paredes (leandro) (A.Reau/L'Equipe)

PSG-Angers : Maintenant ou jamais pour Leandro Paredes ?

En grande difficulté depuis son transfert à 47 millions d'euros, Leandro Paredes ne parvient pas à lancer son aventure à Paris. La réception d'Angers, avec pourquoi pas du temps de jeu accordé par son entraîneur, peut-il enrayer cette trajectoire ? Une trajectoire qui mène presque inévitablement à un départ très bientôt...

Un match au sommet inattendu. PSG-Angers, c’est le premier qui accueille le deuxième du Championnat. Avec un petit désavantage physique pour le club de la capitale, du fait d’avoir joué à Bordeaux puis à Galatasaray en milieu de semaine… avec une équipe très similaire, hormis sur trois places (Kurzawa/Bernat, Diallo/Kimpembe, Neymar/Icardi). Le SCO a beau représenter la seule menace mathématique pour le leadership du PSG en L1 (18 points contre 16), Tuchel ne devrait donc pas aligner à nouveau une équipe semblable. Dans une optique de gestion de son effectif, physique comme mentale, l’Allemand a déjà su faire des choix forts en dépit du statut du match - en témoignent, de manière éclatante, le fameux passage sur le banc de Mbappé au Vélodrome l’année dernière (2-0), ou même la récente titularisation d’Ander Herrera contre Lyon (1-0). L’occasion pour certains de se montrer… et pour l’entraîneur d’acquérir un peu plus de certitudes.

Le moment pour «Leo» ?

Car c’est un fait : contre Reims (défaite 0-2), les joueurs clairement remplaçants sur le papier, de Kurzawa à Choupo-Moting en passant par Mbe Soh et Paredes, n’ont pas convaincu - c’est le moins que l’on puisse dire. À leur décharge, un manque d’automatismes collectifs qui devrait inciter Tuchel à ne pas changer aussi radicalement sa base, cette fois. Le plus décevant, compte tenu des attentes comme des capacités qu’on lui connaît en d’autres circonstances, étant Paredes. Fantomatique face à Reims, l’Argentin ne disputait alors que son premier match titulaire cette saison, après une préparation tronquée et quatre premiers mois parisiens où il n’aura jamais eu l’opportunité d’enchaîner pour acquérir un rythme. Difficile pour lui de prendre les rênes du cœur du jeu, dans son style peu mobile, fait de passes longues de loin, qui s’avère unique dans un milieu parisien qui se construit désormais sur l’abattage autant que sur la seule domination technique. Avec l’encadrement d’un récupérateur titulaire, que ce soit Gueye ou Marquinhos, ou bien avec le soutien technique de Verratti un cran devant lui, Paredes mérite une deuxième chance… et peut-être déjà une dernière, avant que sa carrière parisienne ne prenne la tournure du gâchis.

Lire : Les notes de PSG-Reims

Style et mental en question

Encore faudrait-il que Paredes se donne les moyens d’exister. S’il faut accepter qu’il ne sera jamais un joueur capable de chasser son adversaire durant 90 minutes, le rendement physique du joueur inquiète, et ce, depuis son arrivée. Contre Reims, Paredes n’a jamais vraiment couru vers l’avant pour accompagner les mouvements du bloc et impulser la relance. Ses statistiques sont en soi très honnêtes (86 passes dont 66 vers l’avant, 95% de réussite), mais Paredes a joué comme accompagnateur du jeu, distribuant latéralement, plus que comme premier relanceur, ce que sa position moyenne (dans le rond central, schématiquement) aurait dû lui permettre. Plus que les qualités intrinsèques du joueur, c’est donc une dissonance avec le reste de l’équipe qui marque. Dissonance qui se poursuivrait dans le vestiaire, si l’on en croit Le Parisien, pour qui l’attitude «distante, voire inamicale, fait qu'il ne jouit pas d'une grosse cote auprès des usagers du centre d'entraînement». Le mental, voilà l’autre problème d’un joueur qui a toujours clamé son rêve de revenir à Boca Juniors en pleine possession de ses moyens. Un signe d’amour incontestable. D’ambition dans sa carrière européenne, beaucoup moins…

Lire : Paredes, prophète en son pays

Des portes de sortie à trouver

Si Boca attendra le retour de son fils prodigue, peu de prétendants du Vieux continent sont nommés, dans un marché des transferts qui regorge pourtant de vagues rumeurs et faux-semblants. Cet été, seul le Betis Séville a été plusieurs fois cité pour accueillir celui dont le PSG chercherait d’ores et déjà à se débarrasser. Opération complexe en perspective pour Leonardo, tant il sera difficile de récupérer une somme proche des 47 millions (!) investis cet hiver par son prédécesseur Antero Henrique. Sur le plan comptable – un point crucial pour le PSG face au Fair-play financier –, il est presque plus intéressant de conserver Paredes dans son effectif, afin de lisser le montant du transfert sur les quatre années de contrat restantes du joueur, que de le vendre à perte. Mais si le PSG choisit cette option, il s’expose à placardiser un joueur et traîner un boulet digne d’un Jesé ou Krychowiak. Les tendances devraient s’amorcer dès le prochain mercato. L’hiver sera chaud.