pastore (javier) (F.Faugere/L'Equipe)

Que restera-t-il de Javier Pastore au PSG ?

Tantôt passionnante, souvent frustrante, toujours ambivalente, l'histoire d'amour entre le Paris Saint-Germain et Javier Pastore devrait s'achever cet été après sept années. Pour quel bilan ?

Sept ans, c'est long. C'est rare, aussi, en terme de fidélité à un club de foot. Doyen de l'effectif parisien avec ses sept saisons de présence continue depuis son transfert retentissant en 2011, Javier Pastore s'apprête, sans doute, à quitter la capitale cet été avec un sentiment d'inachevé. Voire de gâchis dans l'esprit de certains supporters, entraîneurs et observateurs. Pourtant, il y a des chiffres et des images qui marquent. Avec ses 45 buts, l'esthète argentin pointe à la quinzième place des meilleurs réalisateurs historiques du PSG, entre David Ginola (44) et Lucas (46).

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Pas forcément anecdotique, tout comme ses 261 apparitions sous le maillot parisien et ses seize trophées remportés (en attendant un probable cinquième titre de champion et une possible quatrième Coupe de France). Ce qu'on ne compte plus, en revanche, ce sont ses blessures à répétition, ses matches traversés comme une ombre ou ses coups d'éclat restés sans suite. Pourtant, au milieu de tout cela, il y a de vraies performances de choix en Ligue des champions, à l'image de son but à Barcelone, en avril 2013, ou de son chef-d'oeuvre face à Chelsea, un an plus tard. Insuffisant, cependant, pour laisser une véritable trace, d'autant que ces deux inspirations n'ont pas été suivies d'une qualification...

Stagnation, coups d'éclat et incompréhension(s)

Alors, finalement, que retenir du (long) passage de Javier Pastore à Paris ? Qu'il n'a pas suffisamment progressé, qu'il a même souvent donné l'impression de stagner ? Ou plutôt qu'il fallait l'accepter tel qu'il est, c'est à dire un artiste à l'inspiration fluctuante ? L'incompréhension est peut-être là, et elle ne s'effacera sans doute jamais. À vouloir faire de Pastore ce qu'il n'est pas, le PSG et ses entraîneurs successifs se sont peut-être trompés. À réclamer une place de taulier qu'il n'a jamais été, le joueur s'est sans doute également fourvoyé. Jusqu'à cet aveu au micro de la radio Onda Cero, il y a quelques jours : «Mon cycle est terminé et je suis en train de le comprendre.»

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S'il a bien tenté d'édulcorer ses propos après la victoire face à Monaco en finale de la Coupe de la Ligue samedi dernier, le doute n'est plus franchement permis. Il entourera toujours, en revanche, la trace laissée par le numéro 27 au PSG. Il faudra se contenter des souvenirs, des arabesques, des petits ponts, des passes lasers. Ou regretter l'inconstance, les allers-retours à l'infirmerie, le manque de confiance. Ce qu'il restera de Pastore, finalement, ce sont des questions. Beaucoup de questions, que sept saisons n'auront pas suffi à balayer.

C.C.