PSG : Edinson Cavani a-t-il commis une erreur majeure ?

Il serait injuste d'enfoncer gratuitement un homme qui repousse son retour en Europe pour des «raisons personnelles» possiblement liées à un éloignement familial difficile à vivre. Edinson Cavani a sans doute simplement fait un choix, en toute connaissance de cause, après avoir pesé le pour et le contre. Arrivé à Paris avec 48 heures de retard pour la reprise de l'entraînement après la trêve hivernale, sans que le PSG soit informé au préalable (c'est en tout cas ce que la communication du club laisse penser), l'attaquant uruguayen s'expose à des sanctions financières et sportives de la part de ses dirigeants. Récidiviste, celui qui avait déjà fait faux-bond à la reprise hivernale en décembre 2014 puis en janvier 2016 pourrait être privé d'une partie de ses primes, mis à l'amende, voire suspendu deux matches comme il y a deux ans.

Quelles seraient ces deux rencontres ? Un déplacement en Coupe de France à Rennes, dimanche, puis un autre à Amiens mercredi en Coupe de la Ligue. Pas franchement de quoi provoquer d'immenses remords. Le souci sera peut-être ailleurs. Déjà présenté comme un solitaire au sein de groupe parisien, comment l'attitude d'Edinson Cavani sera-t-elle perçue dans le vestiaire ? Son erreur est peut-être là, et son cas est évidemment à différencier de celui d'un Javier Pastore de plus en plus sur le départ. Cavani est un leader de ce PSG, qui a porté le brassard à quelques reprises et tenté d'affirmer son statut avec le fameux épisode du penaltygate. Il avait marqué vingt-cinq fois en vingt-six apparitions lors de la première partie de saison, et n'est qu'à un petit but du record de Zlatan Ibrahimovic sous le maillot rouge et bleu.

Le Matador s'est-il coupé d'une partie de ses partenaires avec ce retard ? Peut-être pas... Mais cela ne va sans doute pas arranger le rapport de force avec le "clan des Brésiliens", qui sait user de son influence. Notamment pour... retarder la reprise de l'entraînement d'une journée en concertation avec le staff et les dirigeants ! Politiquement, la décision d'Edinson Cavani tombe mal, c'est une évidence. Aura-t-elle des conséquences sur le terrain ? C'est toute la question désormais. Il y a deux ans, son incartade hivernale avait froissé le vestiaire parisien. À six semaines d'une double-confrontation face au Real Madrid qui définira en immense partie la saison du PSG, Unai Emery se serait bien passé de cette nouvelle épine dans le pied...

C.C.