thiago silva kimpembe (presnel) marquinhos (A.Mounic/L'Equipe)

PSG : Thiago Silva, bien plus qu'une simple absence face à Naples

Officiellement forfait depuis mardi soir, Thiago Silva manquera la réception de Naples en Ligue des champions. Une absence loin d'être anodine et qui pourrait se faire ressentir bien plus qu'on ne le pense pour le PSG.

«Demain, retour à la Ligue des champions. Malheureusement, je ne serai pas sur le terrain. Ce sont des choses qui arrivent dans notre profession. Mais je fais confiance à mon équipe. Que Dieu vous bénisse les gars.» Le message est tombé sur Instagram mardi peu avant 19 heures. Alors que Thomas Tuchel, l’entraîneur du PSG, avait expliqué plus tôt dans la journée que Thiago Silva effectuerait un dernier test ce mercredi matin, tout en avouant qu’il serait «très difficile» de voir le Brésilien face à Naples, le défenseur a officialisé lui-même son forfait. Ses ischio-jambiers le faisant trop souffrir. Il sera en tribunes ce soir, au Parc des Princes.

Il ratera ainsi son troisième match de la saison après le déplacement à Rennes, où il avait été laissé sur le banc (3-1), et la réception d’Amiens samedi dernier (5-0) où il était déjà trop juste. Mais si cela ne se voit pas en Ligue 1, tant le PSG est ultra-dominateur, son forfait pourrait bien se faire sentir davantage devant les Napolitains de Carlo Ancelotti.

O Monstro est de retour

Oui, il y a Neymar. Oui, il y a Mbappé. Oui, il y a Verratti. Mais dans la catégorie des meilleurs joueurs du Paris Saint-Germain depuis le début de saison, il ne faut surtout pas oublier Thiago Silva. À 34 ans, et alors qu’il dispute sa septième saison en Ligue 1 sous la tunique parisienne, le Brésilien semble être redevenu O Monstro. Et ce depuis plusieurs mois, notamment lorsqu’Unai Emery avait décidé de le placer sur le banc lors du huitième de finale aller de la Ligue des champions sur la pelouse du Real Madrid en février dernier. Sans lui, le PSG n’avait pas résisté à Ronaldo et sa bande (1-3), et il avait effectué un retour salvateur au Parc (noté 7 par FF), mais insuffisant pour éviter une nouvelle désillusion aux siens en C1 (1-2).

Au fur et à mesure de cette année 2018, Thiago Silva est monté en puissance pour à la fois tout rafler en France avec le PSG (5e du classement des Étoiles FF pour la saison 2017-18 de L1) et réaliser une très bonne Coupe du monde. Il a d’ailleurs été élu dans le onze type de la compétition par les fans. Un retour en grâce dans son propre pays qui lui fait le plus grand bien. Tite a remis en confiance un Thiago Silva marqué à jamais par l’épisode des larmes de la Coupe du monde 2014 et qui a bien eu du mal à s’en dépêtrer, que ce soit en Amérique du Sud ou en Europe.

Sa meilleure réponse devait être donnée sur le terrain. Aujourd'hui, tout cela semble être du passé. Sûr de lui, puissant et précis dans ses interventions, véritable leader de son équipe, Thiago Silva vit presque une seconde jeunesse. Et cela se poursuit bien sûr depuis le début de la présente saison. L’arrivée de Thomas Tuchel, qui l’a conforté dans son statut de capitaine et d’incontournable, a sans doute dû le motiver encore plus. Comme en témoignent ses différentes prises de parole au sujet de son entraîneur. «Il a apporté beaucoup de choses positives, de la responsabilité, déclarait Thiago Silva en août. Mais toujours en essayant d’être content. J’espère que c’est juste le commencement.» «On est content d’avoir un entraîneur avec une personnalité différente», prolongeait-il auprès du Parisien, laissant au passage transparaître que son entente avec Unai Emery était loin d’être au beau fixe.

Qui pour le remplacer face à Naples ?

Aujourd’hui, il n’est donc sûrement pas usurpé de l’inclure parmi les meilleurs de la planète à son poste, au même titre que les Sergio Ramos, Mats Hummels, Giorgio Chiellini, Diego Godin ou Raphaël Varane pour ne citer que ces cinq-là. Face à Naples, dans une rencontre qui pourrait s’avérer décisive pour la première place voire pour la qualification en huitièmes de finale, être privé de son capitaine dans la forme qui est la sienne va sûrement faire passer quelques sueurs froides au public du Parc des Princes. Un Thiago Silva qui connaît en plus très bien le Championnat et le style italien pour avoir débuté sa carrière en Europe pendant trois ans au Milan AC. Une connaissance qui aurait bien sûr été un avantage. D’autant plus que derrière lui, les préposés au poste de défenseur central sont loin de rassurer, chacun dans leur cas. Il y a d’abord Presnel Kimpembe, actuellement dans une belle galère entre son expulsion face à Lyon avant la trêve internationale (synonyme de trois matches de suspension en Ligue 1) et le visage bien fébrile affiché avec l’équipe de France devant l’Islande et l’Allemagne.

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Malgré cet état de forme, il devrait, sauf grosse surprise, être aligné. À ses côtés, on imagine bien Marquinhos, auteur d’une prestation aboutie devant Amiens samedi (5-0). Sauf que, depuis le début de saison, l’ancien de la Roma est trimbalé entre la défense et le milieu, avec l’obligation, à chaque changement, de reprendre ses marques. À noter que le duo Marquinhos-Kimpembe n’a évolué qu’une seule fois ensemble cette saison, à Rennes. Enfin, l’autre option mène à Thilo Kehrer (22 ans, 14 minutes de C1 cette saison face à Belgrade). Hésitant, ayant besoin de s’adapter, lors de ses débuts, l’Allemand est de mieux en mieux depuis un mois. Mais on le sait, la C1, c’est toute autre chose...

Timothé Crépin