À la 79e minute du match contre Lyon, Cavani a refusé de laisser Neymar frapper le penalty obtenu par les Parisiens. (F.Porcu/L'Equipe)

PSG : Neymar-Cavani, ça se tend

Contre l'OL (2-0), Neymar, malgré les consignes de son entraîneur, a voulu tirer le penalty à la place de Cavani. Comme face à Saint-Étienne il y a trois semaines.

La guerre des coups de pied arrêtés aura-t-elle lieu ? Et plus globalement celle des ego ? Il est trop tôt pour le dire avec certitude, mais les deux questions méritent d'être posées à la vue de deux situations contre Lyon (2-0), hier soir, où Edinson Cavani et Neymar ont clairement été en concurrence.

À la 57e minute, le PSG obtient un coup franc. Cavani souhaite récupérer le ballon pour le tirer mais Daniel Alves l'en empêche. Le latéral et l'ancien Napolitain échangent et, clairement, ils ne sont pas du même avis. En fait, le latéral donne le ballon à Neymar car il veut que ce soit lui qui frappe plutôt que l'Uruguayen. L'ancien Barcelonais cadre mais Lopes est à la parade.

Vingt-deux minutes plus tard, Mbappé obtient un penalty. Cavani s'empare du ballon mais Neymar vient le voir pour lui demander de le lui laisser. « Edi » refuse. Déjà, contre Saint-Étienne (3-0) le 25 août, une scène similaire s'était produite. Ce soir-là, Cavani avait marqué ; hier, sa frappe puissante a été repoussée sur sa barre par Lopes.

Cette attitude du Brésilien peut surprendre. Interrogé hier en conférence de presse, Unai Emery n'a pas voulu dire qu'une hiérarchie avait été établie : «On en a parlé. On a besoin de leur travail en commun. Après, on va arranger ça entre nous. Je laisse les joueurs s'entendre sur le terrain pour savoir qui frappe, a confié le Basque. Mais si ce n'est pas le cas, je vais trancher et faire en sorte que les deux puissent tirer les penalties et marquer sur cette phase. Je ne veux pas que ce soit un problème pour nous.»  Une réponse qui manque de clarté. Et qui peut vite se transformer en casse-tête pour le technicien parisien.

À la 57e, Daniel Alves a pris le ballon des mains d'Edinson Cavani afin que Neymar tire un coup franc parisien. (F.Porcu/L'Equipe)

Au-delà de ces faits de jeu, la relation technique entre les deux attaquants parisiens n'est pas apparue évidente. Cavani n'a adressé aucune passe à Neymar qui, pour sa part, ne lui en a fait que deux. C'est trop peu mais cela souligne aussi les difficultés offensives parisiennes face à un Lyon bien regroupé et solide défensivement. Deux autres chiffres illustrent également le dilemme qui, à terme, risque de se poser pour l'Uruguayen. Hier, il a n'a touché que 21 ballons et n'a donné que 8 passes. En un mot, il a été peu servi. Neymar et Mbappé se cherchent quasi systématiquement au détriment de leur partenaire. Certes, il n'a pas leur aisance technique mais ses appels et son sens du but aiguisé leur offrent souvent de bonnes solutions.

Si ces petites interférences n'ont pas eu de conséquences, Unai Emery va devoir très vite tenir les ego de ses stars sous peine de voir leur cohabitation intenable. Clairement, un malaise existe. Cavani a filé directement aux vestiaires dès le coup de sifflet final, sans prendre le temps de venir saluer ses supporters avec le reste de ses coéquipiers. Il n'a pas traîné au stade non plus ensuite...