuls). C’était une rencontre amicale face au Liechtenstein, remporté 1-0 le 28 avril 2004.

Depuis cette victoire, Saint-Marin n’a eu cesse de dégringoler au classement FIFA. Malheureusement pour lui, dès qu’une équipe est ajoutée au grand classement mondial du ballon rond (qui s’est beaucoup élargi ces quinze dernières années) et que cette équipe remporte un match, elle passe automatiquement devant. Conséquence directe, entre 2004 et 2019, Saint-Marin a perdu 46 places.

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé, depuis bientôt trente ans. Ce micro-Etat enclavé dans le nord-est de l’Italie participe à sa première compétition officielle lors des qualifications à l’Euro 1992. Il tombe dans un groupe relativement homogène avec l’Ecosse, la Suisse, la Roumanie et la Bulgarie. Il perdra tous ses matches, encaissant 33 buts en 8 rencontres, n’inscrivant qu’un seul petit but, lors de la défaite à domicile face à la Roumanie (1-4). C’est pourtant loin d’être la pire campagne des Saint-Marinais, qui n’ont que très peu progressé depuis en termes de niveau de jeu. Ils se sont notamment inclinés 13-0 contre l’Allemagne en 2006 et ont encaissé 47 buts, dont 10 contre la Pologne (record pour eux) lors des qualifs pour le mondial 2010.

Rebelote deux ans plus tard, aux qualifications pour l’Euro 2012 : 49 buts encaissés dont 11 contre les Pays-Bas (également un record pour eux). Malgré toutes ces déconvenues, que certains qualifieront d’humiliations, les joueurs de Saint-Marin continueront de représenter fièrement leur pays. Un pays qui, par ailleurs, est comparable en taille à Monaco et moins peuplé que la principauté azuréenne. Pourtant, le Rocher n’est représenté que par un club de Ligue 1 et pas par une sélection nationale. Quoi qu’il en soit, Giampaolo Mazza, séléctionneur de Saint-Marin de 1998 à 2013, relativise, lorsqu’il prend sa retraite, sur le triste sort footballistique de sa sélection : «Les records négatifs sont quand même des records et j’espère laisser une trace. Désormais, les gens savent que Saint-Marin ne gagnera pas. Notre destin est de perdre. Mais notre grande force, c’est de continuer à essayer

«Notre destin est de perdre. Mais notre grande force, c'est de continuer à essayer.»

Justin Carayol