boksic (allen) rijkaard (franck) baresi (franco) (LECOQ/L'Equipe)

Prosinecki, Boksic, Boban, Suker, Rakitic, Modric... Quelle place pour la Croatie dans l'histoire du Ballon d'Or France Football ?

Avec le triomphe de Luka Modric, le drapeau croate flotte pour la première fois tout en haut du classement du Ballon d'Or France Football. Depuis son indépendance, la Croatie a plus ou moins été représentée.

Prosinecki, le pionnier

Vingt-sept ans que la Croatie a déclaré son indépendance, en 1991. Même si le pays mettra quelques temps à être véritablement reconnu. Qu'importe, lors de l'édition du Ballon d'Or de la même année, Robert Prosinecki a représenté le drapeau à damiers avec une belle cinquième place. À l'époque, l'ancien milieu, aujourd'hui sélectionneur de la Bosnie-Herzégovine, porte les couleurs du Real Madrid qu'il a rejoint quelques mois plus tôt. Son moment fort de l'année 1991 ? Sa victoire en Coupe d'Europe des clubs champions, avec une finale remportée face à l'OM (Prosinecki réussit d'ailleurs son tir au but lors de la séance fatidique). En 1991, Prosinecki avait été devancé par Jean-Pierre Papin (vainqueur), Dejan Savicevic, Darko Pancev et Lothar Matthäus.

Boksic-Suker-Boban, un trio en vu à la fin des années 1990

Deux ans après Prosinecki, la Croatie fait une nouvelle apparition marquante en haut du classement du Ballon d'Or France Football. Vainqueur de la C1 avec Marseille, avant de rejoindre la Lazio Rome, Alen Boksic termine au pied du podium derrière le trio Baggio-Bergkamp-Cantona. Le coup d'envoi de plusieurs éditions du BO où la Croatie sera représentée. Boksic figure d'ailleurs au 13e rang en 1996. Quant à Zvonimir Boban, ancien génial meneur de jeu, il prend la 24e place en 1994, puis la 23e en 1995 et 32e en 1998. Mais celui qui est tout proche de remporter le Ballon d'Or France Football pour la Croatie se nomme Davor Suker. Une 17e position en 1995, puis une 6e en 1996 et surtout une 2e place derrière Zinédine Zidane en 1998. Celui qui avait ouvert le score pour la Croatie en demi-finales de la Coupe du monde devançait de peu Ronaldo mais terminait très loin de ZZ, élu largement.

Davor Suker, fer de lance de la Croatie et deuxième du Ballon d'Or FF en 1998. (LUTTIAU/L'Equipe)

Presque vingt ans d'absence

Mais l'année 1998 était le début d'une longue période de disette pour la Croatie au sein de la famille Ballon d'Or. À l'image de l'équipe nationale qui ne confirme pas le fabuleux parcours du Mondial en France (élimination par exemple dès la phase de poules des Coupe du monde 2002, 2006 et 2014 ; non qualifiée en 2010). Avec peu de joueurs véritablement dominants pour prétendre mener la Croatie davantage dans la lumière. On pense à Dario Simic, aux frères Kovac (Niko et Robert)... De 1998 à 2015, aucun Croate n'apparaît dans un classement du BO.

Rakitic-Modric, la relève sur le tard

La Croatie est de nouveau invitée à la table du Ballon d'Or en 2015. Champion d'Espagne et vainqueur de la Ligue des champions, Ivan Rakitic est, à 27 ans, est l'un des six joueurs du FC Barcelone qui font partie des 23 sélectionnés. Il finit cependant en dernière position. Un an plus tard, c'est au tour de Luka Modric d'être «qualifié» pour la première fois, à 31 ans. Le milieu du Real Madrid prend la 17e place avant de s'inviter dans le top 5 (5e) un an plus tard. Et donc s'octroyer le droit de soulever le Ballon d'Or France Football en 2018. Ivan Rakitic est lui 19e. Les Andrej Kramaric (27 ans), Ante Rebic (25 ans), Marcelo Brozovic (25 ans), Marko Rog (23 ans), Tin Jedvaj (22 ans) ou encore Nikola Vlasic (21 ans) pourront-ils un jour faire de nouveau briller la Croatie au BO ?

Timothé Crépin