Martin Odegaard of Vitesse during the Dutch Eredivisie match between Vitesse Arnhem and FC Utrecht at Gelredome on November 10, 2018 in Arnhem, The Netherlands *** Local Caption *** (L'Equipe)

Que devient Martin Odegaard (Vitesse Arnhem), qui fête son 20e anniversaire loin du Real Madrid auquel il appartient toujours ?

Il y a presque quatre ans, il débarquait au Real Madrid en tant que future pépite du club. Alors qu'il fête son 20e anniversaire, Martin Odegaard n'est pas encore à l'heure espagnole, et grandit en prêt au Vitesse Arnhem.

C'était en janvier 2015, il y a presque quatre ans. Martin Odegaard, reconnaissable à son visage poupon, pose fièrement avec son nouveau maillot blanc. A seulement 16 ans, le voici membre de la prestigieuse Maison blanche. Le milieu de terrain a connu une ascension fulgurante en Norvège, son pays natal. Après avoir débuté en pro en avril 2014 avec Stromsgodset, il a découvert les éliminatoires de Ligue des champions, et a été appelé en sélection en l'espace de quelques mois. Jusqu'à signer au Real Madrid, donc, pour un montant avoisinant les 3 millions d'euros. Encensé par son nouveau coéquipier Cristiano Ronaldo («Il a un grand avenir devant lui»), il espère bien se faire une place dans l'équipe première de Carlo Ancelotti. Mais c'est par la Castilla, entraînée à l'époque par un certain Zinédine Zidane, qu'il lui faudra d'abord passer.

A ce moment-là, Martin Odegaard est considéré comme l'avenir du Real. Il s'entraîne parfois avec le groupe pro, et remplace même Cristiano Ronaldo lors d'un match contre Getafe, en mai 2015 - les Merengue s'imposent 7 à 3, avec un triplé du Portugais. Trop peu pour convaincre. Alors le jeunot fait ses gammes avec la Castilla. 62 rencontres au total, entre février 2015 et décembre 2016, 5 buts et 8 passes décisives au compteur. Mais le football va vite, parfois trop vite, et de nombreux spectateurs du ballon rond sont déjà passés à la pépite suivante.

Médias, Ajax et intelligence de jeu

Au tout début de l'année 2017, le Norvégien, en quête de temps de jeu, est alors prêté au club d'Heerenveen en Eredivisie. Loin de la médiatisation parfois étouffante d'un club comme le Real, même si les médias suivent ses premières prestations avec intérêt. Il y évolue comme milieu relayeur ou ailier, sur le côté droit, et acquiert au bout de quatre mois une place de titulaire. Si les statistiques - 3 buts en 46 rencontres - ne jouent pas en sa faveur, le Madrilène s'illustre par son intelligence de jeu et devient l'un des piliers de son entraîneur, Jurgen Streppel. La finition n'est pas parfaite, mais le milieu apprend encore. Interrogé par AS en mars 2017, l'ancien international norvégien André Bergdolmo louait l'apport du club néerlandais dans la progression d'Odegaard : «Il s'est amélioré avec la Castilla, mais à Heerenveen, il a appris ce que signifiait vraiment être un professionnel.» Quelques mois plus tôt, l'ancien joueur du Borussia Dortmund déclarait même que le Norvégien ne «jouerait jamais» avec Madrid, et qu'il devrait plutôt choisir un club comme... l'Ajax.

Une finition à travailler

Sauf que Martin Odegaard est du genre têtu. De retour au Real au printemps 2018 après une fracture du métatarse, il ne fait pas partie des plans de son nouvel entraîneur, Julen Lopetegui, malgré sa participation aux matches amicaux de l'été. Ce qui le pousse à partir une nouvelle fois, toujours en Eredivisie, au Vitesse Arnhem. «J'espérais avoir une place au Real, disait-il à Marca en novembre. Je me suis entraîné tout l'été, et j'ai joué quelques minutes. Mais au final, nous avons décidé avec le club que la meilleure option pour moi était de partir en prêt.»

Comme lors de son précédent départ, le Norvégien s'illustre tout d'abord en tant que créateur grâce à sa technique et sa vision du jeu. Et ce malgré des débuts timides. Mais lors d'une rencontre contre Heracles - remportée 4 à 0 -, il a dévoilé l'étendue de sa palette : 59 touches de balle en 90 minutes, deux «passes clés», deux dribbles, une interception et une passe décisive. Il doit marquer davantage, certes, mais Odegaard se fait tout de même remarquer pour un superbe coup franc direct contre le FC Utrecht et pour son enroulé du pied gauche (voir ci-dessus) contre VVV-Venlo. Non pas sous les projecteurs, mais à son rythme, tranquillement. Avec ce même objectif qu'il y a quatre ans. Toujours dans Marca : «Mon objectif est clair : je veux jouer au Real Madrid un jour, et je fais tout pour. Je viens de renouveler mon contrat (en 2017), j'ai confiance (...) Je pense que je suis à l'endroit parfait pour passer un nouveau cap.» Et enfiler, un jour, ce maillot blanc qui ne semblera plus trop grand pour lui.

Cindy Jaury

«Mon objectif est clair : je veux jouer au Real Madrid un jour, et je fais tout pour. Je viens de renouveler mon contrat (en 2017), j'ai confiance.»