rabiot (veronique) rabiot (adrien) (ROBERT JEAN FRANCOIS/L'Equipe)

Prisonnier du PSG, boite de nuit et stage au Qatar : ce qu'on pense des déclarations de Véronique Rabiot

Alors qu'il n'a plus disputé une rencontre avec le PSG depuis le 5 décembre, Adrien Rabiot a récemment été mis à pied par son club. A la suite de l'interview accordée par sa mère dans L'Equipe, FF.fr donne son avis sur les différents points soulevés.

On est plutôt d'accord...

Un recrutement mal géré et l’absence d’un numéro 6
Entre le clan Rabiot et Antero Henrique, ce n’est pas l’amour fou. «Henrique a dit qu’il voulait recruter un 6. Il ne l’a jamais fait», explique la mère du joueur. Il est vrai que c’est un débat qui fait rage depuis un certain temps au PSG. Le milieu de terrain ne veut pas jouer à ce poste, mais ses entraîneurs successifs (Emery, Tuchel), ainsi qu’Antero Henrique ont très fortement milité pour qu’il le fasse. Une situation qui a eu tendance à agacer le joueur. Et si l’on se souvient du dernier mercato de Paris, en janvier dernier, où le seul Paredes a débarqué, il y a de quoi aller dans ce sens. L’Argentin qui, en plus, n’a pas vraiment un profil "défensif". Ce qui a poussé Tuchel à faire jouer Marquinhos en sentinelle, voire Dani Alves aux côtés de Verratti.

La réponse excessive du PSG sur sa virée en boite de nuit
C’est un des derniers épisodes de la saga Adrien Rabiot. Après l’élimination contre Manchester United, le Parisien est allé boîte de nuit. Il a aussi "liké" une vidéo de Patrice Evra se montrant assez ouvertement anti-PSG. Sur ce point, Véronique Rabiot botte en touche. Mais sur la virée nocturne, elle dénonce des ingérences dans la vie privée de son fils alors même que ce dernier est mis à pied et interdit d’entraînement. «On lui reproche de sortir alors qu’on ne veut plus le faire jouer. C’est contradictoire. Ce n’est pas possible de l’enfermer», déplore-t-elle.

Des sanctions abusives suite au stage au Qatar
«Sordide !». C’est en ces termes que Véronique Rabiot revient sur l’épisode du stage à Doha cet hiver. Le joueur n’était pas présent parce que «sa grand-mère venait de décéder et son père était mourant». Elle dénonce une situation «sordide». En conséquence de quoi, le PSG lui a supprimé sa prime d’éthique alors qu’il a vécu «deux décès à vingt jours d’écart en janvier». Une situation compliquée, et vraisemblablement très mal comprise par les deux parties. Au-delà de sa prime, cinq jours de salaire lui ont été également retirés.

On n'est plutôt pas d'accord...

Adrien Rabiot prisonnier et otage 
«Adrien est prisonnier. Il est même otage du PSG». Les mots choisis ont du sens, et ils sont ici très forts. Sûrement beaucoup trop forts. Si le joueur est mis à pied, en délicatesse avec son club formateur, on peut facilement trouver abusif l’utilisation de tels termes pour décrire sa situation. D’autant que les prisonniers touchant plusieurs centaines de milliers d’euros par mois ne courent pas les rues. Les otages non plus. N’oublions pas qu’il s’agit ici de football…

Demander l’implication des ministres
Faisant écho à la situation de «prisonnier» de Rabiot, il y a cette autre réponse. Interrogé sur le soutien (ou non) reçu - notamment par l’UNFP - Véronique Rabiot regrette qu’il n’y en ait pas plus. Et surtout, elle déplore le manque de soutiens de poids. Elle va même jusqu’à faire une demande osée. «Je suis surprise que les ministres des Sports et du Travail ne s’indignent pas». Demander une intervention de personnes aussi haut placées dans l’Etat relève peut-être un peu de l’abus. Qu’on s’interroge sur le manque de soutien reçu est légitime, de là à invoquer la terre entière…

Partir libre de son club formateur
C’est encore un autre débat. D’un côté, il y a l’idée que Rabiot a rendu de bons et loyaux services à son club, par notamment ses 240 matches disputés avec le PSG, mais aussi «les nombreux titres qu’il a gagnés». «On ne peut pas dire qu’il n’a pas défendu son club», avance sa mère. De l’autre côté, il y a pour le PSG la possibilité de faire rentrer beaucoup d’argent par la vente de son joueur. Même s’il veut partir, difficile de se satisfaire d’une situation où un joueur très coté part gratuitement, surtout quand il a été formé au club. Et ce qui est sûr, c’est que Véronique Rabiot a tranché. Il partira libre. Elle explique aussi «qu’il veut jouer ailleurs et à son poste» et que «ses deux années de formation au PSG ont été remboursées».

Jérémy Docteur