LA CORUNA, ESPANA - AGOSTO 20: Marcelo dando indicaciones en el partido entre el Deportivo la Coruna - Real Madrid, jornada 1 de La Liga Santander 2017-2018 en el Estadio de Riazor el 20 de Agosto de 2017 en la Coruna, Espana. (Photo: Suso Carleos / Cordon Press) Cordon Press *** Local Caption *** (Suso Carleos/CORDON/PRESSE SPO/PRESSE SPORTS)

PSG-Real : Marcelo, les étapes d'une progression épatante

Marcelo a été un des hommes forts du Real Madrid au match aller contre le PSG. Le Brésilien s'est imposé comme une référence au poste de latéral gauche, au point d'être souvent considéré comme le meilleur.

Dans un moment d’euphorie totale, Marcelo glisse sur la pelouse d’un Santiago-Bernabeu en fusion, pointant du doigt son entraîneur Zinédine Zidane, tout sourire, avant de prendre sa tête à deux mains comme pour le remercier. Le Brésilien vient d’inscrire le troisième but du Real Madrid qui récompense son énorme prestation. Un une-deux avec Kroos puis un décalage côté gauche vers Asensio avant d’être à la réception du centre de l’Espagnol pour ajuster Areola (3-1, 86e). Marcelo vient d’achever le PSG dans ce huitième de finale aller de Ligue des champions. Une action digne d’un grand attaquant ou plutôt d’un défenseur pas comme les autres.

Débuts difficiles pour le successeur de Roberto Carlos

Aujourd’hui, Marcelo est le dernier vestige de la période Ramon Calderon (2006-2009) au Real Madrid. C’est sous le prédécesseur de Florentino Pérez que l’international brésilien débarque à la Casa Blanca. En novembre 2006, le président Calderon annonce l’arrivée imminente d’un jeune prodige très courtisé. «C’est un garçon très jeune, il va apporter sa fraîcheur et sa joie au club», annonce-t-il en conférence de presse. Le Real Madrid débourse 6,5 millions d’euros pour le joueur de 18 ans qui évoluait à Fluminense. Sa première apparition sous le maillot madrilène est compliquée lors d’une défaite contre La Corogne au Riazor (0-2). À l’image du début de son aventure en Espagne.
 
«Marcelo vient remplacer Roberto Carlos le jour où il décide de partir», déclare Calderon en 2006. Ce jour arrive en juillet 2007, le champion du monde quitte le club pour Galatasaray. Bernd Schuster, coach des Merengue, installe alors le jeune Marcelo au poste de latéral gauche mais ses prestations sont moyennes. Le Brésilien affiche des lacunes défensives et récolte déjà les sifflets d’un public exigeant. Pour le soulager, Schuster et son successeur Juande Ramos (2008-2009) n’hésitent pas à le faire monter d’un cran. Aligné milieu gauche, il inscrit son premier but avec le Real en février 2009 contre Gijon (4-0) et enchaîne les bons matches à son nouveau poste.

Rigueur, travail et Mourinho

Sous Manuel Pellegrini (2009-2010), Marcelo retrouve sa place de latéral gauche tout en pouvant dépanner un peu plus haut. Il réalise une saison pleine (4 buts, 9 passes décisives en 43 matches) et commence vraiment à s’imposer au Real Madrid. Mais c’est le passage de José Mourinho (2010-2013) qui va tout changer pour lui. Au départ, le technicien portugais n’est pas convaincu par Marcelo. Il souhaite même l’arrivée de Kolarov, refusée par Florentino Pérez pour des raisons financières. Le Brésilien est à l’écoute des conseils du Portugais qui lui apporte une rigueur tactique et défensive. Il conserve ses qualités d’ancien joueur de futsal mais se montre plus dur dans les duels et plus costaud dans son couloir. En mars 2011, il est le grand artisan de la qualification – tant attendue – du club en quarts de finale en sortant Lyon (1-1, 3-0) avec un but et une passe décisive au match retour. «C’est un bon travailleur, un modèle d’optimisme et d’énergie qui ne pose jamais de questions inutiles», se réjouit un Mourinho conquis après la victoire.

Marcelo, entouré de Cristiano Ronaldo et de José Mourinho, en 2012. (FRANCESCA CECIARINI/CORDON/PRE/PRESSE SPORTS)

La progression de Marcelo est fulgurante et ce dernier reconnaît volontiers l’apport indéniable de Mourinho dans son jeu. «J’ai beaucoup appris avec Mourinho et je veux continuer à apprendre. La majorité des latéraux brésiliens se sont toujours caractérisés par une belle capacité à attaquer, mais il faut aussi défendre. Je suis très reconnaissant envers Mourinho qui me fait confiance, mais je dois encore continuer à travailler dur. Je vis un très bon moment. Je suis heureux en dehors du terrain et cela se ressent lors des matches», admet-t-il en conférence de presse en août 2012.

«J'ai beaucoup appris avec Mourinho»

Une apogée et trois Ligues des champions

Il faut attendre le départ de Mourinho pour assister à ce qui ressemble à l’âge d’or de Marcelo. En avril 2016, il est adoubé à la télévision espagnole par le pionnier Roberto Carlos qui dit le considérer comme le meilleur latéral gauche au monde. Pour beaucoup, l’exercice 2016-17 est probablement un des plus réussis par l’international brésilien (3 buts, 14 passes décisives en 47 apparitions). Une saison incroyable au bout de laquelle il remporte une quatrième Liga et surtout une troisième Ligue des champions.
 
Marcelo sait désormais contenir les meilleurs attaquants européens et continue d’apporter offensivement en multipliant les débordements, les centres et les efforts. Il a aussi l’habitude de répondre présent dans les grands rendez-vous : buteur en prolongation, dans la séance de tirs aux buts ou passeur décisif, il est un joueur clé lors des trois finales européennes. Critiqué depuis le début de saison pour des performances décevantes, il a encore une fois élevé son niveau contre le PSG au match aller. Pour renverser le Real Madrid, Paris devra parvenir à contenir Marcelo l’attaquant, mais aussi, et surtout, à déstabiliser le latéral défensif.

Clément Gavard