remy (loic) (FEVRE/L'Equipe)

Quand Loïc Rémy était au sommet de son art à l'OM

D'août 2010 à janvier 2013, Loïc Rémy a porté les couleurs de l'OM, qu'il retrouve ce dimanche avec Lille. Un passage marquant pour l'attaquant formé à Lyon mais qui a vécu les plus belles années de sa carrière à Marseille.

Loïc Rémy est le roi des Olympiques ! Le natif de Rillieux-la-Pape (banlieue lyonnaise) est formé à l'Olympique Lyonnais. L'espoir tricolore se révèle ensuite à l'Olympique Gymnaste Club de Nice (OGC Nice) et confirme à l'Olympique de Marseille (de 2010 à début 2013) avant d'apporter son expérience au Lille Olympique Sporting Club (LOSC) depuis 2018. Rémy à l'OM, c'est 111 matches soit son plus grand nombre d'apparitions avec un club. Le joueur d'1,85m a marqué à 42 reprises et délivré 13 passes décisives toutes compétitions confondues. Son palmarès avec le club phocéen se compose de deux Coupes de la Ligue en 2011 et 2012, et un Trophée des champions en 2011. Sous les ordres de Didier Deschamps, il aura connu à l'OM deux saisons fastes et prolifiques à un très haut niveau. De quoi être deux fois d'affilée le meilleur buteur du club (17 buts en 2011 et 22 en 2012 toutes compétitions confondues). Retour sur ses moments clés.

Pas la priorité de Didier Deschamps

Il faut savoir qu'à son arrivée en terre marseillaise, les cardiologues doivent se prononcer sur sa capacité à rester un joueur de haut niveau sans mettre sa santé en danger, après une inquiétante visite médicale qui révèle une anomalie cardiaque. Anomalie fort heureusement sans gravité. Il lui faut ensuite un peu de temps pour supporter le poids de son nouveau maillot surtout qu'il n'était pas au départ le joueur espéré... «Quand j'ai signé, je savais que le coach aurait préféré un joueur comme Luis Fabiano, déclare-t-il dans L'Équipe en novembre 2010. Il fallait le conforter dans l'idée que, s'il n'avait pas eu l'homme qu'il souhaitait, il avait, en contrepartie, un joueur prêt à tout pour réussir. Ça passait par le travail, le sérieux.» Le joueur alors âgé de 23 ans fait ses preuves assez vite en signant notamment un doublé face à Lille à l'occasion d'un succès 3-1. Lors de la victoire record 7-0 à Zilina, le 3 novembre 2010, les Marseillais remportent la plus large victoire de leur histoire en C1. Rémy participe à la fête en y allant de son but. Toujours en Ligue des champions, ce dernier remet ça au Spartak Moscou (0-3).

Celui qui était souvent comparé à Thierry Henry connaît alors avec l'OM une belle aventure européenne aux côtés de Gignac, Lucho Gonzalez, Valbuena ou Heinze, atteignant les huitièmes de finale contre Manchester United (0-0 ; 1-2) en 2011. Au moment de faire le bilan de la première saison de son protégé, Didier Deschamps explique à France Football : «Loïc confirme ses très bonnes dispositions dans l'axe ou sur le côté droit. Il a beaucoup de facilité ; il est aérien. Il a la faculté de pouvoir jouer aux deux postes. Ça demande une adaptation, car le déplacement et le travail défensif sont différents. Mais il est efficace aux deux postes. Je crois que ce qui lui est arrivé en début de saison lui a beaucoup servi. Mais il a aussi et surtout le potentiel. Et il est en confiance. À Marseille, où rien n'est aisé, il a beaucoup appris et il s'est libéré de tout ça. Et puis, il a ce qui est si dur à contrer dans le football : la vitesse.» L'OM fait aussi un très bon Championnat avec à la clé une précieuse deuxième place.

Un récital puis un exploit face à Dortmund

Pour sa deuxième année olympienne, le jeune Français entame très fort sa saison avec un but lors du succès fou 5-4 face à Lille lors du Trophée des champions. Dans la foulée d'un doublé contre Évian-TG (2-0), Rémy signe, le 28 septembre, une prestation remarquable face à Dortmund en Ligue des champions (3-0) avec un beau but (d'une frappe limpide) et deux passes décisives. L'attaquant de pointe est également l'un des grands artisans de la dernière victoire olympienne en date contre Paris (un but lors du 3-0 au Vélodrome, le 27 novembre 2011). Puis l'ancien Lyonnais inscrit le but de l'espoir à l'occasion du match exceptionnel remporté 3-2 à Dortmund, le 6 décembre 2011. Le coach de l'OM, Didier Deschamps, avait souligné la qualité de son attaque : «Quand les trois de devant sont bien disposés, jouent sur leurs qualités, Mathieu (Valbuena) et Dédé (Ayew) dans la mobilité, Loïc (Rémy) sur sa vitesse, on a une animation offensive intéressante.» Le futur joueur de Chelsea réalise un autre doublé face au LOSC, son club actuel (2-0), le 15 janvier 2012. Les Marseillais font une nouvelle saison splendide en C1, atteignant les quarts de finale face au Bayern Munich (0-2 ; 0-2) après l'exploit d'avoir battu le champion en titre, l'Inter Milan (1-0 ; 1-2), au tour précédent.

En revanche, cette année-là, l'OM marque le coup en L1 et termine à une triste 10e place... Didier Deschamps est alors remplacé par Élie Baup. Avec Élie Baup comme entraîneur pour la saison 2012-13, Rémy peine à retrouver son efficacité qu'il avait avec Deschamps et vit un début de saison très difficile. Seulement un but anecdotique inscrit lors de la défaite 4-1 à Lyon en 14 matches de L1. Il se consolera un peu en Ligue Europa avec un doublé lors de la victoire 5-1 contre Limassol. À son actif, deux buts et une passe décisive en 7 matches de C3. Le joueur de 26 ans sera invité à partir en janvier 2013. Il trouve une porte de sortie aux Queens Park Rangers. Depuis un an et demi, l'ancien Marseillais a retrouvé la Ligue 1 sous les couleurs de Lille. En 55 rencontres jouées, il totalise 18 buts, dont 11 cette saison, toutes compétitions confondues. Fort de ses 33 ans, il apporte tout son vécu à un groupe jeune. «Loïc nous donne son expérience, une meilleure maîtrise technique entre les lignes et son sens du déplacement», expliquait Christophe Galtier à L'Équipe, le 4 février. Au moment de retrouver son ancien club, Rémy espère y ajouter l'efficacité, lui qui n'a marqué qu'une seule fois en sept rencontres face à l'OM. C'était en 2008, pour permettre à Lens d'arracher un nul miraculeux (3-3) alors que Marseille menait 3-0 à la mi-temps.

Julien Philipakis