Soccer Football - Premier League - Arsenal v Liverpool - Emirates Stadium, London, Britain - July 15, 2020 Arsenal's Alexandre Lacazette celebrates scoring their first goal with teammates, as play resumes behind closed doors following the outbreak of the coronavirus disease (COVID-19) Glyn Kirk/Pool via REUTERS EDITORIAL USE ONLY. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or "live" services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting (Reuters)

Premier League : Arsenal renverse Liverpool et croit encore en l'Europe

Les Gunners l'ont fait ! Menés 1-0 rapidement, les ouailles de Mikel Arteta ont renversé la situation grâce à Lacazette et Nelson (2-1). Les Reds disent adieu au record de points en Premier League.

Suffisance ? Non. Plutôt du relâchement. Voilà comment résumer les 90 minutes de Liverpool. Quoi de plus logique pour une équipe qui a marché sur le football mondial pendant une bonne année, et dont le Championnat, seul enjeu de cette fin de saison, est déjà dans la poche ? Tant d’efforts délivrés et une générosité collective incroyable qui méritent bien qu’on mette de côté un ou deux matches moins aboutis. Celui contre Arsenal est de ceux-là. Sans être indigeste, la prestation liverpuldienne a pu décevoir, un peu. Elle a surtout mis en exergue le travail de Mikel Arteta pour améliorer son Arsenal. En faisant tourner, il a su impulser une énergie nouvelle à son groupe, qui pouvait parfois manquer de peps, de mordant. Avec le plan de jeu établi de subir, il exigeait un pressing très minutieux de ses joueurs, quitte à les rappeler à l’ordre bruyamment en cours de match. Consignes payantes. En montant sur Virgil van Dijk, Reiss Nelson réussissait à pousser le Hollandais à la faute. Opportuniste, Alexandre Lacazette en profitait pour chiper le ballon, dribbler Alisson, et marquer (1-1, 33e). Même chose onze minutes plus tard, en inversant le rôle. Cette fois-ci, c’est le Français qui récupérait un raté du gardien pour glisser à Nelson. Une légère temporisation pour évaluer la situation, et une frappe croisée, limpide (2-1, 44e).

Arsenal a réussi à fermer la boutique

Ironiquement, c’est ce genre de boulettes qui a failli coûter le match très tôt aux Gunners. Leur gardien Emiliano Martinez prenait (trop) son temps pour dégager. Assez pour que Roberto Firmino parvienne à dévier le ballon avec son pied… sur le poteau. Proche de la déconvenue. Un autre but de cet acabit cette saison, nul doute qu’Arteta s’en serait passé. Il a bien été obligé d’en encaisser un (Sadio Mané concluait aisément un centre d’Andrew Robertson ; 1-0, 20e), mais celui-ci a plus servi de déclic qu’autre chose à ses joueurs. Dépassés par la vitesse du mouvement offensif sur ce but, ils resserraient leur bloc, prenaient moins de risque derrière et travaillaient en équipe pour rendre la surface de réparation une zone inatteignable. Cette équipe, qu’on aurait pu penser incapable de fermer la boutique il y a encore quelques semaines, a su tenir avec vigueur. 45 passes réussies seulement en deuxième période, pour 21% de possession au global (pourcentage qui est tombé à 10% sur un temps fort des Reds), et pourtant, aucune grosse occasion subie. Signe d’une puissance défensive retrouvée ? Peut-être, mais n’allons pas trop vite en besogne... C’est surtout ce sérieux et cette sérénité qu’il faut souligner. Arriver à fermer le jeu face à Liverpool, ce n’est pas très beau, mais c’est une stratégie logique. Et quand elle s’avère payante, on ne peut que saluer le chantier opéré par Arteta, qui commence à porter ses fruits. Il partait de loin, certes, mais l’Europe, elle, semble à portée de main – trois points de retard sur le premier qualifié.

Émile Gillet