Soccer Football - Africa Cup of Nations 2019 - Group C - Senegal v Algeria - 30 June Stadium, Cairo, Egypt - June 27, 2019 Senegal's Sadio Mane in action with Algeria's Riyad Mahrez REUTERS/Amr Abdallah Dalsh (Reuters)

Quel bilan pour les stars dans cette CAN 2019 ?

Cette Coupe d'Afrique des nations 2019, remportée par l'Algérie, était considérée comme l'une des plus relevées de ces dernières années. Des stars au top de leur forme, qui espéraient toutes réaliser une grande compétition et ramener le trophée dans leurs pays respectifs. Voici le baromètre de ces têtes d'affiche.

Il a été étincelant

Riyad Mahrez (Algérie)
Capitaine et leader technique de son équipe, Riyad Mahrez a été l’un des grands artisans du sacre algérien. Avec l’aisance qu’on lui connaît, il a plus d’une fois déstabilisé les défenses adverses et fait des différences. En plus d’un apport offensif certain, il a aussi prouvé qu’il était capable de se mettre au service du collectif et de l’équipe. A plusieurs reprises, il a réalisé des retours défensifs efficaces qui ont permis à Atal puis Zeffane de se soulager. Mais l’attaquant de Manchester City a surtout été décisif dans cette Coupe d’Afrique. Auteur de 3 buts dont un coup franc qui restera dans les mémoires du peuple algérien (face au Nigeria en toute fin de match), Riyad Mahrez a prouvé qu’il faisait partie des meilleurs joueurs du continent.

Il a performé

Sadio Mané (Sénégal)
L’attaquant star de Liverpool était attendu cette année. D’abord parce qu’il avait réalisé une saison monstrueuse en Angleterre mais aussi et surtout parce que tout un peuple comptait sur lui pour enfin amener le Sénégal sur le toit du continent pour la première fois de son histoire. Et si, après avoir purgé sa suspension lors du premier match de poules, Sadio Mané a eu du mal à entrer dans la compétition, il est monté en puissance tout au long de cette dernière. Toujours très percutant sur le front de l’attaque, il a été l’atout offensif numéro un des Lions de la Teranga et a inscrit 3 buts. Des statistiques qui auraient pu être plus belles encore s’il n’avait pas manqué deux penalties. Mais après une saison particulièrement longue, Sadio Mané a quand même permis aux siens de disputer une finale de CAN, dix-sept ans après.

Ils ont assuré le minimum

Mohamed Salah (Egypte)
Si l’Egypte a été décevante dans cette compétition, ce n’est pas le cas de toute son équipe. Outre la prestation remarquée de Mahmoud Trezeguet, Mohamed Salah a lui été efficace. Quand même bien loin de celui que l’on voit évoluer sous les couleurs des Reds, l’attaquant égyptien a tout de même répondu présent lorsque son équipe en avait besoin. Deux buts dont un joli coup franc qui ont permis à l’Egypte de faire un sans-faute en poules. Il n’a cependant pas pu éviter l’élimination des siens en huitièmes face à l’Afrique du Sud. Trop seul dans une très faible équipe égyptienne, il a quand même réussi à sortir du lot. Honorable.

Kalidou Koulibaly (Sénégal)

Considéré comme l’un des meilleurs défenseurs du monde actuellement, Kalidou Koulibaly n’a pas montré tout l’étendue de son talent dans cette CAN, même s'il a fait preuve de sérieux tout au long de la compétition. Pas anodin si son équipe n’a encaissé que deux petits buts dans cette Coupe d’Afrique. Mais on attendait forcément plus de leadership et d’autorité pour le joueur qui sortait d’une grosse saison avec Naples. Associé à Sané puis Kouyaté, il a semblé manquer de complémentarité avec ses coéquipiers, peut-être un peu trop «similaires». Parfois peu serein dans ses relances, il aura par contre survolé la compétition dans les duels grâce à son impact physique. Son absence en finale face à l’Algérie a peut-être été préjudiciable.

Naby Keita (Guinée)
Il n’a joué que deux matches dans cette compétition mais a montré qu’il était indispensable dans l’entrejeu guinéen. Blessé avec Liverpool, Naby Keita avait été contraint de débuter sur le banc le premier match de poules. Mais dès son entrée, sa qualité technique et sa capacité à casser les lignes ont permis à son équipe de montrer un meilleur visage, surtout offensivement. Dans des conditions climatiques difficiles, il a aussi eu du mal à tenir physiquement dans ses matches. Face au Nigeria, il aura beaucoup tenté avec plus ou moins de réussite et aura surtout beaucoup subi de fautes. Le milieu guinéen finira même par faire une «rechute» qui obligera son entraîneur à le faire sortir. Il ne foulera plus les pelouses de la CAN par la suite. Une certaine frustration pour lui mais aussi pour son équipe qui est drastiquement différente lorsqu’il est absent.

Ils ont déçu

Hakim Ziyech (Maroc)
Suite à sa grosse saison à l’Ajax, on espérait un grand Hakim Ziyech dans cette CAN. Et pourtant, il n’a été que l’ombre de lui-même. Un joueur cramé physiquement et mentalement qui n’aura jamais réussi à sortir la tête de l’eau, bien au contraire. Après une préparation pourtant pleine de promesses, le maître à jouer marocain a sombré. Il n’a pas été à la hauteur de l’évènement et surtout à la hauteur de son statut. Jamais décisif (aucun but et passe décisive), il a aussi coûté l’élimination des siens en loupant un penalty en toute fin de match face au Bénin. Un échec cuisant pour lui qui rêvait secrètement de soulever une Coupe d’Afrique avec le Maroc. Il devra relever la tête tout comme son pays qui a connu un énième échec.

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Nicolas Pépé (Côte d'Ivoire)
Cette année, le Championnat de France découvrait le talent de Nicolas Pépé. Celui qui affolait les pelouses de France, décisif à 33 reprises en 38 matches, n’aura pas réussi à l’être pendant cette Coupe d’Afrique. Beaucoup trop discret dans son couloir droit, il a fini par perdre sa place dans le onze ivoirien au profit de Wilfried Zaha. Physiquement pas au niveau d’une Coupe d’Afrique, il a traversé la compétition tel un fantôme. Même s’il a parfois eu quelques fulgurances, il n’a jamais réussi à combiner avec ses partenaires, la faute à un manque d’automatisme criant avec ses coéquipiers d’attaque. A 24 ans, il incarne cette nouvelle génération ivoirienne qui devra montrer plus pour espérer broder une troisième étoile sur le maillot des Eléphants.

Hanif Ben Berkane